Marvel's Daredevil
7.2
Marvel's Daredevil

Série Netflix (2015)

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Si je ne devais choisir qu'une oeuvre...

Critique saison 2, épisode par épisode (critique générale saison 1 à la fin)


#1 There is only one man
Retrouver DD sera toujours un moment exceptionnel, une telle émotion dès la première scène, le diable qui se fond dans la nuit pour sauver les âmes en peine de Hell's Kitchen.
La réalisation toujours au top, avec un énorme coup de cœur pour la scène du billard entre Matt et Karen. Le trio me plait, chacun a ses moments et leur unité parait preque trop belle pour durer. En attendant on profite de ces quelques moments de bonheur dans la vie du diable rouge.
On retrouve tout de suite le côté torturé qui a fait dès mon plus jeune âge de DD mon héros préféré, avec ce besoin d'enfiler son costume, cette passion dévorante de sauver des vies. Autre bonne nouvelle, le costume a été amélioré et il passe très bien.
Au niveau de l'histoire, après une rapide mise au point grâce au discours de l'irlandais, on rentre dans le vif du sujet. Evidemment on retiendra cet épisode comme celui qui a vu le punisher apparaître, une armée à lui tout seul. Surentraîné, surarmé, il mène sa vendetta sans pitié: le raisonner sera impossible... [8/10]


#2 The devil on the roof
Un second épisode de mise en place. DD se retrouve à terre, aussi c'est avant tout un Matt en convalescence que l'on retrouve, au sens radar perturbé et à l'esprit préoccupé par sa traque du punisher. Trop de lumière à mon sens dans cet épisode, et surtout un rythme lent. Ce n'est pas désagréable mais l'épisode ne porte pas l'empreinte de la série. En attendant on s'attache un peu à ce salaud de Grotto et on fait connaissance avec la procureur soûlante au possible. Le final justifie totalement la mise en place avec un duel impressionnant en nocturne et sous une pluie de balle. On sent que la saison va prendre son envol.
Outre ce second face à face je retiens la séquence d'achat du punisheur: le plan sur son crâne rasé de dos fait son effet, l'acteur enfile l'identité de Castle comme un gant (on se retrouve loin du personnage de TWD) et la scène prend son temps, se soucie des détails et des plans. Une première présentation hors fusillade du justicier vengeur de qualité. [8/10]


#3 Soldier's War
Comme pressenti on atteint des sommets sur cet épisode. Après une courte intro qui rappelle forcément born again, la discussion animée entre les deux hommes occupe brillamment la première partie. On effleure les motivations et le passé du punisher, toutes ses différences avec DD. Le soldat revenu du front qui retrouve une ville nauséabonde, le démon qui a ses idéaux, le démon qui croit en l'espoir face à la faucheuse qui a perdu tout étincelle. Deux hommes qui mènent une mission sans fin dans une ville sans âme. Quand l'heure du choix arrive pour le héros, il se rend compte que la bonne solution n'existe pas, elle n'est pas proposée par la vie. Tuer un assassin pour en devenir à son tour ou le laisser sévir et sentir le sang des innocents sur ses mains. "Je fais ce choix chaque jour". Ensuite, on assiste à un faux-plan séquence d'anthologie qui détrône le final saison1épisode2, l'utilisation des lumières, de la chaîne, une caméra virevoltante qui descend les étages un à un. Sublime, tout simplement sublime. On ne pense plus, on se contente d'admirer la virtuosité de la série pour ses scènes d'action.
Et à côté, les parties de Foggy (qui retrouve une Rosario Dawson en grande forme) et Karen sont excellentes. Rien à redire. [10/10]


#4 Confessions
Nouvel épisode tout aussi exceptionnel et construit quelque peu en miroir du précédent. La mafia reprend une place de premier plan et s'attaque par ses méthodes brutales au Punisher. Force est de constater qu'elle obtient davantage de résultat que la police. L'épisode nous offre enfin l'ouverture sur le passé de Frank, sur ce qui hante son coeur, ce qui l'a ramené d'entre les morts pour guider les pêcheurs sur la route de l'enfer. DD réfléchit à ses actes pendant ce temps, à la culpabilité qui le hante et au sens du devoir. Il choisira la voie du pardon pour les autres, du sacrifice pour lui-même. Si on assiste au premier team-up du diable rouge, le plus beau dans cet épisode vient après: dans un cimetière, un homme livre les secrets de son âme, partageant ce qu'il avait toujours tu. Que d'émotions... Très sincèrement cette scène aurait pu durer une demi-heure je ne m'en serai pas rendu compte. Puis on en arrive à la fin de l'arc, ce moment où Castle abdique, où DD accomplit sa tâche et ramène l'ordre dans Hell's Kitchen, et ce moment égalle la conclusion du dark knight de nolan. La refléxion du justicier aboutit: un diable ne peut apporter la lumière. Il est l'ombre qui combat la nuit, qui repousse les ténèbres, incapable de les remplacer par le soleil. "Pour la loi et l'ordre. Il faut croire que le système marche, pas sa justice ni la mienne. L'époque des justiciers est finie, c'est la police qui commande." Et sous la musique et la pluie, le martyr au masque de démon retourne auprès des gargouilles.
L'arc sur le punisher forme à lui tout seul un film qui n'aurait pas démérité sur grand écran. On y assiste par ailleurs au développement très naturel et fluide de la relation de Karen et Matt. Malheureusement pas de répit pour le héros, Elektra revient dans sa vie et une nouvelle page de la série commence... [10/10]


#5 Between love and evil
Début de l'arc Elektra. La version ici présentée n'est pas la tarée mystique de Man Without fear ni celle du run courant de Miller. En fait elle mélange les différentes versions que je connaissais, sans toutefois la bonté d'une Jennifer Garner. Il serait peut-être temps que je lise le Marvel Icons sur la grecque la plus célèbre de Marvel pour découvrir cette autre vision de Miller.
En attendant retour à la série avec forcément un passage par des flash-backs, de qualités il faut l'admettre. Le triangle amoureux se met en place et on a dû mal à croire que la soirée de Matt était si parfaite alors même qu'une autre demoiselle habitait ses pensées. Si l'épisode gère parfaitement les scènes de couples (présentes ou passés), je tiens à souligner la qualité que la série peut amener avec des simples personnages secondaires comme Foggy et son avocate au bar attitré des protagonistes. C'est bien filmé, drôle, correctement joué et utile à l'avancée.
Du côté du Punisher (absent logiquement de l'épisode pour marquer le coup), la bataille médiatique et juridique commence avec un allié de poids dans le camp de la vérité. [9/10]


#6 Not Guilty
Aussi étrange que cela puisse paraître pour un fan de la version papier, je n'accroche pas trop à cet Elektra pour l'instant. Elodie Yung se fait totalement éclipser par Charlie Cox et l'interprète de Castle, décidément formidable dans son rôle quelles que soit les scènes qu'on lui donne. De son côté, le feuilleton juridique passionne et j'attends les premières plaidoiries, la défense portée par les attorneys at law et les révélations rendues publiques par l'affaire. Le coup de cœur continue pour un Castle humain, faillible et torturé, oscillant entre vengeance aveugle et justice, haine et amour.
Pour la partie action, elle a le mérite d'utiliser à bon escient les multiples capacités de Matt. Très bon épisode mais sûrement pas grâce à une Elektra qui paraît presque de trop par rapport à Karen. [9/10]


#7 A few seconds, every time you close your eyes...
Concrètement l'épisode s'enchaîne avec le précédent sans les distinguer. Le procès commence et se montre totalement à la hauteur, Matt continue de s'éloigner de ses associés et Foggy met les points sur les i dans une scène assez prenante. En ce qui concerne sa vie sentimentale, on alterne les moments intimes entre les deux femmes qui partagent sa vie : l'une le jour à la lumière, l'autre dans l'ombre de Hell's Kitchen, séduisant davantage le démon, la noirceur de son âme. Peu à peu la main se dévoile mais leur plan a intérêt à tenir la route car la mise en place met du temps avec trop de répétitions (découverte indice, virée nocturne, on se défoule sur les yakuzas, nouvel indice, see you tomorrow). Un très bon épisode mais j'espère que le suivant changera un peu de structure, afin d'apporter un second climax à la saison avant la dernière ligne droite. [9/10]


#8 There is a light inside you
Il suffisait de faire revenir deux personnages, un pour chacune des intrigues, et la saison trouve un second souffle. Du côté de Frank, je pense que le procès nous a maintenant montré tout son potentiel avec le témoignage nécessaire du général et l'affirmation du punisher. Le cliff est excellent, moi qui m'attendait à ce qu'une faction extrémiste de policier lui vienne en aide, je me trompais sur toute la ligne. Du côté d'Elektra j'étais ravi, l'alchimie prend enfin entre les deux amants tandis que la convalescente se confronte à un dilemme morale. L'épisode amène une vrai montée d'intensité, lance de nouvelles pistes et introduit officiellement The Hand avec une genèse de qualité, presque trop sobre. La rupture est officielle entre les deux parties de la série avec la scène de sortie du palais, reste à voir quand les deux bouts se rejoindront de nouveau. [10/10]


#9 Seven Minutes in Hell
Retour d'un cador du MCU avec la meilleur narration pré-générique. La rencontre entre ces deux titans aux intérêts divergents forme une alliance précaire. Que c'est bon de voir un punisher se déchaîner, un caïd s'emparer du pouvoir. On a fait également un énorme pas en avant en ce qui concerne le massacre du parc (merci à Karen)et je parie que ce blacksmith va nous ramener à la main. En tout cas j'adorerai que le punisher se dresse à nouveau aux côtés de Matt. On sort enfin de l'arc Elektra, qui est à mes yeux une petite déception. La manière dont il la repousse me semble vraiment idiot mais au moins il repart d'attaque et en solo, ce qui amène enfin une progression pour le plan de la main et une mission de sauvetage comme ça m'avait manqué. Excellent épisode, et parenthèse de qualité grâce au duo Bernthal / D'Onofrio. Maintenant je voudrai bien que le suivant se concentre davantage sur Matt et qu'il reprenne pour de bon le leadership de la série. [10/10]


#10 Saint Mattew versus the world
Hell's Kitchen rentre en ébullition, la série dans son sprint final. Franchement on atteint des sommets dans cet épisode choral où Matt sert d'épicentre. Il lie les différents personnages et intrigues (Frank/Wilson Fisk/Noru). Je retiens la rage du caïd qui explose, et le dialogue plus posé avec Rosario Dawson, décidément la seule femme qui parvint à prendre le dessus sur lui, étant un pilier moral qui lui explique la vie. À terme oseront-ils les mettre ensemble ? Franchement je pense que c'est possible, en tout cas je la vois une longueur d'avance devant ses concurrentes : Matt a rejeté Elektra et a perdu la confiance de Karen. En attendant l'intrigue Punisher se relance totalement. « It's not me » Alors qui tire les ficelles ? Le caïd ? Blacksmith ? La Main ? Toujours est-il que Frank est de retour dans le game et que cette histoire s'enflamme. Pendant ce temps Elodie Yung nous gratifie d'un nouveau dialogue français ; et surtout à l’hôpital Metro-General, une scène mémorable se prépare. Fin d'épisode excitante comme Netflix sait les amener, en espérant que les promesses qu'elle laisse entrevoir soient tenues. [10/10] + énorme coup de cœur !


#11 Defenders : coming soon on Netflix
Alors finalement cette scène d'intro ? En vérité elle perd à être coupé entre les deux épisodes. Mais quel plongeon ! Quel héros ! Sinon l'épisode est sympa ; toutefois l'histoire se joue sur tant de fronts que ça patine un peu. On sent que Netflix réserve probablement son Blacksmith pour plus tard (Defenders ? Punisher?), on retrouve Madame Gao, alors oui c'est cool mais l'idée paraît surtout pour préparer Iron Fist, quand au black Sky et autre plans de la main ils avancent doucement. Pitié qu'on ait un vrai final et pas du pur teasing. De même Foggy et Claire se dirigent doucement vers leurs destins, l'un en tant que DA, l'autre comme infirmière de la rue au service des defenders. Outre le plongeon du prince charmant je retiens trois scènes du punisher. Celles du magasin où il explique dans un premier temps l'amour à Karen en vrai poète de la douleur, et dans un second temps démonte les hommes de main déchaînant sa sauvagerie (comme dans la prison sauf qu'ici il se trouve dans un endroit civilisé), vraiment bien filmée cette seconde avec un bon jeu sur les vitres et une dynamique impressionnante où les hommes bougent aussi vite et fluidement que les balles. Et évidemment la discussion du bateau avec DD au sujet de la ligne qu'il a dépassé, et qu'une fois franchie on ne peut revenir en arrière. Le diable rouge se voit confirmé dans ses convictions par son antithèse idéologique de la justice, au moment même où il envisageait de se laisser gagner par sa part d'ombre. [8/10]


#12 I am already dead
Faire d'Elektra le black sky. Non je n'approuve décidément pas, d'autant que je me rends compte que je préfère la gamine à Elodie Yung. Du côté de Castle je suis pas non plus convaincu, peut-être n'ai je pas tout compris ? Moi qui était persuadé que le blacksmith se révélerait lié à la main. Tout n'est pas perdu il reste un épisode pour éclaircir ces points obscurs. En tout cas l'exécution du générale par le punisher pète vraiment. One shoot, one kill. La balle part, le sang gicle et dehors, sous la neige et la musique, Karen s'effondre. J'ai beaucoup apprécié les combats contre les ninjas, avec un DD au sommet de sa forme, tout simplement le meilleur élève de Stick. [8/10]


#13 Daredevil
Un grand final, meilleur que celui la première saison où on sentait tout de même la série en bout de course et un costume pas encore perfectionné. Pour la saison 2, ils ont fait fort avec une bataille sans commune mesure entre les deux amants maudits et la main enfin déchaînée. J'ai savouré leur long dialogue, pris en tenaille, profitant du peu de répit que la vie leur offre avant leur baroude d'honneur. Et ils se jurent un amour éternel, ils s'acceptent malgré leurs défauts, malgré leurs différences. Ensuite vient Noru en boss final, un Punisher qui s'assume et qui nous offre du rêve sous une musique épique. Et l'intensité retombe pour laisser place à l'émotion, une vrai émotion. « Est-ce que ça valait la peine de l'aimer ?» Oui, assurément, aussi vrai que que son cœur battra toujours pour elle, même s'il parvint à avancer.
En ce qui concerne l'article de Karen, je ne peux m'empêcher de me dire que l'écriture aurait pu être améliorée. N'empêche que l'épisode apporte énormément, d'autant plus grâce à ces deux cliffhangers nécessaires à l'évolution du diable rouge dans l'univers Netflix. [10/10]


En conclusion, une excellente saison 2 qui introduit et développe à merveille le personnage du punisher. L'affrontement entre ces deux héros ponctuent la saison, avec une réflexion profonde en ce qui concerne leurs idéologies. Le caïd se révèle toujours excellent dans ses scènes et son retour fera grand bruit. Il est tout de même un peu dommage que la saison se voit parasiter par les futurs plans de Netflix, je pense par exemple au mystère du trou qui ne trouve à l'heure actuelle aucune explication. Certes Elektra n'a pas su combler mes attentes, cependant le personnage n'est pas mauvais pour autant et son potentiel encore à venir. Vivement l'annonce d'une saison 3 et le retour au plus vite de DD et compagnie, au pire dans Defenders.



Critique générale saison 1



Daredevil. Au départ une expression (''le casse-cou''), par la suite un super-héros célèbre ou encore une adaptation cinématographique catastrophique en 2002. En ce début de Printemps, Daredevil c'est la série du moment. Bien que sa diffusion par le streaming légal rende difficile de connaître précisément les chiffres, on sait qu'elle réalise d'énormes scores, étant le plus gros carton de Netflix. Après deux semaines, plusieurs millions d'abonnés l'avaient visionné, sans oublier qu'elle est devenue la seconde série la plus téléchargée illégalement, juste derrière l’indétrônable Game of Thrones.


5 raisons pour le succès de Daredevil :


1) Son héros complexe et profond


Matt Murdock et Daredevil (abrégé en DD) ne font qu'un. Murdock est avocat, chargé de défendre à la barre innocents comme coupables. Quand le tribunal échoue, il cumule à son noble métier, les fonctions de juges, jurés et bourreaux, s'étant auto-désigner justicier du quartier difficile de Hell's Kitchen. Ce paradoxe d'avocat /justicier n'est qu'une de ses multiples contradictions. Ainsi, il est aveugle mais par ses facultés perçoit davantage qu'aucun voyant. Il est catholique mais pèche chaque fois qu'il sort la nuit, devenant le démon de Hell's Kitchen. Il est violent et ressent le besoin de déchaîner sa rage alors même que son père boxeur le souhaitait pacifiste. Il se prétend du côté des justes mais utilise les mêmes méthodes que ses adversaires, recourant à la torture sans hésitation.

Est-il un mal pour un bien ? Est-il vraiment vraiment le protecteur bienveillant qu'il prétend être ? Ou a-t-il l'âme d'un assassin qui cache cette nature profonde sous un masque de diable ? Ces doutes, ces conflits intérieurs, le spectateur les partagent avec Murdock. De même il ressent sa douleur, ses peines et ses difficultés.
Et pour faire ressortir le potentiel immense de Daredevil, il fallait bien plus qu'un scénario travaillé de série, il fallait du cinéma...


2) Netflix noux offre un film de 13 heures


HBO avant déjà montré que la télévision pouvait rivaliser avec le cinéma avec des productions comme The Pacific ou encore Rome. Avec Game of thrones la chaîne avait sublimé l'oeuvre littéraire de George R.R. Martin bien plus qu'un film n'aurait su le faire. Netflix, avec un format réduit de treize épisodes et un budget considérable, adapte de la même façon le super-héros New-yorkais, conciliant les qualités du cinéma avec l'étendue d'une série, plus adaptée aux développements des personnages. On peut donc parler de film fleuve d'autant que l'intégralité de Daredevil a été mis en ligne le 10 avril par la chaîne.
En premier lieu, le casting a été des plus soignés. Charlie Cox est tout simplement magistral en tant que Matt Murdock. Après quelques scènes, il est indéniable que l'acteur a su rentrer dans la peau de son personnage. Exit le Daredevil de 2002, maintenant DD c'est lui. Il interprète à merveille les caractéristiques du protagoniste, sa cécité en tête, et nous communique ses dilemmes. A noter aussi un excellent Vincent D'Onofrio dans la peau du caïd, la Némésis de notre héros. Les seconds rôles, quant à eux, sont à leur place et sont plaisants à retrouver au fil des épisodes.

La réalisation est quant à elle travaillée. Diverses trouvailles évitent de tomber dans le banal et ce tant au niveau des scènes d'actions que des autres plus posées. La conclusion du second épisode, un magnifique plan-séquence, marque tout comme les lunettes rouges du héros qui nous dévoilent bien souvent par reflets les scènes qui se passent en face. Et surtout la mise en scène met en valeurs les pouvoirs sensorielles de Daredevil sans l'élever au rang de sur-homme. Maîtrise et sobriété ressortent donc comme des axes forts pour Netflix. A ceux-ci on peut rajouter le rythme, totalement endiablé sur cette première saison et même insoutenable sur les six premiers épisodes.


3) Son atmosphère sombre


Cette série c'est aussi une plongée dans Hell's Kitchen. Le héros et son ennemi juré y ont grandi ; ils ont été modelé par leur ville et on ne peut les comprendre sans saisir la ville d'abord.
Le quartier est gangrené. On dirait presque que la lumière n'y filtre pas. En permanence dans les ténèbres, parsemé de ruelles sinistres, contrôlé par la mafia, dominé par la peur, Hell's Kitchen porte bien son nom. Attention, Daredevil ne tombe pas dans la caricature non-plus. Les gens ont du travail et s'amusent (il y a des bowlings par exemple:) ) Mais pour donner une explication réaliste à l’existence de DD, il fallait plonger cette ville dans l'obscurité. Une source d'inspiration évidente pour la série est évidemment les Batman noirs de Nolan. Néanmoins Daredevil va au-delà de ça, présentant la misère à un niveau de réalisme extrêmement crédible. Elle est quotidienne et omniprésente. Que ce soit dans son métier d'avocat ou dans son existence de justicier, Matt Murdock fait face à l'horreur. Il a choisi de la combattre et il n'est pas la seul. En effet, les personnages secondaires qui l'accompagnent affrontent chacun à leur façon Hell's Kitchen, du journaliste qui cherche à faire apparaître la vérité à l'infirmière qui soigne notre héros.
L'atmosphère est donc oppressante et les protagonistes le ressentent. Leurs relations se tendent, notamment dans la deuxième partie. Et la mort frappe à Hell's Kitchen...

4) Sa galerie hétérogène d'antagonistes


Vous plongez dans Daredevil c'est assister à une confrontation entre le grand patron du crime organisé et le justicier solitaire qui use de ses seuls poings. Pas totalement vrai. D'une part, c'est avant tout la confrontation entre deux hommes. Ce qui oppose le plus le caïd et Murdock c'est leur vision de la ville. Chacun y est attaché mais ils ne la voient pas de la même façon. Les deux usent des mêmes mots mais leurs sens sont différents. Les deux ont un visage pour le jour et un pour nuit, les deux des amis et des amours, les deux ont connu des tragédies. Mais l'un est héros. Lequel ? La réponse n'est pas toujours évidente quand le ''méchant'' se présente en sauveur et le ''gentil'' en démon. D'autre part DD affronte bien plus que le Al Capone local. En effet, le caïd est entouré d'un groupe d'associés aux intérêts parfois divergents. Et pour le diable rouge, chacun est un danger pour sa ville. En outre, cette organisation touche à de nombreux secteurs d'activités. Murdock se battra ainsi contre des menaces diversifiées, allant des triades chinoises produisant massivement la drogue aux cabinets d'avocats cherchant à expulser illégalement des habitants en passant par des détournements de fonds et du trafic d'êtres humains. 

Et que la route apparaît longue jusqu'au succès. En héros véridique, il ne ménagera pas son corps et se retrouvera plus d'une fois en sang dans le caniveau. La série est après tout -17 aux États-Unis.


5) La série appartient au monde Marvel


Ce qui relit Captain America et autres Avengers sauvant le monde d'une invasion d'aliens ou de robots à Daredevil empêchant un viol ? Ce sont dans les deux cas des créations du prolifique Stant Lee donc des personnages étiquetés Marvel. Or, depuis 2008 le MCU existe (Marvel Cinematic Universe). Ces personnages appartiennent ainsi au même monde. Hormis le logo Marvel présent à la fin du générique (d'ailleurs très saisissant), ça ne se voit pas vraiment. Aussi, pour ceux qui se refusent à  aller voir les productions Marvel au cinéma du fait de leur piètre qualité, ce n'est pas très grave. Pour les autres c'est un petit plus.
Toutefois, le partenariat entre Marvel et Netflix va au-delà de cette simple série. En effet, Netflix adapte d'autres personnages de la même manière. Il y aura ainsi la série AKA Jessica Jones à la rentrée. S'il n'est pas exclu que Murdock y apparaisse, ces deux personnages, ainsi que Luke Cage et Iron Fist se retrouveront en tête d'affiche de la série Defenders en 2017. De six épisodes, cette dernière reliera leur intrigue et narrera la formation d'une super-équipe urbaine. Si la qualité reste la même, Netflix risque de devenir la référence en matière super-héroique comme en matière de série.
WeaponX
10
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le 20 mars 2016

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