Ce que Twilight aurait dû au moins essayer d'être

Une lycéenne qui tombe amoureuse d'un mec qui est en réalité un (gentil) vampire et craque sur son frère qui lui est en réalité un (méchant) vampire, ça laissait présager bien plus du pire que du meilleur, je sentais venir la série qui voulait sucer un peu du succès de Twilight sans chercher à faire mieux ou original, seulement en changer le format et en récolter les spectateurs. On retrouve très vite le triangle amoureux classique entre le mec qui est gentil mais mystérieux, le ténébreux mais amusant et la gonzesse qui est attirée par les deux mais plus par l'un que par l'autre parce que quand même elle est gentille, ça semble n'avoir aucun intérêt dit comme ça.

C'est une erreur de penser ça, erreur que j'ai d'abord commis et je suis content d'avoir persisté malgré mes premières impressions, les personnalités des personnages sont beaucoup plus développées et évoluent avec le temps, des gentils qui deviennent méchants et inversement, c'est toujours cohérent et bien mis en scène et en plus la plupart du temps ça survient à un moment inattendu. Ce triangle amoureux n'échappe pas à la règle et c'est pas négligeable, une grande partie repose sur lui et les scénaristes l'ont travaillé de façon à ce qu'il réserve son lot d'émotions sans trop tomber dans la niaiserie, son lot de rebondissements sans devenir incohérent, son lot d'amusement sans devenir grotesque... il a parfois ses défauts passagers mais dans l'ensemble j'ai trouvé qu'il avait bien plus de bon que de mauvais.

On a droit à un bon paquets d'antagonistes pour pimenter l'intrigue et en justifier sa longueur (on attaque bientôt la sixième saison d'une vingtaine d'épisodes de 40 minutes quand même), antagonistes en tout genre avec des philosophies très différentes, la plupart du temps charismatiques au moins à leur début qui se renouvellent même si parfois on sent la surenchère, on a un méchant avec 150 ans d'existence (guerre de sécession), puis un avec 500 (Bulgarie fin du Moyen-âge), puis un avec 1000 (vikings) puis on ira jusqu'à un méchant qui en a 2000 (oui c'est la Grèce antique dont je parle), au bout d'un moment ça fait un peu ridicule quand on se pose deux minutes pour y réfléchir mais ça passe quand on regarde la série car encore une fois ces antagonistes sont différents les uns des autres et la plupart du temps très réussis, d'autant que cette position d'antagoniste n'est pas toujours gravé dans le marbre.

Katherine est pour moi la meilleure antagoniste de la série et de très loin car c'est un personnage qui évolue énormément, qui est source aussi bien de révolte, d'amusement, de surprises que d'émotions pour le spectateur, si au début Nina Dobrev avait un peu mal à mon sens à jouer la méchante dans les flashbacks de la première saison elle s'est super bien appropriée le personnage à partir de la saison 2 et son jeu d'actrice est bluffant, surtout que les deux personnalités évoluent et c'est toujours crédible, je n'ai vu que très rarement, voir jamais, autant d'interprétations différentes pour un même acteur dans une même série, c'était pas gagné au début mais elle a relevé le défi avec brio, Kristen Stewart et son perso de Bella ne sont même pas susceptibles d'en être l'ombre.

J'aurais surtout deux choses à reprocher à la série, on va dire que ça constitue les deux points soustraits à la note finale. D'abord les moments faits pour teeenage américain de base, le fait que l'histoire se passe en partie dans un lycée donne certaines scènes énormément à destination des ados américains avec fêtes et différentes cérémonies / repères culturels, c'est pénible quand on est un français qui a laissé derrière lui le lycée depuis un petit moment comme moi, c'est pas pour ça que je regarde la série mais heureusement ces scènes sont assez espacées les unes des autres. Enfin, le rythme de l'intrigue est inégal car parfois se renouvelle de façon grossière et prévisible et parfois de façon ingénieuse et inattendue, plusieurs fois j'ai arrêté de regarder la série par lassitude pendant des mois (j'ai 11 épisodes de retard là par exemple) mais je finissais par y revenir un peu par curiosité jusqu'à ce que la série capte de nouveau mon intérêt se faisant quelque peu addictive, et ainsi de suite.

Pour ceux qui se demanderaient, le pseudo de Damon vient de cette série avec ce personnage auquel je ne ressemble pas du tout IRL et que je n'inspire pas à devenir mais qui apporte cette pointe de noirceur et d'humour qui m'a motivé à regardé un peu plus que le début, d'autres personnages par la suite motivent l'intérêt de suivre la série mais c'est lui qui m'a donné envie de persister un peu juste pour voir comment il allait évolué et pour me marrer de son humour qui souvent arrive de façon inattendue et juste, sans ce personnage ténébreux héros malgré lui noyant ses douleurs et préoccupations dans l'alcool, la violence et les blagues sans que cela n'empêche d'avoir de l'empathie pour lui j'en serais certainement resté à mes premières impressions et serais passé à côté de cette série. Et comme j'aime bien la prononciation, que c'est court et que c'est facile à retenir j'en ai fait mon pseudo, voilà tout.

Cette série figure en excellente position parmi les séries qu'on regarde pour passer le temps mais au fond on sait que c’est pourri sur SensCritique, je ne suis pas du tout dans cette optique là pour Vampire Diaries alors que je lui suis pour d'autres séries, pour moi Vampire Diaries est l'exploitation de la popularité de Twilight pour attirer un public large à ses débuts pour au final faire bien mieux sur tous les plans, la démarche est logique et le résultat est selon moi excellent même si comme je l'ai précisé la série a des défauts qui l'empêchent d'être l'une de mes séries préférées ou une série incontournable, c'est tout de même une série que j'aime bien et pour laquelle j'ai du respect, plus qu'un passe-temps pourri à mes yeux donc.