Dans l'ensemble, la série est franchement bien foutu. C'est de la SF de qualité qui va venir gratter là où ça fait mal. A savoir interroger la société sur le besoin de violence, ça c'est la première couche, mais aussi et surtout, sur l'esclavage. Car c'est ce que sont les hôtes. Des esclaves dont la vie repose entre les mains d'être tout puissants les visiteurs, mais leur créateur, l'est encore plus. Maître et bourreau, il affiche une monstruosité qui effraie presque. C'est là tout le coeur de la série, aller de plus en loin dans l'horreur de la situation décrite, celle des hôtes.
On pourrait lui reprocher quelques défauts d'écriture toutefois qui viennent entâcher cette très belle composition très cinématographique. Des twists qui semblent n'être là que pour faire sursauter le spectateur, chose qui est toujours à mes yeux douteux quand tu veux faire dans la qualité et non dans le spectacle. House of Card réussissait ce délicat équilibre, mais Westworld est moins subtil et réussit moins bien. Cependant, ce n'est guère étonnant qu'ils suivent ce sillon déjà très largement creusé par la très racoleuse Game of Throne.
Quand à la qualité de production, la série est franchement superbe. Des décors léché au casting cinq étoiles, d'une mise en scène qui parvient subtilement à jouer avec le sentiment de répétition sans pour autant étouffer le spectateur ou le lasser, jusqu'à la qualité de l'image ou encore l'utilisation pas trop dans le pathos de la musique. C'est une série de qualité qui se veut dans la veine d'un BSG, tout en ayant l'aura d'un GOT. Mais pour en juger il faudra plus qu'une saison à mon avis.