The Leftovers
7.8
The Leftovers

Série HBO (2014)

Voir la série

C'est ce qu'on appelle un chef d'oeuvre. Forcément attendu au tournant après la pluie de critiques qui s'étaient abattus sur lui après le final de "Lost", Damon Lindelof confiait avoir été particulièrement affecté de ne pas avoir été compris dans sa démarche à une époque où les séries T.V. étaient encore vu comme le parent pauvre du cinéma. Aujourd'hui, le public semble prêt. Du moins le pensait-on. Car il faudra être solide sur ses appuis pour voir les trois saisons de "The Leftovers" sans à un moment avoir les larmes qui montent aux yeux.
Jamais totalement fantastique mais jamais complètement les deux pieds dans le réel non plus, "The Leftovers" est une expérience bouleversante. Excepté peut-être "Rectify", je n'ai pas souvenir d'une série véhiculant en elle une charge émotionnelle si forte. Mais pour mieux la ressentir, il vous faudra auparavant vous délester de toute volonté d'obtenir des explications rationnelles aux mystères qui émaillent la série. Vous laisserez alors la place aux questions subjectives qui naîtront en vous au fur et à mesure des épisodes : "Et si c'était moi ? Comment aurais-je réagis ? Si l'ensemble des croyances et repères sur lesquelles repose mon équilibre volaient en éclat du jour au lendemain, comment tiendrais-je encore debout ?".
Alors forcément, on appréhendait cet épisode final. Lindelof allait-il cette fois réussir à offrir une sortie honorable aux personnages les plus fort qu'il n'ait jamais crées ? La réponse est oui. Un point d'honneur est mis à nous offrir une fin qui conviendra forcément à tout le monde puisqu'elle peut avoir plusieurs angles de lecture. Chacun verra midi à sa porte selon sa sensibilité propre, mais on se doutait depuis au moins la fin de la saison 1 que l'on aurait aucune réponse tangible à "La Disparition". Peu importe finalement, car on a bien compris que cet événement qui lance la série n'est finalement qu'un prétexte pour mieux aller fouiller les tréfonds de l'âme de ses personnages et par extension, les nôtres.
Et s'il fallait encore vous convaincre que je n'exagère nullement, je vous conseillerais cet article éloquent paru chez Slate et qui résume parfaitement l'OVNI à la beauté désarmante de la chaîne HBO

TonPote__
10
Écrit par

Créée

le 2 mai 2017

Critique lue 1.4K fois

TonPote__

Écrit par

Critique lue 1.4K fois

D'autres avis sur The Leftovers

The Leftovers
Sergent_Pepper
9

Hail to the grief

Nulle surprise à ce que l’exposition de The Leftovers soit à ce point saturée de mystères : le créateur de Lost, Damon Lindelof, n’est est pas à son coup d’essai en matière d’écriture, et le monde...

le 7 janv. 2020

123 j'aime

14

The Leftovers
DelSpooner
10

Juste une raison d'exister

Après quelques incursions plus ou moins fructueuses au cinéma, le scénariste Damon Lindelof revient à ses premiers amours en adaptant en série TV, le livre The Leftovers (Les Disparus de Mapleton),...

le 7 nov. 2014

105 j'aime

3

The Leftovers
Architrave
8

À l'abandon.

Tout cela s'est terminé avec une telle puissance que je dois écrire quelque chose pour faire sortir ce qui sommeille en moi depuis 24h. Pour faire ma thérapie, mon deuil de The Leftovers jusqu'à la...

le 13 sept. 2014

74 j'aime

12

Du même critique

1992 - 1993 - 1994
TonPote__
7

Que les séries françaises prennent exemple

Si la fiction française avait un peu de c***lles, elle livrerait des séries faisant l'examen de conscience de leur pays comme le fait l'Italie depuis quelques années. Dans l'ombre de la plus violente...

le 2 mai 2017

3 j'aime

2

UnREAL
TonPote__
2

Accident industriel

On appelle ça un accident industriel. Acclamée a l'issue de la première saison, Unreal etait attendue au tournant et devait confirmer les attentes placées en elle. Un poids visiblement trop lourd à...

le 2 mai 2017

3 j'aime

Bloodline
TonPote__
8

Toujours aussi bon !

Difficile d'être trop explicite sur cette deuxième saison sans trop spoiler la première... Disons simplement que si on regrette dans les premiers épisodes la présence épisodique de Ben Mendelsohn...

le 2 mai 2017

2 j'aime