Si je devais citer un anime à visionner de toute urgence, ce serait sans aucun doute l'incroyable Samurai Champloo, mon favori d'entre tous… en sa qualité d'oeuvre à part, on tient là une autre perle du réalisateur Shinichiro Watanabe , qui après son incontournable Cowboy Bebop repart de plus belle au coeur du Japon féodal.
Dire que Samurai Champloo se démarque serait ainsi un euphémisme, un ton profondément décalé imprégnant le tout d'une aura humoristique hilarante de A à Z, tout en surprenant grandement au gré de séquence aussi jouissives que prenantes... truffé de passages anthologiques, l'anime nous happe ainsi au sein de son délire avec une facilité déconcertante, et l'on ne peut que visionner à la vitesse de l'éclair les 26 épisodes le composant.
Parfaite partition entre teneur comique percutante et intrigue montant en puissance, Samurai Champloo fait alors mouche dans sa globalité, et l'on ne peut que se prendre d'intérêt pour la quête de Fuu et ses deux portes-sabre : Jin et Mugen ; si le premier cité est un rônin adepte du bushido et ses honorables valeurs, le second s'apparente plutôt à un taré, détenteur d'un style de combat bourrin fort particulier… en effet, qui a déjà vu un combattant, sabre au poing, insérer des mouvements de capoeira pour latter ses adversaires ?
Fou de son état, celui-ci s'avère pourtant particulièrement attachant car unique en son genre, et ce au même titre que ses compagnons de route, dont l'alliance fortuite ne donne guère d'espoir quant à sa pérennité ; néanmoins l'anime va nous démontrer le contraire, la trame nous réservant bien des péripéties et autres rebondissements à même de nous tenir constamment en haleine, d'autant que ces trois figures hautes en couleurs vont s'avérées bien plus fouillées qu'il n'y paraît...
Au passage, la mention faite à la capoeira souligne une particularité propre à Samurai Champloo, et qui contribue grandement à le rendre unique en son genre : en ce sens, ses invraisemblances décalées découlent de nombreux anachronismes savoureux au possible, ces derniers parsemant avec brio la trame principale ; le plus éminent en la matière étant alors l'incursion du baseball (épisode 23) pour un rendu des plus DÉSOPILANT (capslock oblige), cette partie opposant les USA au Japon s'apparentant à un délire à part au sein de l'anime tant elle est folle.
N'y voyez toutefois pas là des accès de facilités, Samurai Champloo faisant preuve d'une constance et d'un semblant de sérieux certain, à l'images de faits et références historiques véridiques (cette fois-ci) utilisés à bon escient (et venant étoffer parfaitement l'intrigue) ; on notera la présence d'un soupçon de surnaturel au cours de l'épisode 22, mais là où la partie de baseball était amusante à n'en plus finir, celui-ci constitue davantage un ovni dispensable.
En ce qui concerne la forme, l'animation fait des merveilles malgré sa relative ancienneté (2004) : entre design on ne peut plus appréciable et séquences d'action bluffantes, Samurai Champloo enchante la rétine tout en asseyant son statut d'anime à part ; l'ambiance très hip-hop (autre anachronisme) y concourt d'ailleurs énormément, tandis que l'opening est franchement excellent.
On notera par ailleurs la viabilité du doublage VF, dont la qualité mérite que l'on en fasse la précision (et puis, c'est tellement rare), ainsi que la présence d'un épisode récapitulatif (inutile d'ordinaire) étonnamment plaisant (ce qui souligne l'inventivité indéniable dont sait faire preuve l'anime).
Bref, au sortir d'un final nous faisant l'effet d'une claque, illustrant à merveille cette formidable capacité qu'à Samurai Champloo de jongler entre les genres tout en modulant parfaitement son atmosphère, on ne peut qu'en redemander tant cette nouvelle pépite de Shinichiro Watanabe aura su nous enchanter de bout en long ; entre personnages mémorables, situations incongrues drôles à souhaits et pics de tension dantesques comme épiques, Samurai Champloo aura amplement mérité sa réputation de série d'animation japonaise à voir absolument... croyez en mon expérience.