Unorthodox
7.4
Unorthodox

Série Netflix (2020)

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Dans cette série dramatique Netflix, on suit l’histoire d’Esther Shapiro surnommée « Etsy », une jeune femme de 19 ans issue d’une communauté juive ultra-orthodoxe Satmar de Williamsburg, New-York, dont le mode de vie austère l’étouffe. Celle-ci décide de quitter ce milieu extrêmement clivant pour s’enfuir à Berlin avec l’espoir de rejoindre sa mère exilée, mais surtout d’enfin acquérir sa liberté. Netflix n’en finit pas de mettre en avant du contenu européen, ici avec cette série allemande créée par Anna Winger (créatrice de l’excellent Deutschland 83) et Alexa Karolinski.


Ce récit inspiré du livre autobiographique de Deborah Feldman (Unorthodox: The Scandalous Rejection of My Hasidic Roots (2012), met en lumière une communauté dont on entend assez peu parler, dont les structures reposent sur des règles très strictes, à l’écart de la modernité, et où l’unique rôle des femmes est de devenir une bonne épouse, et la mère dévouée d’une progéniture nombreuse.


La mini-série possède une aura de film d’époque : les costumes, les coiffures, les lieux : tous ont été minutieusement recréés, les showrunneuses désirant rester fidèles aux us et coutumes des juifs hassidiques de New-York, une honnêteté du détail qui transparait, accroche le regard et attise la curiosité. La grande révélation du show c’est « Etsy », Shira Haas une jeune comédienne israélienne qui incarne avec brio, un rôle de femme à l’apparence fragile mais à la volonté de fer. Dans son cheminement, Etsy est prise dans le perpétuel dilemme de devenir qui elle veut être, tout en gardant des pans d’une culture qu’elle continue d’affectionner; un combat intérieur interprété avec justesse par Shira Haas. Les autres comédiens ne sont eux aussi pas en reste, parfois peu expérimenté, comme son époux interprété par le jeune Amit Rahav, ils n’en sont pas moins absolument convaincants.


La mise en scène plutôt classique s’appuie d’ailleurs beaucoup sur leur jeu pour donner du relief aux intrigues: les moments de « cavale » d’Etsy tombent parfois un peu à plat notamment car l’histoire de Moishe quoiqu’intriguante s’imbrique difficilement dans le récit. Le scénario flirte parfois avec le mélodrame, notamment dans les scènes ou Etsy interagit avec ses nouveaux amis du monde « moderne », pour qui elle fait office de créature mystérieuse. Néanmoins, les références à l’histoire des juifs en Allemagne sont habilement placées: informatives sans entraver l’histoire.


Certaines scènes sont d’une émotion inouïe, lorsqu’on lui rase la tête avant son mariage : en règle général ce sont les flash-backs dans le passé, la part du récit entièrement issue de la vie de Déborah Feldman (l’intrigue contemporaine étant, elle, inventée), qui marquent le plus. Le jeu de son héroïne, ainsi que la justesse des décors permettent à cette mini-série de relater de manière passionnante et honnête, la quête de liberté d’une jeune femme d’aujourd’hui, mais aussi les rouages parfois extrêmes d’une communauté méconnue, sans pour autant trop la juger.

CritiKCourte
8
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le 6 mai 2020

Critique lue 700 fois

1 j'aime

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