Parks and Recreation
7.8
Parks and Recreation

Série NBC (2009)

Le personnage principal s'appelle Leslie Knope. Knope. Got it?

En quête d'une bonne sitcom pour me consoler de la 4ème saison de Community, il me fallait absolument voir ce qu'avait dans le ventre Parks & Recs. C'est franchement génial, mais pas que.

La série est centrée autour du personnage de Leslie Knope, fonctionnaire du service Parcs et aires de jeu de la petite ville dégénérée de Pawnee, et de ses collègues. Leslie est une idéaliste qui rêve d'être un jour la première présidente des États-Unis, Ron Swanson est son supérieur direct, ultralibéral qui déteste la fonction publique, Tom Havenford est un collègu qui passe plus de temps à soigner son swag et à inventer des plans foireux avec son compère Jean-Ralphio que bosser, April Ludgate est une stagiaire tr0 d4rk qui fait furieusement penser à Vendredi de la famille Adams et s'accomplit en embêtant les autres, Jerry s'appelle en vérité Gary et est un désastre humain humilié quotidiennement car incapable de faire quoi que ce soit correctement, et Donna est le prototype même de la glandeuse qui tweete sans arrêt. Tout ce petit monde va s'embarquer dans le dernier projet de Leslie l'hyperactive, qui consiste à transformer une parcelle transformée en chancre en parc. Ce qui sera pour eux l'occasion de rencontrer deux futurs personnages récurrents: Ann Perkins, infirmière habitant à côté du trou (parce que la fameuse parcelle devait devenir un bâtiment, aussi le trou pour les fondations a été creusé, avant que le projet soit abandonné et que le voisinage ne s'en serve comme dépotoir), qui deviendra la meilleure amie de Leslie, et Andy Dwyer, le petit copain d'Ann, mauvais musicien complètement stupide et incapable du moindre effort. Je ne veux pas spoiler, mais je peux au moins dire que deux autres personnages arriveront par la suite dans la série, Ben Wyatt, comptable un peu geek, et Ben Traeger, manager qui a fait de l'optimisme un art de vivre, ultrasensible et psychologiquement fragile.

Parks & Recs, c'est un peu la version fonction publique de The Office, série avec laquelle elle partage beaucoup de points communs. Ce qui cause malheureusement une désagréable impression de déjà-vu. Toutefois, le concept est aguicheur, et il ne faudra pas longtemps au spectateur pour se rendre compte que les personnages sont bien écrits et les acteurs délirants.

D'ailleurs, je ne peux pas résister à parler un peu plus des personnages. Leslie est très drôle, toutefois on finit par la connaitre assez vite, et elle devient forcément prévisible. Je ne me lasserai par contre jamais de personnages tels que Ron, April et Andy, en particulier Ron, proprement irrésistible. C'est un genre de Bouddha anti-gouvernement, qui ne croit qu'en le produit de ses mains et la protection de la vie privée. C'est la personnification de la moustache, et on l'aime pour ça, car en plus le personnage est attachant.

Comme vous vous en doutez, il y a un mais. Pourquoi donc? Parce que la série se perd dans des romances dont on ne comprend absolument pas l'intérêt. C'est bien simple, la moitié du temps est consacré à la vie amoureuse de chacun des protagonistes, et comme ils sont en nombre correct, il n'est pas rare d'en voir 3 à 4 se dérouler en simultané. Ca devient vite soûlant, surtout qu'elles ne sont pas particulièrement originales et qu'elles n'apportent que peu de choses à l'univers (à part peut-être le couple que formera April avec ****, qui constitue un des délires les plus hilarants de ces dernières années).

Il faut également noter cet espèce d'optimisme excessif à la limite du ridicule. Tous les épisodes se terminent bien, tout le monde est toujours heureux, et Leslie parvient toujours à ses fins d'une façon ou d'une autre. Tout le monde est bon et gentil, même quand ça entre en conflit avec leur personnage. Alors je n'ai rien contre les happy ends, même à répétition, et j'aime voir les personnages être heureux... mais faut que ça reste cohérent.

Un autre reproche que je peux faire à cette série, c'est la vitesse à laquelle l'intrigue évolue. C'est-à-dire que le fameux parc de Leslie, qui est présenté comme le centre de la série, devient pratiquement secondaire déjà dans la deuxième saison (alors qu'il ne se passe pratiquement rien dans la première, qui fait 6x20 minutes) et disparait totalement de la suite, puisqu'il s'agira alors de suivre la vie sentimentale de Leslie et ses débuts de carrière politique. On change de thème pratiquement à chaque saison, alors qu'ils ont été à peine abordés, et que chacun pourrait mériter en soi une série entière. Je pense que c'est dû à l'ampleur du succès rencontré par la série, du coup, on ne peut pas prendre le risque de voir le spectateur se lasser, il faut qu'il se passe sans arrêt quelque chose. Moi je trouve ça frustrant et pénible.

Du coup je suis partagé. Autant j'adore les personnages, autant je suis fâché sur la série pour un certain nombre de choix qui, on le sent, résultent d'un encadrement excessif, "politiquement correct", un formatage soigneusement établi pour être sûr de garder l'audience. La prise de risques est presque absente de la série qui ne repose que sur ses acteurs et son idée de base.

Dommage, il y a le potentiel d'en faire une des meilleures sitcoms de la décennie.
Antevre
6
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le 16 déc. 2013

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Antevre

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