The Mandalorian
7.1
The Mandalorian

Série Disney+ (2019)

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Une extension de l’univers canon de star wars 

Au départ ce projet était censé être un film spin off sur Boba Fett, mais des  problèmes financiers dans les studios apparurent suite à l’échec de Solo au box office. Décliné en série, il ne porte finalement pas sur Boba, ni sur Jango, mais sur un nouveau membre du peuple de Mandalore, Din Djarin. Une série placée sous le signe des déceptions donc ? Une sombre histoire d’argent va-t-elle pénaliser un tel projet ?

Après les succès respectifs auprès d’une immense communauté de fans, pas exclusivement composée de jeunes, tcw et rebels parviennent à convaincre les studios d’un dynamisme apporte par le format série dans l’univers star wars. En effet, une galaxie si vaste bénéficiant en outre de cartes officielles est faite pour être exploitée à son maximum. Ainsi ces deux séries animées développant les enjeux sous-jacents et secondaires des films dont n’ont pas forcément conscience tous les fans, et accessoirement constituant une source lucrative en constante expansion avec l’avènement des géants du streaming contraste avec les échecs critiques de la trilogie sw-lucasfilm-disney. Ces résultats montrent un intérêt des fans pour les spins offs et surtout, un désir de renouvellement dans l’approche de cet univers fictionnel à succès. Ainsi, l’idée d’une série en live action s’impose très vite, et aboutit, contrairement a sw underground, grâce au producteur exécutif et réalisateur Dave Filoni de tcw et rebels, et au réalisateur de la trilogie Iron Man.

La pression est donc grande pour l’équipe : il s’agit de la première création en  live action hors filmographie officielle, rien que ca ! Or, le budget des séries étant souvent plus serré par rapport à celui des films, une histoire ambitieuse space-opera dans un univers de science-fiction bien rodé, approuvé par plus de trois générations, et aux codes bien précis, quel défi !

Ainsi, l’annonce d’une série en live action incarne l’occasion de sacraliser les séries tcw et rebels, les officialisant réellement. Un vœu partagé par de nombreux fans réalisé, en partie nous le verrons. Ainsi, après les échecs de la trilogie, comme de solo, fait espérer et ainsi symbolise un espoir de retour à l'innocence, celle de « star wars » et de « l’empire contre attaque ». Une série somme toute très attendue, tous les ingrédients sont réunis, le décor est posé, alors voyons ensemble ce que ça donne, maintenant que les deux premières saisons sont sorties et disponibles chez nous.

Des questions peuvent désormais être posées, maintenant que ces deux saisons sont sorties peut elle mieux faire que tcw et le veut elle ? Est-elle une bonne série ou une bonne série star wars ? Est-elle surcotée ?

Musique et photographie

Tout d’abord, les points positifs. On peut constater une réelle innovation esthétique. Un angle différent permet une forme de renouvellement dans la saga. Un décor et une ambiance désormais western, qui nécessitent plus que jamais des escales sur Tatooine. De plus, ce choix audacieux permet justement de s’affranchir des codes/problèmes du space-opera, nécessitant des fonds colossaux. L’utilisation du fond vert exclusif s’inscrit dans cette recherche du réalisme, de l’immersion, plutôt que dans la recherche de l’excès visuel que nous trouvions dans les productions alternant fond vert/décor réel.

De plus ces choix de nouvelles techniques de productions viennent sublimer et réactualiser les vieux décors lucasiens des 70s, en les revisitant avec une qualité visuelle meilleure, et sur une musique innovante elle aussi. En effet, il nous faut parler de la bande originale surprenante composée par, selon moi, le nouvel Hans Zimmer, Ludwig Goransson. Alternant musique western, thèmes originaux, et sonorités électroniques, finissant souvent par mixer les trois, il parvient à créer une ambiance nouvelle, et pas désagréable, entre badassitude du héros et nostalgie de l’univers qualifié par les ruines de l’empire dont tous les protagonistes de la série subissent les conséquences.

Le sujet de la série

Les topoï de la série qui lui ont valu immédiatement son intérêt sont exploités jusqu’au titre : « The Mandalorian ». Cet intérêt est presqu’aussi répandu que le fanatisme starwarsien. A la sortie de l’empire contre attaque, une fascination était déjà présente pour le personnage de Boba Fett, mercenaire au visage inconnu et aux talents inégalés, sauf surement par Cad Bane, mais ca c’est personnel, fascination suivie a la sortie de l’opus suivant d’une immense indignation envers les scénaristes, ayant offert à Boba la pire mort, tant sur le plan de la douleur (être digéré pendant 1000 ans c’est pas facile à vivre) que sur le plan du style : le chasseur de primes le plus stylé se fait pousser en poussant un cri des plus virils, des attentats ont été commis pour moins que ça !

Cet intérêt n’a pas tari, et a même augmenté lors de la sortie de la prélogie, avec l’arrivée de son « père » Jango, puis avec la sortie de tcw, s’intéressant aux querelles intestines entre mandaloriens mondialistes et nationalistes, terroristes (Deathwatch) et modérés, aboutissant aux deux guerres civiles de Mandalore, ce que rebels s’attacha à faire aussi.

Ainsi, une exploration plus profonde encore de cet univers et cette civilisation aux allures spartiates revendiquées, ce au travers du choix de développement de leur mythologie est un sujet encore mystérieux, faisant ainsi paradoxalement, par l’absence de réelle promotion de la série, la promotion elle-même. Cependant, on a pu voir de nombreuses annonces tout au long de la période post-saison 1 pré-saison 2,  nous promettant toujours plus de clins d’œil, en somme tout pour satisfaire. Une bonne chose ? Eh bien, pas tant que ça…

Fan service

Tout le monde s’en souvient, de ces annonces du style : « Rosario Dawson confirmé au tournage, Ashoka de retour ? », « Jon Favreau officialise la présence de Boba Fett dans la saison 2 », « Maul impliqué : les raisons du twist du Darthsaber dans le season finale », « Des duels au lightsaber épiques »…

On en a bouffé des articles comme ca, mais bon vous allez me dire que c’est comme ça pour toutes les séries. Le problème est que faire passer de la médiocrité comme introduction passe pour une saison (et encore). Je ne dis pas que toute la série est médiocre, mais des points essentiels le sont, et desservent l’intérêt qu’on lui porte. Le problème est que toute la saison 1 et une bonne partie de la saison 2 constituent en eux-même un énorme teasing. Un teasing de quoi ? Un teasing de réalisateurs et de persos qui ne parviennent qu’à mieux décevoir le spectateur. Peyton Reed (Ant-Man 1 et 2), Robert Rodriguez (Grindhouse, Machete, From dusk till dawn), sont annoncés à la réalisation d’épisodes. Ashoka Tano, Bo Katan, Boba Fett… sont teasés également, mais servent-ils vraiment à l’intrigue ?

On a pu voir que, sans perso « clin d’œil », la saison 1 s’est rapidement résumée à une compilation de mini-intrigues, tel un jeu vidéo, à un tel point qu’on peut se demander si il y a une intrique principale. De fait celle-ci tient en deux épisodes, le premier et le dernier. Entre les deux, c’est du pur remplissage. Un remplissage pas trop mal certes, mais un remplissage quand même. L’idée d’un baby Yoda est plutôt originale, et un génie marketing (surtout). Elément intéressant, tout comme le Darthsaber, Boba, Ashoka, les X-Wings des rebels qui viennent faire des apparitions récurrentes, mais qui pourraient tous être mieux exploités. Leur rentabilisation se limitent presqu’uniquement pour le fan-service : le Darthsaber en season finale, Boba montré en fin d’épisode, Baby Yoda utile pour son côté mignon plus que pour les besoins de l’intrigue (oui des méchants veulent le récupérer parce qu’ils veulent s’approprier ses pouvoirs, mais vous appelez vraiment ça une intrigue, vous ?)

Pauvreté de l’action et de l’intrigue

Nous avons déjà abordé le sujet, la série est trop étirée au profit de mini-histoires d’un épisode qui n’apportent rien, tant pour Mando que pour le spectateur et l’intrigue. Sérieusement, on dirait que chaque épisode est un niveau à passer, et que le format 40 minutes, plutôt court par rapport aux formats proposés par les séries actuelles, est encore trop long pour une telle série.

Parlons du jeu des acteurs. D’ailleurs, y a-t-il un jeu des acteurs ? Aucun des personnages n’offre une performance réellement satisfaisante, à part Les stormtroopers et les mandaloriens, mais bon ça ne compte pas vraiment puisqu’ils sont casqués. Exmple : la mécano de Tatooine (tiens encore un point qui a bien été essoré à max pour le fan-service, en jouant la carte nostalgie), qu’on revoit plusieurs fois au cours de l’histoire, a un de ces jeu qui donne envie de faire un procès aux directeurs de casting ; c’est navrant, même moi je ferais mieux. Je ne parlerai pas de Ming Na Wen qui depuis Marvel’s Agents of S.H.I.E.L.D. n’a pas vraiment été formé à un jeu très dramatique, mais qui est désormais plus comparable à une « Bond girl » de base. Plus généralement, on constate chez tous les acteurs des réactions trop prévisibles, les traîtres sont démasqués par le spectateur au moins une demi-heure avant, les dénouements de chaque épisodes semblent eux aussi trop évidents, renforçant le côté gamin de la série déjà trop présent du fait du niveau de violence. Mais cela, nous en parlons tout de suite.

Cette origin story portant sur un mandalorien d’adoption est celle d’un guerrier, d’un chasseur sans foi ni loi, et donc l’histoire ET les scènes d’action se doivent d’être à la hauteur. Seulement on voit bien encore ici les p* de décisions de m** de Disney pour rester près de ses sous et donc avoir l’audience la plus grande possible. Ainsi, The Mandalorian qui aurait pu être un « John Wick » dans l’univers de Star Wars se résume désormais à une bonne série familiale, avec encore moins de sang que dans les 9 films, et est paradoxalement 10 fois moins violente que TCW. Aux scènes de baston sont préférées les scènes de course poursuite, là on en a un paquet : en speeder, à pied, en vaisseau dans l’atmosphère de planètes, en vaisseau dans l’espace, en jetpack,… Et de fait, les rares scènes d’action/baston qui restent sont les seules scènes mal filmées de la série, avec un cadrage qui relève plus du fan film que du blockbuster.

Et enfin, il est dommage que notre chasseur de primes ait un caractère aussi peu développé, réduit à un esprit binaire : Le Papa/Le Guerrier. Pour conclure, The Mandalorian est une bonne série, divertissante et avec de belles images et de belles musiques, mais avec quand même hélas pas mal de points négatifs pour une série, même si elle est rattrapée par son étiquette « Star Wars ». Elle serait sortie sans tous les films avant, et tous les livres, comics, produits dérivés, et spin off, je ne suis pas sûr qu’elle aie été autant acclamée par la critique. Elle aurait été sûrement été qualifiée de bonne série, mais clairement pas d’excellente. Est-elle donc surcotée ? A mon sens, oui, un peu. En somme, ce que je reproche aux créateurs de la série de mettre notre patience à bout à force de trop nous promettre, et de ne pas assez tenir ses promesses, ce afin d’étaler la série sur un max de saisons, ce qui est une décision compréhensible de la part de studios dont les dernières production ont été des échecs toujours critiques, et souvent financiers (Solo, Star Wars VIII et IX), et qui tentent donc de redresser la barre (Sinon, l’idée d’une mini-série sur Boba Fett en développement n’aurait aucun sens, faut pas se mentir, rien n’est gratuit, ça veut dire moins de Boba Fett sur The Mandalorian pour plus de mystère, et surtout plus fidéliser la clientèle et plus d’audiences sur cette future mini-série).  Mais bon, à l’heure qu’il est, seulement trois épisodes de la deuxième saison sont sortis, et je n’ai pas encore vu le troisième, parce que j’écris cette critique en cours d’anglais à la Prépa ;-) Un grand merci pour avoir pris le temps de lire cette critique, la rédaction d’une telle critique me prend quatre bonnes heures en moyenne, alors n’hésitez pas à aller me lire sur d’autres critiques, c’est sympa et ça fait toujours plaisir !

This is the way.

May the force be with you.

El-whouaah
9
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Créée

le 13 nov. 2020

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