The Mandalorian
7.1
The Mandalorian

Série Disney+ (2019)

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Divertissant et accessible aux néophytes

Prévenons de suite : on ne fait pas partie des connaisseurs experts en Star Wars, et bien d'autres avis de fans décriront certainement mieux les références à la saga qui nous seront passées au-dessus de la tête à la vitesse d'un X-Wing. On commencera donc en disant que, même en ne faisant pas partie du public-cible, la série a été un petit moment de divertissement abouti qui mêle action, humour, et scénario suffisamment expliqué pour que tout le monde puisse suivre sans pour autant barber les autres avec un surplus de rappels. Le format de la série est plutôt court : huit épisodes par saison, dont la durée varie de 30 minutes à une heure, et avec un générique de fin de six minutes (sur les épisodes les plus courts, on arrive donc très vite au bout). A chaque épisode correspond un réalisateur qui y met sa patte (celui que l'on a le plus vite "grillé" est Taïka Waititi, avec un démarrage d'épisode 8 hilarant), avec une exception pour Jon Favreau qui en réalise plusieurs (dont le pilote). Ces petits épisodes ont à la fois une intrigue sur le long terme (ramener ce bébé perdu à de bons tuteurs) et une petite intrigue le temps de l'épisode (aider une Jedi à défaire une régente cruelle, convoyer des œufs d'une espèce en voie de disparition, réparer le vaisseau...), ce qui permet de diversifier le récit et de ne jamais s'ennuyer. L'acteur principal Pedro Pascal, que l'on aperçoit rapidement sous son casque enlevé lors d'une scène critique, est un bon choix, qui réussit à faire passer ses émotions et ses intentions par la gestuelle (le casque aurait pu être un frein à son jeu, mais il n'en est rien). On préfère la saison 1 à la suivante, pour ses surprises répétées dans le scénario (même si l'on s'est fait spoiler le final de l'épisode 1 avec


le bébé "de l'espèce de Yoda",


la scène reste touchante et inattendue), la formation de l'équipe autour du Mandalorien, la confrontation avec le "Sabre Noir" (Moff Gideon) qu'on attend impatiemment, le duo si atypique et attendrissant du mercenaire et du bébé turbulent (comme si John Wick se lançait dans le babysitting, on paye pour voir). La saison 2, même étant plaisante à regarder, ne parvient pas à renouveler la surprise de la première saison, et l'on se rappelle surtout du fameux "guest star" (sans dévoiler son identité) qui arrive à l'improviste pour casser du méchant... Une bonne série même si vous ne maîtrisez pas l'univers inter-spatial rempli de bestioles en tous genres et de sabres lasers, la dose généreuse d'action, de petites blagues et de personnages attachants nous convainquent quand même.


Saison 1 :
Une découverte que l'on croyait inaccessible sans son dictionnaire "fan de Star Wars", mais qui s'offre à nous sans trop en demander (on est parfois un peu à la ramasse des termes étranges utilisés, mais sans être perdus), de même que si vous transpiriez à l'idée de devoir rattraper les films qu'il vous manquait à voir, venez sans crainte : la série se déroule après la chute de l'Empire, donc repart de zéro (ou presque) et n'oblige pas la maîtrise de l'opus précédent et suivant. Évidemment, si l'on a vu la saga et que l'on "parle le starwarsien", c'est toujours mieux. Mais embarquez donc avec Mando, ce mercenaire qui s'est retrouvé à jouer le babysitter pour une petit bébé vert aux grands yeux (vous allez fondre, c'est programmé), le temps de trouver la bonne personne à qui le confier, ce qui ne semble pas une balade de santé, quand Mando s'aperçoit de l'identité réelle du bébé... Les méchants (aux designs calqués sur les médecins fous nazis de la Seconde Guerre Mondiale) veulent l'attraper pour faire des expériences, montent les mercenaires de l'Univers contre lui (John Wick, le retour) et le grand chef au sabre noir en personne fait le déplacement pour mettre la main sur le binôme de héros atypiques... Va y avoir du sport. Et en effet, l'action est bien au rendez-vous, impossible de trouver le temps long que déjà l'épisode se termine. Les effets spéciaux sont luxueux, la musique en forme, les acteurs convaincants, et l'humour prend son apogée dans l'épisode 8, dirigé par un Taïka Waititi immédiatement reconnaissable dans le dialogue farfelu entre les deux stormtroopers au début de l'épisode, qui discutent presque comme deux employés à la machine à café, un régal d'humour décalé. En revanche, on aime moins le flashback sur l'enfance du Mandalorien, que l'on revoit encore et encore, ajoutant juste une petite scène pour en apprendre 1% de plus (on n'en peut plus de cette scène qui revient sans arrêt). Heureusement, l'on arrive vite au bout, déjà impatients de suivre les aventures de ce duo improbable et attachant dans une saison suivante.


Saison 2 :
Une deuxième saison en-deçà de la première, reprenant ses codes sans trop y ajouter de contenu inédit sur le long terme (on se focalise davantage sur les historiettes de chaque épisode que sur la longue intrigue que l'on se rappelle de terminer vite-vite dans les derniers épisodes). On râle aussi de la mauvaise gestion de "bébé Yoda" qui devient pénible, à toujours faire la chose inverse que vient de lui dire le pauvre Mandalorien (cela devient prévisible : "ne fait pas ça", il le fait) et à manger des œufs précieux : pour éviter la polémique autour de ce gag, il aurait fallu ne pas le répéter autant de fois, ne pas rendre la scène un peu malsaine avec la mère des œufs qui se fait manger sa progéniture sous ses yeux, sans le savoir, par ce petit malappris... On est gêné et désolé pour la pauvre maman qui gémit, la scène n'est pas vraiment drôle avec cette mise en scène, et l'on en vient à ne plus aimer le bébé Yoda... Contre-productif. Autrement, on continue les aventures qui nous mènent au secours d'une Jedi en bisbille avec une régente bien peu sympathique, qui cherchent le foyer qui pourra accueillir ce bébé, et l'on lâche un "Oh !" de surprise lorsque l'on voit arriver


Luke Skywalker (Mark Hamill)


en fin de saison, pour un guest star réussi. Le final reste ouvert si une suite voulait se profiler un jour prochain, et une chose est sûre : on ne la bouderait pas...

Aude_L
8
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le 23 févr. 2021

Critique lue 191 fois

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Aude_L

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