The Boys
7.7
The Boys

Série Prime Video (2019)

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Voilà une série qui vient donner un coup de pied dans la fourmilière en partant d’un postulat simple: que serait notre monde si on y trouvait de vrais supers héros?
Pas des gens parfaits à la marvel, mais des êtres faillibles, aussi divers et retors que des humains ordinaires. Chez DC les supers héros trainent parfois leur mal être (coucou Batman), le potentiel danger représenté par leur présence est pris en compte (coucou superman), mais au fond on reste avec de vrais héros aux intentions louables, même quand ils échouent.


The boys prend la tangente en mixant les supers pouvoirs avec des enjeux capitalistes.
Etre doté de supers pouvoir n’exonère pas de la bêtise, et c’est en partant de cette idée qu’on arrive à nous offrir une galerie de personnages qui prennent les caractéristiques de héros bien connus pour les tourner en dérision, pour les malaxer, les triturer et nous montrer des résultats écoeurants.
Ce ne sont pas uniquement les héros qui ne sont pas supers, c’est toute l’organisation créée autour d’eux: la place du marketing, la force du like, la mise en scène de chaque conférence de presse en font de purs produits de consommation.
Mine de rien, the boys offre au spectateur une sorte de miroir déformant: non seulement chaque travers à l’écran en rappelle de réels, mais aussi l’exploitation des supers héros frise la mise en abîme quand on voit les produits dérivés, les films créés autour des personnages, le fascination qu’ils exercent sur les gens ordinaires.
On jurerait avoir déjà vu ça quelque part….


The boys ne se contente pas de jouer avec nos habitudes, la série soigne son casting, sa réalisation, et sa bande son: chaque épisode est plaisant, même si quelques passages sont franchement ignobles et servent d'appât pour les spectateurs en mal de sensations fortes.


Plus que le dépoussiérage des mythes en collants moulants, la série propose une critique de l’ensemble du système hollywoodien: les supers héros sont de véritables produits marketing dont on contrôle la moindre parole, tout est analysé en terme de parts de marché, on n'échappe pas au harcèlement sexuel ou moral, bref tout ce qui agite la sphère médiatique aujourd’hui est exploité dans la série pour la rendre encore plus plausible.


Au rayon des bonnes surprises, citons le meilleur personnage du lot: le défendeur (homelander): archétype du super héros responsable, lumineux, propre sur lui, c’est un savant mélange entre captain america et superman. Derrière le masque c’est un psychopathe sans sentiments tout à fait terrifiant.


On pourra regretter certaines facilités, des personnages trop caricaturaux, un homme poisson qui n’est là que pour la blague, mais on attend une suite pour pouvoir développer et exploiter les personnages, on ne manquera pas de trouver chez chacun des bonnes surprises et des raisons de les craindre.
Vivement la suite, dont le tournage vient a priori de débuter!

iori
8
Écrit par

Créée

le 13 août 2019

Critique lue 491 fois

7 j'aime

iori

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