The Leftovers
7.8
The Leftovers

Série HBO (2014)

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Dur de rendre hommage à une telle série à travers les mots... The Leftovers, c'est quoi ? C'est avant tout des personnages terriblement humains, qui doivent faire face au deuil, à la disparition inexplicable d'êtres proches. C'est un drame entièrement consacré à ses personnages, à leur sentiments, et les relations qu'ils tissent les uns avec les autres. Dès les premières minutes on est frappé par la musique, magnifique, permettant d'exprimer toute l'étendue des émotions sans même avoir à regarder l'écran.
La saison 1 était bonne, mais l'immersion était délicate aux premiers abords, la série étant assez exigeante au niveau de l'implication émotionnelle qu'elle demande. Mais une fois dedans, une fois compris qu'on est pas devant une série fantastique à la LOST (ce que pourrait laisser penser le scénario à première vue) mais plutôt une série sur l'humain et ses émotions, alors l'immersion est totale et apprendre à connaître ces personnages est un bonheur. Enfin, bonheur n'est peut-être pas le mot tant les émotions nous sont assénées au visage à chaque épisode. The Leftovers est une série dramatique, ses personnages souffrent et leur traitement psychologique est si bien fait, qu'on souffre avec eux. Notre attachement pour les personnages, principalement Kevin et Nora, augmente au fur et à mesure des épisodes, jusqu'à un final sublime donnant envie d'être à l'année suivante pour tous les retrouver.
La saison 2 arrive donc, et le premier épisode chamboule nos acquis, nous prend de court. Changement de lieu, nouveaux personnages, on se demande ce qu'il se passe, puis on comprend. Je vais pas tergiverser longtemps, je considère la saison 2 de Leftovers comme étant la saison de série la plus parfaite que j'ai jamais vu, toutes séries confondues. Les personnages sont extrêmement bien développés, l'intrigue est passionnante, les émotions puissantes, ... La part mystique/religieuse de la série prend plus de place, avec un Kevin désemparé, totalement déboussolé. Chaque épisode est mieux que le précédent, la claque émotionnelle est sans pareille. Tout est construit de manière parfaite jusqu'à un final émouvant, beau et sur lequel la série aurait presque pu se conclure, même s'il y avait encore des intrigues qui en demandaient plus.
La série est un succès critique, mais j'ai cru comprendre que les audiences ont chutées tout au long de la saison 2 (je me demande bien pourquoi, ça me sidère quand on voit que des étrons comme The Walking Dead ont battu des records, jusqu'à la dernière saison qui a enfin réveillé son audience et lui a fait réaliser le vide intersidéral de ce qu'elle regardait depuis 7 ans).
Malgré cela, HBO a commandé une 3ème et dernière saison de 8 épisodes pour finir comme il se doit cette magnifique histoire. Et quelle fin !!! La saison 3 était excellente, forte en émotion, un magnifique adieu à ces personnages si humains, si attachants. Et même si les épisodes n'étaient pas tous égaux selon moi (uniquement dû au fait qu'on ne suivait pas toujours Kevin et/ou Nora, mais pas de défaut à part ça), elle s'est maintenue à un niveau très élevée, pour aboutir à une fin d'une beauté sidérante, à la fois simple et compliquée.
Simple parce que l'épisode n'a finalement plus beaucoup de choses à nous raconter, il nous demande juste de suivre Nora. Il ne cherche pas à nous gaver de réponses sur les évènements fantastiques qui se sont déroulés (et c'est mieux ainsi), et il sait que le cœur de la série, de son histoire, ce sont ses personnages et plus précisément la relation entre Kevin et Nora. Et ce final leur est totalement consacré.
Compliquée, parce que la fin se devait d'amener la paix à nos personnages, et conclure leur histoire.
Belle car elle réunit ces 2 personnages et met fin aux tensions à travers un dialogue (monologue plutôt) magnifique, extrêmement touchant et mettant en avant la pleine mesure du talent d'un casting parfait. Justin Theroux et Carrie Coon ont été magistraux durant ces 3 années, ils ne font pas vivre les personnages, ce sont les personnages. Probablement le rôle de leur vie (petite mention à Christopher Eccleston qui aura délivré une performance toute en nuance durant ces 3 saisons).
La fin est belle, poignante, d'une grande justesse. Il faut apprendre à laisser partir les disparus, et vivre pleinement avec ceux qui sont restés, ceux qu'on aime. Tant que nous sommes là.

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le 4 juil. 2017

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Nicobiz

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