A.D. Police
6.8
A.D. Police

OAV TV Tokyo (1990)

De prime à bord on est tenté de faire un parallèle avec "Blade Runner", œuvre de P.K.Dick dans laquelle une police spéciale, les Blade Runner, traque des Replicants qui se massent et se fondent dans la population pour commettre d’odieux crimes.

On peut également citer "Ergo Proxy", animé moins connu et plus abscons, qui traite aussi, entre autres, de la problématique des Autoreiv, sorte d’androïdes dont certains ont accès à une forme d’intelligence supérieure, le Cogito (de R.Descartes), ce qui leur permet de s’émanciper en acquérant la conscience d’eux-mêmes et la faculté de "penser". Ainsi, ils plongent dans une folie meurtrière et massacrent leurs propriétaires.

"AD Police" prête donc aussi son titre à une unité spéciale qui traque et met hors d'état de nuire des Voomers, vous l'aurez compris, des androïdes dotés d’une intelligence artificielle et qui, pour une raison inconnue, ont été détraqué. Suite à quoi, ils ont un accès de folie et massacrent les humains de sexe féminin, notamment.

Toutes ces œuvres ont comme socle commun des androïdes détraqués, qui s’affranchissent finalement de toutes les règles que la société humaine à régi pour maintenir un équilibre. À chaque fois, ce sont les trois lois de la robotique, édictée par le maître I.Asimov, qui tombent à l’eau. Dès lors, tout leur est permis.

Ces OAV ne font pas seulement la part belle à la SF, mais aussi au Thriller Noir. Ainsi, "Orange Mecanique" de S.Kubrick suinte de tous les pores de "AD Police", tant et si bien qu'il laisse s'exprimer une débauche incroyable d'ultra violence à l’écran. Il y a aussi un côté à la Dario Argento, mêlant le sexe et le gore sous une couche disco-érotico-SF, et la sauce. Ces OAV sont donc à la croisée de plusieurs genres, qui se mettent plutôt bien en musique les uns avec les autres.

Vous l'aurez deviné, ces OAV exploreront des thématiques graves qui mettent à nue notre civilisation déclinante, comme la crise existentialiste des Hommes et la place de celui-ci dans l’univers, le trop plein de technologies envahissantes, le transhumanisme exacerbé, l'ultra violence d'une société qui perd pied avec la réalité, la sexualisation à outrance contre l’amour, la jeunesse désœuvrée et violente, et in fine, la peur d'un futur sombre et de l’héritage légué qu’on laissera.

L'expression à cette époque (au tournant des années 90) du genre Cyberpunk, est alors prolifique et à son paroxysme. D’ailleurs, elle fut bien propice pour décrire et dépeindre une société malade qui allait connaître un véritable bouleversement technologique avec l’avènement de l’internet entre autre. Une société sans limite, qui allait partir inéluctablement à vau-l’eau. Nous voilà alors en 2022, et cette série de cours OVA reste incroyablement crédible dans ses furtives thématiques traitées. Cela questionne encore.

Quant à l’ambiance, ces OAV baignent dans l’ultra violence en permanence, avec une tension sexuelle incroyablement palpable, parfois même très explicite – à ne pas mettre entre toutes les mains donc. Néanmoins, la représentation féminine a la part belle j’imagine.

La technique est d'époque ; si l'animation est un peu rigide voire saccadée, le chara design lui est vraiment bon. Certains décors et modélisations, ont reçu un soin particulier.

L’OST est ancrée dans les années 80 pour notre plus grand plaisir. Des morceaux bien punchy, tantôt Pop, tantôt Rock, tantôt Electro.

Enfin, pour conclure, "AD Police" fera permettra quelque clin d’œil à la pop culture cinématographique, ou aux faits divers/mythes urbains, notamment "Robocop" ou "Jack The Ripper".


Une autre analyse assez intéressante ;

>> http://www.culture-sf.com/AD-Police---Megatokyo-2032-Tony-Takezaki-Toshimichi-Suzuki-bd-229

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le 17 oct. 2022

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