Beware the Batman où l'histoire du renouveau mort né...


Annoncée directement dans le dernier épisode de Batman : L'Alliance des héros, cette série devait être celle du "retour aux sources populaires". Comprenez par là : retour à un Batman sérieux, sombre et en adéquation avec son époque.
Conscient de l'échec de The Batman, DC prend garde à ne pas répéter les mêmes erreurs. Confiant du succès de la saga de Nolan, DC essaie de réutiliser certains de ses éléments. Ainsi, les deux mots d'ordre sont : éviter toutes comparaisons avec le Batman de Bruce Timm et partir sur un univers frais.


Voilà pourquoi Beware the Batman ne se prive pas pour bousculer certains acquis. A commencer par des fondamentaux tel que Alfred (devenu agent secret et mentor de Batman) ou le sidekick qui n'est ni Robin, ni Batgirl mais Katana (un peu édulcorée pour l'occasion). On y retrouve également un Batman débutant qui va devoir apprendre à faire avec la police et les cinglés qui se targuent d'être sa némésis.
Pour synthétiser, cette série est à l'univers animé ce que la trilogie de Nolan est à l'univers cinématographique : une vision d'auteur mêlant références et interprétations personnelles du monument qu'est Batman.


Cela étant dit, vous auriez tort de considérer les "innovations" comme des trahisons. Certes, à quelques égards, ce Batman ne ressemble pas à celui que vous connaissez. Mais il ne s'agit que d'éléments de surface, car dans le fond, Beware the Batman nous offre une caractérisation sans faille !
Cela tiens à deux facteurs. D'une part, la série utilise de nombreux protagonistes à la fois méconnus du grand public et inédits dans l'univers animée. D'autre part, en changeant le "costume" et les "acteurs", la série peut conserver un certain classicisme dans le développement de ses personnages sans que l'ensemble ne laisse une trop forte impression de déjà-vu.
Voilà pourquoi j'estime qu'il est important de ne pas rester sur l'impression rapide que vous pourriez avoir au bout de seulement deux épisodes. Vous vous priveriez de ce qui deviendrait, rétrospectivement, une bonne surprise !


Concernant l'intrigue, sachez que la série est divisée en 2 arcs narratifs distincts.
Le premier est très classique. Il sert essentiellement à introduire et intégrer les personnages principaux dans ce nouvel univers. Comptant 15 épisodes, cette partie est loin de tirer en longueur.
Le second est plus ... subtil. Tout du long, le spectateur voit les différents éléments se mettre en place et se doute de la manière dont cela va se terminer. Toutefois, lorsque les dernières révélations tombent, on découvre que les scénaristes ont joués avec nos idées reçues pour mieux nous surprendre là où l'on ne s'y attendait pas. Fondamentalement, il n'y a rien de révolutionnaire mais si vous avez lu le comics sur la Cour des Hiboux, sachez que certaines thématiques sont les mêmes quoique nettement mieux traitées dans Beware the Batman.


Pour finir, parlons de ce qui ne va pas.
A commencer par les graphismes. J'aime l'épurée mais là, clairement, ça frise avec le travail amateur. Entre des décors vides et des textures qui sonnent faux la série ne nous donne pas beaucoup d'occasion d'être émerveillé. J'ose espérer que la première cause de ce constat est un manque de moyens car ses répercussions vont parfois jusqu'à nuire à la crédibilité du titre. Par exemple, Katanna porte la même tenue du début à la fin ; peu importe qu'elle officie en tant que chauffeur de Bruce Wayne ou en tant que sidekick masqué.
Autre bémol (plus personnel) : avoir fait d'Alfred (ancien espion du MI6) le mentor de Batman casse le côté vraisemblable de ce dernier. Batman est censé représenter l'acquisition et la réunion d'une pluralité de maîtrises en un seul être. Où est la magie si tout lui vient d'une seule et même personne ?
Dernier détail ; les pistes laissées en suspens alors que la série est annulée font mal au cœur. C'est très loin d'être aussi frustrant que pour le final de la saison 2 de Young Justice. Mais je regrette malgré tout que ce que les derniers épisodes laissaient présager pour l'avenir ne verra jamais le jour.


En conclusion, je dirais que même si Batman est un héros "bankable", c'est, aujourd'hui, une telle icône, qu'il est presque impossible de contenter tous ses fans.
Pour ce qui est de Beware the Batman, je n'aurai qu'un seul conseil : l'habit ne fait pas le moine. Par conséquent, donnez lui sa chance et vous verrez qu'on est très loin de l’œuvre "hérétique" que dénoncent ses détracteurs.

666Raziel
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 16 janv. 2016

Critique lue 1.1K fois

1 j'aime

666Raziel

Écrit par

Critique lue 1.1K fois

1

D'autres avis sur Prenez garde à Batman

Prenez garde à Batman
Kreyket
3

Critique de Prenez garde à Batman par Kreyket

Visuellement c'est vide, Alfred c'est Jason Statham, le personnage de Katana sort tellement de nulle part que je ne sais pas quoi en dire... Niveau scénars, ils n'ont rien retenu des anciennes...

le 12 déc. 2013

2 j'aime

3

Prenez garde à Batman
Leon9000
6

Beware The CGI

A chaque nouvelle série animée Batman, c'est la même chose. Les adorateurs de Bruce Timm et Paul Dini en profitent pour rappeler la grandeur de Batman TAS dont la beauté crépusculaire ne saurait être...

le 3 août 2014

2 j'aime

Prenez garde à Batman
666Raziel
7

L'avis de 666Raziel

Beware the Batman où l'histoire du renouveau mort né... Annoncée directement dans le dernier épisode de Batman : L'Alliance des héros, cette série devait être celle du "retour aux sources...

le 16 janv. 2016

1 j'aime

Du même critique

Trigun
666Raziel
4

L'avis de 666Raziel

D'aussi loin que je me souvienne, l'aura de Trigun m'a toujours semblé singulière. C'est une série a priori populaire malgré un consensus global la qualifiant de moyenne. Après un premier visionnage...

le 8 sept. 2016

14 j'aime

2

City Hunter
666Raziel
7

L'avis de 666Raziel sur la série (32 tomes)

Beaucoup de Shonen débutent de la même façon : un héros mystérieux, une femme dans son entourage, une note d'humour et un gros méchant prévu pour rester dans l'ombre le temps que l'histoire se mette...

le 29 mars 2014

13 j'aime