Il est loin, le temps où Stallone était encore sur le ring, à sortir défiguré en hurlant "Adriaaaaaaan". Après toutes ses aventures, il était temps pour le boxeur le plus célèbre du grand écran de prendre sa retraite. Ou pas. Cette fois, Stallone passe de l'autre côté de la barrière, et se charge de former sa succession. Qu'en est-il de ce fameux héritage ? Réponse tout de suite.
Adonis Creed/Johnson, est un jeune boxeur qui cherche à se faire un nom sans avoir à utiliser la renommée de son père, le célèbre boxeur Apollo Creed. Qui de mieux pour le coacher et le hisser au rang de légende qu'une autre légende en la matière, Rocky Balboa ? C'est le pitch principal du film, pas plus, pas moins. On évolue donc avec ce jeune boxeur, qui avance de déconvenues en victoires, tout en apprenant quelques importantes leçons au cours de journée entières passées à s'entrainer. Sur le plan narratif, le film rappelle énormément le premier Rocky, à savoir l'histoire de ce boxeur sur qui personne n'aurait mis un centime, mais qui, par la force de sa volonté et à force d'entraînement, va pouvoir dépasser ses limites jusqu'à franchir la barrière de la cour des grands. Si ce n'est que pour Creed, la relation entre celui-ci et son entourage, notamment son coach, est nettement plus étoffée et permet de donner un petit plus au film, notamment de l'humour, et une certaine cohérence à l'univers dans lequel ils évoluent. Un film qui porte plutôt bien son nom au final, puisque Rocky va entraîner le jeune Creed comme on l'aurait entraîné lui. On retrouve donc ce qui faisait la réputation des films Rocky, des scènes d'entraînement dans des milieux de tous les jours, avec des moyens "old-school" mais qui s'avèrent être efficace. Tout s'enchaîne avec fluidité, on ne s'ennuie pas une minute ! Un beau récit qui assure le passage du flambeau, qui traite avec brio de la reconnaissance qu'on peut accorder à un nom, et qui signe un vibrant hommage aux anciens films de Rocky.
Côté réalisation, c'est globalement bien fait. Une utilisation intelligente des plans séquences, et une caméra toujours placée au bon endroit, vraiment dynamique, donnant des images fortes et belles. Mention spéciale à la bande son, qui se révèle être aussi entraînante que celle de Rocky, et apporte une pierre de plus à l'identité que souhaite se forger le jeune Creed, en marge de tout ce qui été fait avant.
Il y a fort à parier que ce film aura une suite, voir peut être de nombreuses suites, à la manière de Rocky. Certes, Creed a le potentiel d'être à la genèse d'une franchise aussi célèbre que celle de son mentor, mais ce serait perdre en cohérence vis à vis de ce film. Car à la fin de celui-ci, la problématique autour du personnage principal est close, et il n'y aurait pas besoin d'en dire plus sur celui-ci, si ce n'est raconter ses nouveaux combats qui manqueraient alors tous d'enjeux majeur. On pourra donc dire que Creed : L'héritage de Rocky Balboa reste un bon film du genre, guidé d'une main ferme, et porté par des acteurs solides, qui vous donne une patate incroyable à la sortie.