Un scénario habituel mais ici réinventé!

Cette série est folle, car elle nous oblige à ne pas être simplement spectateur, mais à avoir un avis sur tout et tout le monde. Et c'est d'autant plus difficile pour nous, car la trame narrative repose sur la confrontation des deux points de vues des deux personnes principaux : Noah et Allison. Tout le contraire d'une série manichéiste donc, puisqu'on est confronté en permanence à deux versions des même faits. Que du subjectif, pas de martelage de bons sentiments ou de pointage de doigt. Qui est le méchant, qui est le gentil? Cette question n'a tout simplement pas de réponse.

The Affair, malgré ses petits défauts, arrive à nous plonger dans un univers réaliste et humain. Peu de stéréotypes de personnages. Beaucoup de nuances. Et donc, peu de jugements de valeurs et de moralisme. Par exemple, Allison s'impose à un moment face à Noah, car elle ne veut pas être considérée comme une "sauveuse".
[Encart] Ce stéréotype de la jeune femme libre qui rencontre un homme en difficulté et l'aide à se libérer de ses propres problèmes est récurrent au cinéma : 500 days of Summer ; Garden State ; My Sassy Girl ; ElizabethTown, etc. Anita Sarkeesian en parle très bien dans sa vidéo (https://www.youtube.com/watch?v=uqJUxqkcnKA&list=PLBBDFEC9F5893C4AF)
Ici on évite la majorité des stéréotypes des séries américaines, l'ambiance qui règne dans la petite ville de Montauk est bien rendue : mystère, lenteur, non-dits... Les seuls moments où on a l'impression d'y voir plus clair et de s'éloigner de cette ambiance sont les moments de rencontre entre Noah et Allison.
Pour finir, si vous regardez la série je vous recommande d'être très attentifs aux détails qui peuvent changer entre la première et deuxième partie : les habits, l'humeur des personnages, les dialogues, etc.