Bien des indices comme gages de qualité...

Bien peu de séries trouvent grâce à mes yeux. Certaines parviennent à m'intéresser mais les saisons qui se suivent et s'accumulent souvent font perdre à mon sens de l'intérêt au matériau originel.

Tandis que la série Sherlock entame sa troisième saison, je ne puis que m'incliner devant une qualité qui se maintient voire, je le confesse, se bonifie même avec le temps.

La transposition des personnages et des aventures du héros de Sir Arthur Conan Doyle dans l'époque contemporaine la plus récente est parfaitement exécutée. De la même façon, le côté avant-gardiste de l'oeuvre écrite est conservée au travers d'un détective à la pointe de la technologie. Ses qualités d'observateur hors pair demeurent et lui permettent de bien utiles déductions.

Ce qui fonctionne particulièrement bien, et encore mieux en cette troisième saison, est l'osmose créée entre les deux protagonistes les plus en vue. Les personnages alentours demeurent également, dans une moindre mesure cependant, fascinants. Je songe au frère de Sherlock, anglais jusqu'au bout des ongles. Les relations fraternelles sont jubilatoires à suivre. Le meilleur demeure cependant Sherlock, formidablement bien interprété par Benedict Cumberbatch. Quel bonheur ineffable de le suivre dans ses monologues savants voire ses discours hors normes. Je songe en particulier à celui qui ouvre le repas de mariage de son ami Watson. Un délice d'irrévérence ! Le docteur n'est pas en reste avec un Martin Freeman épatant qui ne s'en laisse pas comté lorsque vient le moment, entre autres, de passer l'anneau. Ce duo d'acteurs est l'un des plus réussis qu'il m'ait été donné de voir.

Enfin, la réalisation innovante de cette série apporte un véritable plus au spectateur. Je citerai en exemple la façon d'inscrire les réflexions du détective au travers de caractères visibles à l'écran. Cela permet une lisibilité inédite des pensées du génie.
Dernier indice, le côté non lisse d'une série qui aurait pu être par trop convenue. Elle s'avère décalée juste ce qu'il faut. Son succès ne s'est pas fait attendre et demeure entier.

Même scruté à la loupe, ce succès s'avère fort mérité.