Après avoir fait beaucoup parler d'eux avec Daredevil et Jessica Jones, Marvel s'est mis en tête d'essayer d'appliquer la stratégie Avengers sur le petit écran. Dans un futur proche, nous pourrons donc suivre les aventures des Defenders, un groupe de justiciers composé de Jessica Jones, Luke Cage, Daredevil, et du petit nouveau de l'écurie Marvel, Iron Fist. Surfant sur le succès d'une marque et d'une recette ayant fait maintes fois ses preuves, chaque personnage composant cette équipe aura droit à sa propre série, afin de pouvoir les développer sur un plan personnel. Cette démarche gagne toute sa cohérence dans le format de la série, permettant de conter plus d'aventures sur une plus grande période de temps, et ciblant de ce fait des chapitres clés qui permettront aux différents personnages d'évoluer dans un univers entièrement connecté, à la manière du multivers du grand écran. Cette "phase 1" introductive devrait donc prendre fin avec Iron Fist, dernier héros de l'équipe n'ayant pas été introduit.
Alors qu'il était encore adolescent, Danny Rand se retrouve orphelin à la suite d'un accident d'avion l'envoyant au sommet de l'Himalaya. Recueilli par les moines de la cité de K'un Lun, Danny va recevoir une éducation martiale dans le but de devenir une arme vivante : l'Iron Fist. De retour à New York quinze après l'incident, Danny, que tout le monde croit mort et enterré, semble bien déterminé à faire savoir qu'il est de retour... Au menu, de la castagne, des machinations faisant intervenir des personnages déjà présents dans les autres séries du même univers, et une quête initiatique visant à faire comprendre à Danny quel sera sa place dans ce monde qui lui échappe totalement.
Faisons un rapide tour d'horizon de ce que la série propose. Des combats ? Déjà vu, déjà fait, en mieux. Un golden boy qui revient après une longue période d'absence durant laquelle il semble s'être spécialisé dans divers types d'arts martiaux ? Déjà vu, déjà fait. Une lutte pour reprendre le contrôle de son identité et de l'entreprise familiale qui représente des millions de dollars ? Déjà vu, déjà fait. Passé les premiers épisodes, force est de constater que cette série n'a pas grand chose à apporter, que ce soit au niveau de son propre contenu, ou au niveau de la plus-value apportée au multivers du petit écran. Danny Rand est un personnage fade bénéficiant d'une écriture affreusement linéaire et pauvre, et dont l'unique spécificité est d'allumer son poing pour défoncer des murs. Bloqué dans le rôle du héros naïf et insouciant, Danny n'évolue pas, et la maigre profondeur du personnage qui nous est présenté ne permet pas de faire prendre de l'ampleur à son combat et sa quête. De ce fait, les seconds rôles prennent de la valeur grâce à ce héros au point mort, à tel point qu'on a l'impression que certains d'entre eux évoluent plus au sein de la série que le personnage principal (Ward, notamment).
Ajouté à cela un manque de contextualisation, des retournements de situations aussi brutaux que bancales, des scènes d'actions bouche trou mais agréable à regarder, et vous aurez saisi l'idée globale qui se cache derrière cette série, qui fait plus office de remplissage que de garnissage. De plus, quand on voit l'ampleur des moyens déployés pour simplement introduire un ninja aux mains brillantes, on se dit que le jeu n'en vaut pas forcément la chandelle, et que tout ceci aurait peut être gagné à s'établir dans le même temps que les Defenders. C'est là tout le piège de l'ingénieux stratagème Marvel. Même si le show vous semble moyen, voir passable, si vous ne voulez pas être perdu lors de la prochaine série, ou ne pas manquer une miette de ce qui pourra se révéler être des informations cruciales par la suite, vous allez devoir regarder l'intégralité de la saison d'Iron Fist. Malgré quelques fulgurances, le show ne décolle jamais, voir très peu, empêtré dans les histoires de cœurs assez niaise et les coups de théâtre trop prévisible.
Une saison 1 tout ce qu'il y a de plus classique, et qui ne constitue pas un objet de choix dans le catalogue des séries de super héros.