Il est assez difficile de donner une note globale à la série Misfits tant les saisons diffèrent les unes des autres. Et encore plus lorsque le casting change en cours de route au point où les héros de la dernière saison n’ont absolument plus rien à voir avec ceux de la première.
Mais Misfits, c’est quoi ? C’est une série anglaise, avec son lot d’accents plus ou moins bizarres (Kelly, si tu nous regardes) et de répliques trashs au possible, ponctués de passages totalement loufoques qui fleurent bon la sauce à la menthe.
Concrètement, l’histoire se base sur le fait qu’une bande d’adolescents égoïstes, cyniques et incapables se retrouve à effectuer des travaux d’intérêt général. Alors qu’ils traînent tous savamment les pieds, un étrange orage se déclenche au-dessus de leur tête. Ils tentent de fuir les grêlons gros comme des sacs de ciment qui tombent du ciel, mais sont finalement tous frappés par la foudre. Miraculeusement, ils s’en sortent indemnes avant de découvrir qu’ils sont désormais dotés de pouvoirs particuliers liés à leur histoire personnelle. Et ils ne sont pas les seuls…
Voilà le postulat de base, complété du fait que les pouvoirs en question ne sont pas tous utiles ni à l’avantage de leur propriétaire (Alisha, par ex, qui aime attirer l’attention, se retrouve avec la capacité d’exciter sexuellement – et de manière irrépressible – toutes les personnes qui effleurent sa peau). On découvre au fil du temps les différents pouvoirs qui ont pu apparaître dans le reste de la population, certains étant à l’origine de l’intrigue d’un épisode quand d’autres seront seulement évoqués entre deux portes.
Mais en fait, ce qui est le plus intéressant dans cette série (du moins, dans les deux premières saisons), c’est que les personnages principaux sont des adolescents, se comportant comme tels, quitte à adopter des attitudes complètement farfelues, irresponsables ou dangereuses, vis-à-vis de leur capacité extraordinaire ou même dans leur quotidien. Et, comme des adolescents dignes de ce nom, ils sont égocentriques, accro à leur téléphone et obnubilés par leur prochaine cuite ou leur futur coup d’un soir.
Et les acteurs, malgré leur jeune âge, se débrouillent très bien, chacun dépeignant leur personnage avec brio (que ce soit le timide voyeur, la plouc grand-gueule, la midinette aguicheuse, l’athlète hautain ou l’excentrique provocateur). C’est d’ailleurs l’occasion de retrouver Iwan Rheon durant ses jeunes années (pour ceux à qui ce nom ne dirait rien, je répondrais : Ramsay Bolton (et si ça ne vous dit toujours rien, eh bien je vous conseille de regarder Game of Thrones)).
Je dois vous avouer que j’ai dévoré les deux premières saisons. Celles avec le casting original en somme, puisque, en effet, la saison 3 voit déjà disparaître Nathan, le personnage le plus déchaîné du lot et, de fait, le plus représentatif de l’inconsistance des adolescents (mais doté du pouvoir le moins facile à employer pour les scénaristes). Il est remplacé par un personnage plus âgé, tout aussi obsédé par l’idée de tirer son coup, et bien moins drôle (mais dont le potentiel scénaristique est plus intéressant). De plus, à la fin de la saison 2, les cartes sont rebattues, les héros se retrouvant dotés de nouveaux pouvoirs grâce à l’intervention d’un dénommé Seth. Et les départs vont s’enchaîner ainsi au fil des saisons, la 4ème démarrant avec le dernier survivant du groupe originel et finalement, le moins attrayant du tas (avis perso). La 5ème et dernière possède un casting tout à fait différent.
En fait, bien que certains épisodes des 3 dernières saisons tirent leur épingle du jeu, mon attrait pour la série s’est atténué avec le basculement de celle-ci vers quelque chose de plus centré sur les histoires amoureuses des uns et des autres, propulsant même leur pouvoir au second plan puisqu’ils n’en font quasiment plus usage. Et puis, je me suis également moins attachée aux petits nouveaux, Rudy étant le seul qui m’a poussée à regarder jusqu’à la fin.
A part ça, la réalisation est très bonne (singulière dans ces flous artistiques, mais cohérente avec l’univers et l’ambiance générale) et la BO est excellente.
De fait, même si quelques épisodes des saisons suivantes sont touchants ou drôles, j’ai envie de dire que le mieux est encore d’arrêter son visionnage à la fin de la saison 3.