The Killing (US)
7.6
The Killing (US)

Série AMC, Netflix (2011)

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Un soufflet, ça ne reste pas gonflé bien longtemps...

"Et cette série, c'est exactement ça, ça part bien, gonflé à bloc, puis ça se dégonfle doucement...
Mais la vraie différence avec un soufflet, c'est que cette série a réussi à me foutre les nerfs.
Quand on crée des attentes, merde, après, il faut tenir la route!
S'ensuit une longue chronique pour une série malheureusement à peine moyenne."


C'est ce que j'écrivais à un peu plus de la moitié de la série.
Le début m'avait tellement enthousiasmé que de voir les chose partir à vaux l'eau me chagrinait.


La saison 1 est finie, et le verdict, final.


Cette série est une arnaque, tout simplement.
Une dernière giclée d'artifices grossier dans la face en 3 minutes, histoire de justifier une seconde saison, remettre tous les suspects des premières heures sur le devant de la scène.
Car bien sûr, nous ne savons toujours pas qui a tué Rosie Larsen.


Mais il y a quelques leçons à tirer de cette perte de temps, quelques constats qui nous permettront d'en gagner à l'avenir en évitant de s'user à attendre une conclusion (absente de surcroit) uniquement pour pouvoir se dire "bon, c'est fini, je peux passer à autre chose" :
1/ Lorsqu'un remake d'une série étrangère est fait aux USA, c'est généralement pour le pire, et The Killing est là pour nous le rappeler.
2/ Lorsqu'on joue sur la fibre Twin Peaks des slogans jusque dans certains thèmes musicaux, c'est aussi généralement mauvais signe, sauf exceptions extrêmement rare (oui, géniale Grande Ourse, c'est de toi que je parle)
3/ Ne jamais écrire une critique sur une série en pleine crise d'enthousiasme à cause de ce que la série pourrait offrir au vu des 3 premiers épisodes (oui, c'est un conseil adressé à moi-même).


J'ai déjà trop écrit sur cette série, sur les personnage au capital sympathie d'une autonomie analogue à celle des mauvaises piles de superettes (grosso merdo 3 heures), sur les cliffhangers putassiers digne des épisodes de Under The Dome les moins inspirés.


Je m'arrête donc ici, déçu, souillé, attristé, en me disant que parfois, jeter un coup d'oeil à la fin d'une série pour voir si ça vaut le coup de se laisser prendre au jeu, ça fait sens.


Maintenant, je veux juste qu'on me dise qui a tué Rosie, tout de suite, histoire que ma curiosité ne me pousse pas à me taper la seconde saison. (Que ceux qui ont vu l'original m'envoient un MP si possible, vous apporteriez paix à mon esprit troublé) (sérieusement, si vous connaissez la fin, racontez la moi, merci d'avance).


Et je laisse pour ceux (ou celui) (ou celle) qui souhaite(nt) lire mon déchirant témoignage en temps réel (ou presque) ce que j'avais écrit à la base.


Voilà ce que j'en disais...


PARTIE 1 : Great Expectations (à peu près les 5 premiers episodes je crois)


Souvent, regarder une série télé vous met dans une position difficile en tant que cinéphile.
Ca implique des effets très 21e siècle galvaudés au possible, les effets de focus et successions d'images abstraites rapides sur une bande son tout aussi abstraite, ridiculement lisses ou faussement granuleuses, une certaine froideur digitale...etc.
Bref, je suis prêt à me fader ce genre de choses quand une série m'a accrochée pour une raison, bonne ou mauvaise (eh oui, jouer au défenseur du bon goût à plein temps, je laisse ça à d'autres plus endurants que moi dans le domaine, car une dose d'indulgence me permet souvent de passer des moments étonnamment agréables).


Mais là, dès la première scène, il se passe quelque chose, autre chose, la froideur est d'une autre nature, le personnage principal est atypique et envoûtant d'office, sa chevelure rousse, son coté direct et sensible, sa tendance obsessionnelle, tout est là d'office, mais pourtant doit infuser un peu pour qu'on perçoive toute les saveurs de ce singulier personnage.


Je n'en suis qu'au sixième épisode, et je ne peux donc que faire une critique succincte qui sera sans doute ou complétée, ou remplacée par une autre, on verra.


Mais pour l'instant, le charme opère. C'est la claque. L'analogie avec Twin Peaks est un peu facile, mais pas si foireuse que ça. Disparition d'une jolie lycéenne appréciée de ses camarades, une ville où tout le monde a quelque chose à cacher, un rythme somme toute assez lent, mais accrocheur, les analogies sont là, l'humour décalé en moins et le surnaturel en moins (mais ce n'en est pas moins mystérieux, attention).


Mais le premier choc, le premier vrai choc, c'est la qualité du jeu des acteurs. La douleur de la famille m'a fait pleurer comme une madeleine (certains à travers le monde (mais surtout à Metz et La Rochelle, et aussi un peu Paris)vous diront que ce n'est pas un argument, et que j'ai les larmes faciles, ne les écoutez pas!) (même si c'est vrai, cela dit, et j'ai même pas honte, je suis même content d'avoir réussi à maintenir ma capacité à entrer dans les choses, à les vivre, à avoir peur, avoir mal, être ému aux larmes, rire, sinon, à quoi ça sert, finalement, de regarder des films, de lire des livres, si c'est pour les observer à distance, ou juste pour les "avoir lu" (ah, la différence entre vouloir lire et vouloir avoir lu...) ), j'ai donc pleuré tout le premier double épisode, ce qui m'a laissé un doute, car le Vontrierisme, j'ai déjà donné et je ne voulais pas me laisser piéger dans quelque chose d'analogue. Mais la fin de ce double épisode nous laisse entrevoir qu'il y a de l'épaisseur, qu'on ne va pas rigoler, et que ça ne va pas être facile.
Une très bonne réalisation, des personnages denses, complexes, rarement réduits à des archétypes fonctionnels pour faire avancer l'intrigue, peu de séries peuvent se targuer de ça.
Et il n'y a pas à dire, les acteurs sont au niveau, avec une mention spéciale pour la famille de la victime (je sais, je me répète, mais dès le départ, voir des couples qui s'aiment vraiment, qui nous font y croire, ça me touche (et le couple de la singulière policière et de son charmant vieux beau, ainsi que celui de la famille de la victime sont vrais, on y croit), mais alors quand en plus on évite une bonne partie des poncifs du pétage de plomb classique de la famille brisée par le drame, je suis d'autant plus touché).


Bref, je sais que je ne dis pas grand chose, voire rien. J'attends.
Pour l'instant, j'y crois dur comme fer, et j'ai le sentiment qu'on a quelque chose de grand devant nous, qui mérite plus qu'un petit regard le sourcil froncé. Ca mérite une véritable immersion.


Depuis Grande Ourse, je n'avais pas été excité comme ça par une série.


J'ai cependant un peu honte d'avoir opté pour la version américaine, plus facile à...euh...trouver par hasard par terre (et pas du tout à télécharger, hein, parce que HADOPI C'EST FORMIDABLE) pour moi que l'original scandinave. Mais je sais d'ors et déjà que ce dernier ne sera pas laissé pour compte, c'est une promesse. Mais j'ai quand même honte de faire les choses à l'envers.
Honte, mais je ne regrette pas.


Regardez cette série, ce serait dommage de passer à coté.


Partie 2 : Shadow of a doubt (jusqu'à l'épisode 9 voire 10 en restant indulgent)


Bon, l'enthousiasme est passé, et la série se vautre doucement dans un mélange inélégant de clichés sur l'intolérance raciale, le terrorisme, et de dérives mélodramatiques.
Il reste l'épaisseur de certains personnages, et l'enquête. Mais est-ce suffisant, la série redressera-t-elle la barre à temps ? Aurais-je dû attaquer la version originelle de la série ?
Réponse bientôt. Je reste cependant toujours accroché, c'est plutôt bon signe (mais j'ai une tendance naturelle à l'indulgence et à la curiosité, donc ça ne dit pas grand chose finalement)


Partie 3 : TRAHISON (ouais, carrément)
Ca y est, ça m'énerve, je n'en peux plus.
Personnage central imbuvable jusqu'à la nausée (littéralement), ingrate, finalement fade, je n'avais pas vu un tel exemple de monoexpression polyvalente depuis Nicolas Cage (vous savez, une seule tête pour exprimer TOUTES les expressions, l'effet Koulichov du pauvre).
Mais soit, pourquoi pas, ça a bien fonctionné un temps avec Cage.


Mais au final, entre les clichés de la maman traumatisée (supportable et même émouvants un temps, juste casse burettes au bout du compte), les revirements de caractères de certains personnages (supervilains 2heures, puis victime, puis gentil, puis parrain de mafia...etc (je mélange délibérément les personnages, histoire de ne pas spoiler, mais vraiment, du jour au lendemain, ils évoluent au gré du vent et des besoins des scénaristes en mal d'inspiration et de twists pour vous accrocher malgré la fadeur grandissante de l'ensemble) ), bref, je vous passe la liste, le résultat étant que malgré le fait qu'il ne reste que 2 épisodes, et qu'il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent, je ne suis pas sûr de tenir.
Je suis colère, oui, très.
(quand je pense que j'en attendais autant que de Grande Ourse...)


Conclusion (à venir)

Créée

le 10 mai 2011

Critique lue 2.2K fois

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toma Uberwenig

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