Marvel's Daredevil
7.2
Marvel's Daredevil

Série Netflix (2015)

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Les super-héros, j’aime bien. En tous cas, j’aimais bien. Je suis en pleine période de transition où les comics commencent sérieusement à me lasser. En culture, quand tu consommes assez d’un truc, tu commences à en voir toutes les ficelles, et personnellement, quand un truc cesse de me surprendre, ben ça m’emmerde.


Autant vous dire que quand la série Daredevil est arrivée, j’étais septique. Les Marvel c’est toujours cool, mais ça commence à sentir un peu trop le marronnier. Surtout que dans cette mouvance de rendre les super-slips toujours plus sombres, humains et ténébreux, notre Docteur Canne Blanche incarne quand même l’enfant de choeur en chef. Mais je me trompais, la première saison plaçait la barre assez haut en termes de réalisation et de violence (voire de gore). De plus, pour accompagner un casting honnête, deux acteurs magistraux! Vondie Curtis-Hall, dans la peau d’un journaliste qui ne lâche jamais l’affaire, nous offre une vraie gueule pour un vrai personnage. Et de son côté, Vincent “Engagé Baleine” D’Onofrio nous livre sa version schizophrène du Kingpin, tout en colère contenue et en explosion de rage. La première saison distillait savamment les séquences de violence esthétique (ce plan-séquence de la fin du deuxième épisode!), les points de vue pas trop manichéens et la naissance d’un héros qui aura rarement été aussi crédible.


Quand la saison arrivait avec le tampon “MCU” tatoué sur les fesses en accueillant le Punisher et Electra, je ne peux pas dire que j’ai sauté de joie (je suis trop adulte pour ça), mais quand même, j’étais intrigué de voir quel nouveau traitement allaient recevoir ces deux personnages (bon, surtout le Punisher, Electra, on s’en fout un peu). Et je dois avouer que de ce côté-là, je n’ai pas été déçu. Au lieu de choisir la facilité en prenant un gros marine bien baraque façon Lundgren, ils ont préféré risquer le charisme dur et naturel de Jon Bernthal, un acteur à taille humaine que j’aimerais voir plus souvent.


Mais le problème, le GROS problème, c’est l’importance accordée au triptyque Murdock / Nelson / Page (Daredevil-avocat / sidekick-avocat / secrétaire cul-cul en talons aiguilles). Au milieu de toute cette pègre glauque qui ravage Hell’s Kitchen, il y a Karen Page. Une secrétaire candide, défenseur de l’innocent, qui se balade cul-serré en jupette dans des ruelles que n’oserait pas emprunter Robocop (mais si vous savez, celle avec la bouche d’égout qui crache de la fumée). Et l’ennui, c’est que cette dinde est tellement amoureuse qu’elle ne peut pas pas aligner deux mots sans bafouiller et se remettre une mèche de cheveux derrière l’oreille façon Twilight. Et le pire, c’est que c’est contagieux! N’importe quel personnage qui s’en approche est atteint du même symptôme. A son contact, tout le monde a de nouveau quinze ans et s’apprête à rouler son premier patin. Et c’est physiquement insupportable! Je me suis retrouvé à trépigner dans mon fauteuil plus d’une fois, à attendre que ce “je t’aime mais ma vie est compliquée” cesse. Je ne veux pas tant blâmer son jeu d’actrice (qui suis-je pour juger?) que l’écriture de son personnage, qui tranche avec le côté plus crédible du reste de l’univers dépeint dans Daredevil. Je ne vous spoile rien d’important, mais je m’imagine mal des caïds mexicains prêts à en découdre baisser leur calibre parce qu’une cruche avec son petit sac à mains leur dit que “c’est pas bien”.


Karen Page n’est évidemment pas la seule raison pour laquelle je n’ai pas aimé cette seconde saison. Par exemple, certains épisodes sentent clairement le remplissage. Prenez l’épisode A, suivi de B, C, D, et E. Retirez maintenant B, C et D, et bien croyez-le, croyez-le pas, ça ne change rien! Encore une fois, je ne veux pas spoiler mais vous penserez à moi quand vous arriverez au tribunal. Pire, on a parfois l’impression que des pans du scénario ont été abandonnés tant certaines amorces ne trouvent jamais de suite. Ajoutez à cela des personnages vraiment pénibles et trop mis en avant, un côté tout noir / tout blanc peu subtil, le manque d’un némésis à la hauteur du Kingpin et pour moi, la sauce ne prend plus. Je regarderai le spin-off Punisher, si Marvel a l’intelligence d’en tourner un, et pour la saison trois de Daredevil, je ferai comme son héros, je ne regarderai pas.

WhiteLedTool
6
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le 2 juil. 2016

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