Mayans M.C.
6.2
Mayans M.C.

Série FX (2018)

Voir la série

Mayans MC, héritière de feu Sons of Anarchy (2008-2014) nous (re)plonge dans l’arène des bikers californiens chevauchant leur monture le long du mur mexico-californien vêtus de leur cuir et armés jusqu’aux dents.


A sa sortie, début septembre 2018, on a pu penser que c’était peine perdue, que le spectacle n’en valait pas la peine. Le taureau mexicain est-il si mauvais ?


Dès les premières notes de l’orchestre nous retrouvons cet univers familier que nous avions laissé sur le bord des routes nord-californiennes aux côtés des Sons of Anarchy de Redwood Original. Nous passons à présent de l’autre côté de la frontière : à cheval entre États-Unis et Mexique et au guidon allongé d’une Harley à la sonorité latina : celle d’un jeune sorti de prison, Ezekiel Reyes (J. D. Pardo), prospect des Mayans MC, le club voisin des Sons Of Anarchy.
Ce dernier cherche à se faire une place à leur table et on découvre avec lui le fonctionnement, les relations et les arrangements du petit club annexe de Santo Padre. En effet, ce dernier est un chapter cadet des Mayans MC et c’est là un premier élément de divergence avec la série initiale. Ici, le spectateur est invité à observer « par le bas ». Là où l’on nous présentait un Jax Teller vice-président, EZ n’est même pas encore membre du club. Sa progression dans ce dernier trouve un premier point de chute à la fin de la saison 2.


Le centre de gravité se déplace mais pas le thème principal qui semble se dégager au bout des épisodes. La réflexion sur la famille reste au coeur de la problématique tout au long de la série. En revanche, l’approche est sensiblement différente. Cette familiarité se retrouve également dans le format et la trame des épisodes, bien rodés à présent. La bande sonore, à consonance hispanique, reste soignée. C'est un des points forts de la série.


Sans s’aventurer très loin, la première saison introduit des personnages certes moins charismatiques mais qui pourront être exploités de manière moins caricaturale que les Sons. Les références à la religion (un président surnommé « Bishop », une Vierge Marie cintrée de munitions), le cadre géographique ainsi que les protagonistes invitent à découvrir une Californie peu abordée par les médias. Les saisons 2 et 3 permettent, comme on pouvait s'y attendre, de se plonger dans le for intérieur des bikers de Santo Padre.


Il n’est pas nécessaire d’avoir (re)vu les sept saisons de la série mère pour entamer celle-ci. Quelques (gros) clins d’œil sont justement placés au fil des épisodes mais ils n’apportent pas de clés de compréhension supplémentaires. La mise en place de l’univers est plus rapide que dans Sons of Anarchy. En revanche, à partir de la saison 2, l'intrigue se densifie considérablement, si bien qu'il vaut mieux enchaîner dans la foulée saison 2 et 3 pour ne pas se retrouver perdu au milieu de tous ces non-dits et sous-entendus.


D’une mise en jambes, ce paseo ne demandait qu’à s’affirmer en osant sortir des tunnels creusés et en franchissant la frontière pour rompre avec l’héritage jaxonien. Le deuxième tercio nous a tenu en haleine avec une intrigue familiale bien menée et des retrouvailles avec SOA réjouissantes, même si on aimerait que la série se démarque davantage de sa grande sœur.


Précis saison 3


Pour ce troisième tercio, l'écartement du créateur des deux séries (SOA et Mayans MC), Kurt Sutter, et la pandémie de Covid-19, ont entrainé de facto des changements dans la réalisation. Il en ressort une trame générale décousue avec des intrigues déconnectées les unes des autres. Certains des virages pris sont tout de même louables. Ainsi, pour la première fois, il est question d'homosexualité, même si celle-ci est abordée aussi rapidement que les types se grillent une cigarette. En revanche, il en ressort aussi un goût de déjà vu (SOA, saison 4) avec une tentative avortée de fuite de la ville. Le toro connait malheureusement déjà les mouvements de la muleta ...


Après cette saison en demi-teinte et un épisode final qui nous laisse sur notre fin, on est en droit d'attendre une suite plus affirmée, avec des bouleversements dans les personnages, si possible en un nombre de saisons plus limité que SOA. Mais avant l'estocade, reste à découvrir qui sera le matador

EtienneMénager
7
Écrit par

Créée

le 24 oct. 2018

Critique lue 847 fois

1 j'aime

Critique lue 847 fois

1

D'autres avis sur Mayans M.C.

Mayans M.C.
Catherine_L-Mit
2

N'est pas Jax qui veut

Très pâle copie de SOA. A part le petit prospect qui deviendra sûrement grand , les autres perso n'ont aucun charisme. C'est pas super bien joué, le générique aussi est mauvais. On va donc assister...

le 6 sept. 2018

3 j'aime

Mayans M.C.
macblind
5

Critique de Mayans M.C. par macblind

Après le succès de la série Sons of Anarchy, librement inspiré du drame Shakespearien "Hamlet", Kurt Sutter continue l'aventure avec Mayans MC, spin-off de cette première. Kurt Sutter et Elgin James...

le 22 août 2020

1 j'aime

Mayans M.C.
_Hush_2
8

Welcome to the tribe.

Synopsis :La série se déroule trois ans après la fin de Sons of Anarchy dans une ville imaginaire de Californie nommée Santo Padre à la frontière avec le Mexique. La série se focalise sur le combat...

le 25 nov. 2019

1 j'aime

Du même critique

Spider-Man: No Way Home
EtienneMénager
5

Souvenirs des anciens combattants

C’est au cours de l’été 2021 que j’ai eu vent des rumeurs de la réunion des trois Spider-Man dans un seul film. N’étant pas un fan du MCU, je me suis laissé prendre au jeu en me disant « Allez,...

le 21 déc. 2021