Contrairement à la majorité des critiques plutôt sévères sur SC, je dois dire que j'ai pris de plus en plus de plaisir à visionner cette série.
J'étais assez dubitatif au début, l'épisode pilote ne m'ayant pas franchement emballé. Puis l'épisode suivant, celui avec le singe dans l'espace, était totalement burlesque, mais apparaissait un peu déconnecté de l'ensemble, si ce n'est pour assoir le caractère du personnage principal joué par Steve Carell, à la fois grotesque de rigidité militaire et touchant de sentimentalisme d'adolescent attardé (ce qui semble assez crédible en fait, les militaires sont de grands enfants avec leurs jouets).
Jusqu'à la moitié de la saison, les épisodes s'enchaînaient comme autant de sketches, certains drôles, d'autres moins, mais je ne parvenais pas à vraiment trouver de cohérence d'ensemble si ce n'est l'arrière plan navrant et pathétique de l'administration Trumpienne.
Et puis, au bout d'un moment, je trouve que la mécanique s'est mise en place. Le personnage (très bien) interprété par Carell était installé au cœur de la série et n'avait plus à se couvrir de ridicule dans les situations les plus farfelues pour se définir. Sa relation avec le "passif-agressif" scientifique Mallory (J Malkovitch) prenait du corps, les personnages secondaires (sa femme, jouée par L Kudrow, emprisonnée pour on ne sait quel crime, son "général-secrétaire", perversement gaffeur, sa caricature d'attaché de presse qui confond la réalité et la popularité sur les réseaux sociaux, sa fille adolescente et donc égocentrée, la soldate noire qui veut devenir astronaute, les scientifiques de la base plus lunaires encore que leur mission...) étaient à peu près apprivoisés. A partir de là, la drôlerie devenait plus naturelle dans les mésaventures de la "Space Force" et j'ai vraiment rit souvent dans les derniers épisodes.
Évidemment, l'idiot installé à la Maison Blanche et ses collaborateurs inconséquents forment un pouvoir ubuesque qui est pain bénit pour les auteurs de comédies satirique, comme dans Le Dictateur de Chaplin ou le Dr Folamour de Kubrick. Mais dans le cas de "Space Force", mon rire aurait été plus léger et insouciant si Trump n'était qu'un personnage imaginaire.