"Under the dome" est une adaptation américaine du roman éponyme de Stephen King, diffusée depuis le 24 Juin 2013 sur le réseau CBS (passe sur M6 depuis fin Octobre 2013). Comme souvent pour une adaptation, on note deux sortes de spectateurs : ceux qui découvrent et partent de rien, et ceux qui ont lu le bouquin, dont la critique est forcément plus acerbe. Par chance, je fais partie de la première catégorie. Je ne serai donc, à priori, pas influencé par les éventuels écarts entre les deux supports, contrairement à l'avis général de ceux de la seconde catégorie, qui tendent à s'accorder sur le fait que l'histoire originale de King aurait subi un traitement de choc pour pouvoir s'adapter à ta la télévision, notamment au niveau des personnages et de leur rôle à jouer. Pour autant, il faut savoir que l'auteur a tout de même largement participé à la création du show, puisqu'il a personnellement vu et corrigé chacun des scripts de la première saison.
Le huis clos peu abordé sur petit écran...
Le thème de ce que je qualifierais de huis clos forcé a déjà été abordé de nombreuses fois à l'écran, notamment au cinéma. Parmi les plus notables dans le domaine de la SF et du fantastique, vous trouverez "Cube", "2001 : l'odyssée de l'espace", "THX 1138", "Sunshine", "Abyss", "Alien : le huitième passager"... Et j'en passe. Un thème particulièrement intéressant pour ce qui est de jouer sur la dramaturgie des personnages. Côté séries, je n'en vois qu'une seule qui se rapproche réellement d'Under the dome. Il s'agit de "Persons unknown", qui n'a bénéficié que d'une seule saison de 13 épisodes, au cours desquels 7 inconnus se retrouvaient piégés dans une ville déserte sans savoir comment ni pourquoi, et dont les moindres faits et gestes étaient épiés par des caméras.
Cet avis se repose sur le visionnage des cinq premiers épisodes, puisque je n'ai pas en le temps de tout voir. Contrairement aux autres billets de "la chasse aux séries", où je me suis basé sur le pilote, j'ai décidé ici de m'avancer un peu plus car il faut bien avouer que rares sont les shows qui passionnent d'entrée de jeu. Le plus souvent, on a droit à une mise en place longue et parfois même ennuyante avant d'entrer réellement dans le vif du sujet. En cela, "Under the dome" ne fait nullement exception. Ces Quatre premiers épisodes n'auront pas été de trop pour bien rentrer dans l'histoire. Cependant, on ne peut pas réellement dire que l'on s'ennuie, car l'élément déclencheur de l'histoire (une petite ville et ses habitants se retrouvent piégées du jour au lendemain sous une "cloche de verre" inviolable) est suffisamment intrigant pour garder nos yeux bien ouverts.
Je ne m'attarderai pas sur les effets visuels. C'est une série qui détient un budget de 40 Millions de Dollars pour la première saison. Donc, dans l'ensemble, c'est satisfaisant, même si on n'a pas droit à énormément d'effets chiadés (pas besoin pour raconter cette histoire, en fait). Mais ce qui fait la richesse de ce type de série à huis clos, ce sont bien ses personnages et leurs interactions au cours de leurs aventures. Ici, l'ennemi n'est pas extérieur mais intérieur. Les Hommes doivent surtout se protéger d'eux-mêmes. Et c'est ce qui peut apporter un plus à une série fantastique. Du coup, il semble primordial que les personnages récurrents (ceux qui reviennent le plus souvent et dont on suit l'histoire), soient intéressants, accrocheurs et travaillés. Après des débuts hésitants, je dois dire que les héros de ce début de saison sont plutôt pas mal. Entre l'ex-militaire à moitié truand, le couple de lesbiennes et leur fille à moitié délinquante, et le conseiller municipal très très à droite avec son fils à moitié psychopathe, on est plutôt servis.
Reste que je n'ai tout de même pas été vraiment transporté (en tout cas, pas assez pour me faire les treize épisodes d'une traite), car le traitement reste assez classique, avec des ficelles déjà empruntées voire éculées. Le schéma des épisodes est souvent le même, et ce, malgré les rebondissements qui permettent de maintenir l'intérêt. Malgré cela, le rythme est entraînant. Il y a plus d'action que l'histoire le laisse supposer, et on note une légère montée en puissance d'épisode en épisode. Donc wait & see.
D'autres interrogations subsistent néanmoins, sur le long terme: combien de temps ce genre de série peut-il tenir? Une saison? Deux?... Sauront-ils s'arrêter à temps (comme avec "Homeland") ou est-ce que les scénaristes devront pressurer l'histoire jusqu'à faire sortir un horrible ragoût indigeste ("Prison break")? L'avenir nous le dira.