[Attention Spoilers - Vous êtes prévenus]
Jouons à un petit jeu ensemble, cherchons tous les clichés et toutes les facilités scénaristiques de la série DareDevil :
- Les parents du héros sont morts - OK !
- Le héros est un solitaire pour qui la justice compte plus que tout - OK !
- Il déteste la violence et exècrent ceux qui y ont recours, et pour manifester sa haine, il n'hésitera pas à leur ... péter la gueule - OK !
- Il a une ligne de conduite très stricte, briser tous les membres d'un gangster, ça va, par contre tuer quelqu'un, jamais ! - OK !
- Ouais bon il va quand même vouloir tuer le grand méchant parce que ça semble être la seule solution et tout et tout, et puis il est quand même très très méchant et tout et tout - OK !
- Pote rigolo qui soutient le héros quoiqu'il arrive, sauf s'il s'avère que ce dernier est un justicier masqué - OK !
- Costume sur mesure avec collants et masque - OK !
- Vieux maître extrémiste qui a une relation privilégié, et conflictuelle, avec le héros - OK !
- Le héros est beau gosse - OK !
- Le héros sauve / à besoin d'aide d'une jolie jeune fille sans défense au début de la saison, celle-ci tombe amoureuse du justicier sans savoir qui il est vraiment - OK ! COMBO x2 !
- Le héros se fait régulièrement défoncer, mais c'est pas grave c'est un costaud - OK !
- Méchant vraiment très méchant - OK !
Et oui, Daredevil ça reste une série de super héros comme les autres. Cependant on lui pardonne facilement, parce qu'il faut l'avouer, c'est une série hyper addictive, quand on a fini un épisode, on lance aveuglément le suivant. Les acteurs sont bons, ou du moins pas mauvais, et il faudrait être aveugle pour dire le contraire. Ça se voit du premier coup d’œil, l'univers est sombre, Hell's Kitchen est digne d'un Gotham dans ces plus mauvais jour, Matt Murdoch n'est pas un plaisantin, il est prêt à tout (ou presque) pour atteindre son objectif, faire le ménage dans sa ville. Le problème c'est qu'il a peut-être les yeux plus gros que le ventre.
Même si niveau visuel, Daredevil reste très classique, que ce soit dans sa mise en scène ou du côté esthétique (on est proche d'un Arrow) avec du noir partout, du jaune, du vert, bref des ambiances sales, urbaines, on a quand même le droit à quelques (rares) très belles scènes. Environ un épisode sur deux, on a droit à un plan séquence épique et assez original qui va durer 2/3 minutes. Je pense notamment à un des premiers épisodes dans lequel notre héros va délivrer un jeune garçon enlevé par la mafia Russe (spectacle quotidien j’imagine) emprisonné dans un appartement vide. A partir du moment où Daredevil pénètre dans l'appart, la caméra va se contenter de rester dans le couloir centrale, la plupart des combats ont lieu hors-champ, mais on assiste à un spectacle assez sympathique consistant en cassage de porte et pétage de nez, la scène est longue, la scène est cool, la scène pue la classe, même un aveugle pourrait le voir.
Vous l'aurez compris, Daredevil, c'est cool.
Mais la série n'est pas exempt de défauts, et il y en a un bien plus gros (et chauve) que les autres : l'antagoniste principal.
Ici, le vilain monsieur, c'est "Le Caïd", ou Wilson Fisk, le chef de la pègre de New-York.
Personnage ô combien cliché et caricatural, du moins dans les comics, Fisk c'est un grand et gros bonhomme tout chauve, distingué et malin et possédant une force sur-humaine, le caïd c'est un peu un mélange entre Don Corleone et Oleg de Saints Row III. Dans la série Fisk, joué par Vincent D'Onofrio (la recrue Baleine de Full Metal Jacket), est un peu différent du Caïd des comics, moins caricatural, plus torturé (dans la veine du Fisk de Franck Miller).
Cependant, il y a un vrai problème avec ce personnage, que ce soit dans les comics ou dans la série, il dispose d'autant de charisme que de poils sur le caillou (à ce niveau on atteint presque un "swag négatif" comme disent les jeunes). A aucun moment Fisk, ne fait peur, il n'impressionne pas et transpire (littéralement) la lose continuellement. Même quand il se fâche tout rouge, il n'est ni flippant ni classe, et c'est bien dommage. Alors je sais bien que ce point de vue m'est personnel, mais tout de même, faut avouer qu'on est loin d'un joker ou d'un carnage en terme de coolitude.
En conclusion je dirais que Daredevil commence bien son périple avec une bonne première saison qui n'est pas à s'arracher les cheveux, ni même à se crever les yeux.