The Witcher, nouvelle série fantasy sur Netflix aux allures de Game of Thrones, est réalisée par une femme et pour les hommes.
S’agissant d’une adaptation, je vais traiter du fond et de la forme séparément du point de vu de la représentation des genres.
Fond :
Je trouve dommage de donner de l’importance à des personnages féminins, comme par exemple Renfri dans le premier épisode, qui apparaît forte et avec de l’influence), et de les objectifier par la suite (Renfri est en fait surtout une séductrice et dépend du pouvoir qu’elle gagne grâce à son corps. Comme ce n’est pas un cas isolé, cela donne l’impression que les personnages féminins ne se suffisent pas à eux-mêmes et que les déshabiller permet de les faire tenir debout.
Yennefer aurait pu être l’occasion d’avoir un personnage féminin fort et puissant sans pour autant être une femme fatale. Hélas il a fallu la rendre belle en la déshabillant et en la découpant pour qu’elle prenne ses pleins pouvoirs. Voilà des occasions manquées, qui ne seraient pas si dérangeantes si on n’y ajoutait pas la forme.
Forme :
Gros manque de parité dans la nudité, ce qui dénote d’une série réalisée pour l’œil hétéro masculin. Les corps des femmes paraissent ainsi instrumentalisés pour attirer ce regard. Ainsi les scènes exposant des femmes dans des contextes de nudité et de sexualité paraissent gratuites, par opposition au fait qu’il semble toujours y avoir une excuse pour cacher les corps d’un homme (position de la caméra derrière un objet par exemple).
Certaines scènes présentent des femmes nues comme décoration tandis qu’on utilise les décors pour cacher les corps des hommes.