Vis ma vie au bureau.

The office est une série tournée sur le mode documentaire qui parle de la vie d'une entreprise, Dunder Mifflin, qui vend du papier à Scranton, Pennsylvanie. On suit en particulier ses employés ainsi que le directeur déjanté, Michael Scott, aussi bien dans leur travail que dans leur vie personnelle.
La série est une reprise de ... The office, la version originale anglaise créée par Ricky Gervais et Stephen Merchant, qui était le même dispositif, et qui est dans mon top 10.

Ici bien entendu, le moule est davantage américain, seul le pilote ressemble fortement à son équivalent anglais mais peu à peu, elle prendra son autonomie propre, au point de durer 9 saisons ainsi que 202 épisodes, ce qui est un peu un problème en soi, mais j'y reviendrais. Ce qui est amusant, ce sont bien sûr les employés, composés de commerciaux, comptables, sous-fifres et d'autres individus dont on se demande ce qu'ils font là... comme dans une vie de bureau. Du coup, on peut faire un parallèle avec sa propre vie professionnelle, et j'ai eu l'impression de voir des tas de Kevin, le type qui part pile à l'heure sans faire de zèle, celle qui travaille dans un coin du mur en train de jouer au démineur alors qu'elle devrait bosser, le lèche-botte, et ainsi de suite... Perso, je me reconnais plus en tant que Jim, joué par John Krasinski, celui qui aime bien des blagues au détriment de ses collègues et qui donne l'impression de ne pas travailler.
Mais bien entendu, le socle de la série est Michael Scott, incarné par le génial Steve Carrell, un patron qui n'arrête pas de faire le couillon, qui cherche sans arrêt à demander l'attention au risque d'être contre-productif, et dont l'abattage comique est fabuleux. Sans oublier Dwight Schrute, le meilleur vendeur de la société, véritable fayot, et dont l'apparence physique ainsi que ce qu'il raconte le montrent comme flippant.

La série anglaise durait 14 épisodes en tout, et il n'y avait pas de gras ; c'était constamment drôle, voire méchant, et mettait déjà en place cet humour à froid ou par exemple, un personnage prenait à partie les caméras avec un silence gêné. Ici, le principe est repris, mais ça dure 202 épisodes ; oui, c'est beaucoup trop ! Le succès de la série américaine s'étant fait sur la longueur, des saisons pouvaient durer 29 épisodes, car autre différence, les caméras s'invitent ici dans la vie personnelle des employés, et souvent proche de l'intimité notamment lorsque l'amour s'invite dans la partie.

Et c'est là que je pointe une des limites, car cette liberté va être de plus en plus importante au fil de la série, on va assister à des mariages par exemple, mais surtout, la caméra va être un troisième personnage, invisible la plupart du temps, au point d'être impliquée dans la saison 9 via un preneur de son qui va intervenir dans un litige familial. L'autre point dommageable est dans le génie de Steve Carrell, qui va devenir si important qu'à son départ durant la saison 7, la série va subir un gros coup de baisse au niveau qualitatif pour remonter un peu la pente à la fin, avec un double épisode conclusif qui est pour le coup vraiment touchant.qui parle des employés de Dunder Mifflin, un an après. Idée qui vient d'ailleurs du Christmas special de la série anglaise d'ailleurs...

La vision de la série a été un véritable plaisir, où j'ai pas mal rigolé, mais on ne me retirera pas dans l'idée qu'elle était beaucoup trop longue. Il faut expliquer ceci dans le fait que The office a été au départ un bide sur NBC, mais qu'elle a été sauvée uniquement grâce au carton qu'elle faisait sur iTunes en termes de téléchargement. Donc, le succès s'est fait sur la longueur. Mais à la fin, il y a une réelle émotion à quitter ces personnages à peu près tous timbrés, mais qui révèlent un peu de soi.