Westworld est un parc d’attractions plongeant ses visiteurs dans la conquête de l’Ouest, peuplé d’androïdes (les « hôtes ») plus vrais que nature destinés à amuser les clients. La vérité est que les clients en question passent leur temps à assouvir leurs pires instincts : tuer, torturer, violer sans conséquences. Et si un jour les robots, à force de ces abominables traitements, finissaient par se rebeller ?
Sur la forme, c’est la perfection : les décors, les acteurs (Evan Rachel Wood et Thandie Newton en tête), la mise en scène sont juste sublimes, alternant décors de laboratoire sans âme du monde « réel » et chaleur photogénique du far west. Le générique est d’une beauté glaçante, la bande originale à base de classiques du rock (Radiohead, Rolling Stones, The Cure…) reprises au piano mécanique contribue à l’atmosphère du parc.
Sur le fond, on se laisse embarquer dans ce puzzle géant qui mêle et entremêle réel et fiction, passé et présent, rêveries et souvenirs… dans un vertigineux labyrinthe. Avouons qu’il faut s’accrocher pour suivre, la série est extrêmement bavarde même si la fin réserve pas mal de rebondissements – à défauts de réponses logiques. Finalement, elle repose sur l’idée que l’homme n’est qu’une bête, que si on met le meilleur d’entre nous dans cette sorte d’arène qu’est Westworld avec la liberté d’assouvir tous ses fantasmes, il va immanquablement se révéler, et pas dans le meilleur sens – pas très optimiste comme constat ! Quant au robot, il suffirait de lui insuffler une petite prise de conscience pour que la machine s’emballe… en prime, de quoi lancer des pistes de réflexion vraiment intéressantes : faut-il souffrir pour exister, est-ce indispensable pour se rapprocher de l’humanité ?
Tout ceci contribue à faire de Westworld une série très ambitieuse, souffrant de quelques longueurs et pas mal de répétitions, très morbide par moments mais vraiment envoûtante.