Mise à jour de cette critique saison par saison.
Saison 1 - 9/10
Dès le début, tout est posé. L'histoire, une famille riche à crever, et qui en crève, d'ailleurs, un père golem monstrueux, des enfants adultes mais enfants qui tentent de résister à ce père tout en voulant s'en faire aimer. Une tragédie familiale, le Parrain transposé dans les média new-yorkais, ou Dallas à New-York avec une vision tellement plus large qu'un soap opera.
Tout le monde est malheureux, cette famille est maudite, et peu importe, la famille n'est pas le projet du père, ce n'est qu'un outil de plus. Mais un outil si mal entretenu qu'il doit aussi se battre contre elle.
Bien sûr qu'il y a des caricatures, des archétypes parfois trop marqués, des rebondissements plausibles dans leur unicité, mais si répétitifs que la masse peut les rendre improbables. Chacun des enfants cherche sa voie, avec des moyens tous différents, la résistance, la lutte, la soumission, la fuite, ces jeux sont fascinants à observer.
D'un point de vue formel ?
- la musique restera en vous pour longtemps, vous la mettrez dans votre play-list ultime, cette musique porte toute la tragédie moderne de cette famille
- la façon de filmer nous emmène plutôt chez Jason Bourne que dans Dallas, justement. Ce n'est pas une série d'actions au sens du mouvement des corps, mais la réalisation a été posée dans ce sens. L'effet recherché est bien celui-là : les scènes décisives, basées souvent sur des mécanismes financiers, deviennent des scènes d'actions
- la ville vous écrase, les bâtisses (notamment en Ecosse) vous écrasent ou vous annoncent déjà les drames qui vont s'y dérouler
- pas de violence physique, mais la violence est toujours là, dans le manque d'empathie, dans la bêtise, dans l'arrogance, dans le jeu de pouvoir
N'évitez pas cette série, c'est un bijou.
Saison 2 - 9/10
On va pas en rajouter, ça reste excellent. Il faut relever cette merveilleuse tragédie en 3 actes qui a lieu sur le yacht :
- acte I : l'attente insoutenable
- acte II : le dejeûner
- acte III : la désignation
Et toujours cette relation amour / haine, surtout concentrée entre Logan, Roman, Shioban et Kendall. Mais en réalité, si ses enfants parviennent à l'aimer d'une façon ou d'une autre, Logan aime-t-il ses enfants ? Ma conviction est faite, je vous laisse faire la votre.
Un petit point, soulevé notamment par ma fille de 16 ans : n'y a-t-il pas trop de zooms / dézooms / mouvements de caméra brusques ? Ils visent évidemment à rythmer l'action, surtout les dialogues, mais comme dirait ma chère enfant : on dirait un truc de télé-réalité... Zut, j'avais pas noté.
Saison 3 - 8/10
On a frôlé le 7. Je veux dire, c'est toujours aussi passionnant, mais on frôle la redite. Kendall dégoupille, il essaye de mobiliser un max de gens autour de lui, ses frères et soeur avant tout, mais papa gagne toujours à la fin. Du coup Kendall, accro à la drogue et sans doute un peu bipolaire, retombe en dépression.
Mais comme à la fin de chaque saison, de gré ou de force, la famille et les principaux cadres dirigeants, se retrouvent coincés quelque part en Europe dans un cadre magnifique mais dont ils se foutent, pour une nouvelle sorte de huis clos moderne (la région, un cadre dont ils sont un peu prisonniers par les événements) où tout peut se passer.
Bref, j'en raconte trop, et ma critique est assez superficielle, mais parce que les ficelles n'ont pas changé, tout a été posé à la première saison. Maintenant, il faut renverser la table, les gars !
Critique à suivre.