Big Brother is Misogyne
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Adaptée du roman éponyme de Margaret Attwood (qui participe d'ailleurs au projet), l'histoire se déroule quelques années après qu'un parti hautement religieux ait pris le pouvoir dans un contexte d'infertilité de masse. Les femmes "fécondables" restantes deviennent des Servantes, n'ayant pas plus de valeur qu'une poule pondeuse, mais que la propagande glorifie illusoirement. On suit donc Ofred une handmaid balarguée dans le couple Waterford et oh mon dieu... mais oui, Mrs. Waterford, Miranda, Mass Effect 2... Je m'emporte. Une chose est sûre, c'est que son rôle n'a pas changé et on ne lui a toujours pas rendu sa sympathie.
Je vais d'abord prévenir les âmes sensibles, il vaut mieux s'abstenir de regarder cette série si tout va mal, car l'optimisme y est aussi rare que les enfants. N'oublions pas qu'il faudra supporter des scènes ma foi très crues qu'aucune élipse ne viendra écourter et féministes au revoir car ici, la femme est un meuble disposable.
Si tout cela n'a pas refroidi vos envies, vous allez découvrir une série absolument géniale dont le scénario est sans égal. Alors oui, chez moi, le scénario est le biscuit, la réalisation la crême et l'esthétisme la petite cerise bien rouge. Il faut dire qu'ici, j'ai été plutôt servie.
Le rythme de l'histoire sert vraiment les personnages, surtout celui d'Ofred dont l'évolution est vraiment pertinente et crédible à mesure qu'elle prend conscience des mécaniques de cet univers qui ne lui desservent pas forcément. Je ne peux pas en dire plus car le spoil m'arrête.
Ensuite vient la terrible Serena Waterford qui restera totalement égale à elle-même mais dont l'histoire passée nuance le caractère. Ce n'est pas un antagoniste pour être un antagoniste, bien souvent avec des motivations stupides. Elle n'est pas fondamentalement "méchante" mais plutôt portant un poids social sur les épaules qui la force à être intransigeante sans être un bloc de glace absolu.
Seul bémol à mon sens, les personnages masculins qui sont tous, mais vraiment tous, des connards finis parce "[qu'] un homme reste un homme" dirait Mr. Waterford. C'est magnifique les raccourcis scénaristiques et bien clichés, ça coûte certainement moins cher de ne pas développer ces personnages. J'entends déjà les diatribes "Oui mais...[remplissez par n'importe quel phrase contenant "dominant"] et j'ai envie de dire et alors, ça ne justifie rien en terme de traitement du personnage. Mais je chipote parce qu'il faut bien dire un truc de négatif.
La réalisation est quant à elle sublime avec des transitions vraiment bonnes comme "Mrs. Waterford touche la rambarde de l'escalier, focus sur sa main (beaucoup de jeu de focus dans cette série) et BIM flashback au même endroit." Je cite celui-là parce qu'il m'a plu mais il y a beaucoup de flashback bien integrés dans la narration.
Le jeu de lumière est excellent avec des couleurs très ternes et austères et parfois des gros spots assez irréels sur certaine scène qui tombent comme une douche (de théâtre hein !), ce qui donne un côté artificiel mais une image de tableau.
Mention spéciale pour le générique de début pour son inexistence, un vieux titre qui aurait pu être fait sur Windows Movie Maker mais terriblement efficace pour transmettre cette ambiance épurée et puritaine, qui à l'heure des budgets faramineux, semble opter pour le sobre sombre.
Créée
le 19 sept. 2017
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3 j'aime
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