Aaron Sorkin scénariste ultra réputé dont je ne vais pas faire la présentation montre ici à quel point il n'est en rien un "génie". La série est autant fascinante qu’exaspérante, l'excitation du travail journalistique et de la présentation télévisée se trouve souvent parasitée par des sous intrigues amoureuses incroyablement pathétique. Certes la série est intéressante, la minutie de certains épisodes et la pertinence du propos global nous permet de regarder la première saison dans son intégralité. Et l'on pardonne volontiers l'idéalisme débordant des personnages qui sont étrangement beaucoup plus mal écrits que dans The West Wing, une série qui avait ces défauts mais qui constamment centrée sur son sujet proposait un point de vue interne sur la politique américaine, plus focalisée sur les rouages que sur les digressions censées caractériser les personnages.
The Newsroom elle, n'arrive pas au résultat de son ainée; à moitié sur le journalisme, partie plombée par un idéalisme et une utopie inatteignable qui reste tout de même réjouissante, mais en contre partie à moitiée sur les personnages, une véritable catastrophe, seul le personnage principal sauve la mise. C'est le comble de l'ironie, la série passe son temps à nous crier dans les oreilles en quoi le journalisme télévisé actuel est sensationnaliste qu'il privilégie la forme au fond alors que la série ne cesse de faire la même chose. En effet les effets de mise en scène et de montage sont d'une nullité assez affligeante surtout pour une série aussi contemporaine, certaines séries des années 90 (et notamment The West Wing) ont fait preuve d'une plus grande modernité. Les réalisateurs gardent tous le même style "dynamique" à base de zoom censés capter notre attention mais de part leur systématisme deviennent grotesque, le montage et le traitement musical sont du même acabit, très consensuel, très mélodramatique. The Newsroom est l'incarnation du mot "paradoxe" une forme consensuelle passe partout pour plaire au plus grand nombre prônant l'anti-conformisme (et plus précisément un travail journalistique de qualité).
En espérant que la deuxième saison effacera les défauts de forme et d'écriture.