Hail to the grief
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C'est ce qu'on appelle un chef d'oeuvre. Forcément attendu au tournant après la pluie de critiques qui s'étaient abattus sur lui après le final de "Lost", Damon Lindelof confiait avoir été particulièrement affecté de ne pas avoir été compris dans sa démarche à une époque où les séries T.V. étaient encore vu comme le parent pauvre du cinéma. Aujourd'hui, le public semble prêt. Du moins le pensait-on. Car il faudra être solide sur ses appuis pour voir les trois saisons de "The Leftovers" sans à un moment avoir les larmes qui montent aux yeux.
Jamais totalement fantastique mais jamais complètement les deux pieds dans le réel non plus, "The Leftovers" est une expérience bouleversante. Excepté peut-être "Rectify", je n'ai pas souvenir d'une série véhiculant en elle une charge émotionnelle si forte. Mais pour mieux la ressentir, il vous faudra auparavant vous délester de toute volonté d'obtenir des explications rationnelles aux mystères qui émaillent la série. Vous laisserez alors la place aux questions subjectives qui naîtront en vous au fur et à mesure des épisodes : "Et si c'était moi ? Comment aurais-je réagis ? Si l'ensemble des croyances et repères sur lesquelles repose mon équilibre volaient en éclat du jour au lendemain, comment tiendrais-je encore debout ?".
Alors forcément, on appréhendait cet épisode final. Lindelof allait-il cette fois réussir à offrir une sortie honorable aux personnages les plus fort qu'il n'ait jamais crées ? La réponse est oui. Un point d'honneur est mis à nous offrir une fin qui conviendra forcément à tout le monde puisqu'elle peut avoir plusieurs angles de lecture. Chacun verra midi à sa porte selon sa sensibilité propre, mais on se doutait depuis au moins la fin de la saison 1 que l'on aurait aucune réponse tangible à "La Disparition". Peu importe finalement, car on a bien compris que cet événement qui lance la série n'est finalement qu'un prétexte pour mieux aller fouiller les tréfonds de l'âme de ses personnages et par extension, les nôtres.
Et s'il fallait encore vous convaincre que je n'exagère nullement, je vous conseillerais cet article éloquent paru chez Slate et qui résume parfaitement l'OVNI à la beauté désarmante de la chaîne HBO
Créée
le 2 mai 2017
Critique lue 1.4K fois
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