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Je l’ai commencé sans trop savoir si j’allais arriver jusqu’au bout (155 épisodes tout de même) et voilà qu’un mois et quelques jours plus tard, je l’a classe dans le top 10. Des fois, il faut juste se lancer sans réfléchir davantage.


Evidemment, tous les compliments ont déjà été dit à propos de The West Wing mais, en faisant cette critique, je voulais également laisser mon empreinte sur la page tellement la série m’a transportée durant 7 saisons. 7 saisons d’une régularité impressionnante et d’une grande cohérence narrative qui classe ce monument télévisuel parmi les meilleurs de tous les temps. Même si je rejoins certains sur la saison 5, un peu plus fragile que les autres (vers le milieu notamment) dû au changement de scénariste, tout en restant d’un très bon niveau toutefois avec un final surprenant et émouvant avant d’entamer les deux dernières saisons qui, elles, sont du même calibre que les 4 premières d’Aaron Sorkin.


D’ailleurs, parlons-en de Sorkin. Ce monsieur est un génie des mots, du dialogue, du rythme. Unique en son genre. On enchaîne les épisodes comme si de rien n’était. Pourtant, le monde politique étant vague, certains sujets évoqués ne sont pas toujours compréhensibles et auraient pu nous faire lâcher l’affaire rapidement. En effet, il est parfois difficile de tout assimiler mais c’est ce que j’aime dans cette série. Elle nous fait réfléchir, nous instruit, nous informe, nous apprend plein de choses nouvelles à chaque épisode. J’ai vraiment apprécié ce côté éducatif, qui se mêle admirablement avec le côté romancé.
Vous l’aurez compris, ici, la fluidité et l’intelligence des dialogues ainsi que du scénario sont les grandes forces de la série et font de The West Wing une référence absolue. A vrai dire, soutenir ce rythme durant tant de temps et ce niveau d’ingéniosité et de précision, dans la mise en scène de même que sur la réalisation, est magistral.


Mais tout cela n’aurait pu être possible sans un casting prestigieux, et un jeu d’acteur tout simplement époustouflant. En tête de file, j’ai nommé Martin Sheen qui incarne le président des Etats-Unis de la meilleure des façons. Quel charisme, quelle puissance, quelle voix. (en VO bien sûr). J’adore cet acteur, découvert dans Apocalypse Now, son autre grand rôle.
Autour de lui son équipe, tout aussi bluffante. Je ne vais pas tous les citer, ça serait trop long, mais j’ai retenu l’essentiel. A savoir Leo McGarry, chef de cabinet ou secrétaire général (celui qui gère toute l’équipe), interprété par un John Spencer divin. Il n’hésite pas à lever la voix sur son président et ami également. C’est un peu le président de l’ombre.
Deux autres rôles tout aussi impressionnant : Toby Ziegler (le charismatique Richard Schiff), directeur de la communication, qui est sans doute le personnage le plus complexe de la série. Antipathique, froid, caractérielle, souvent de mauvaise humeur et dans sa bulle. Il souffre en continu, tant dans la vie privée que professionnelle.
L’autre étant Josh Lyman (Bradley Whitford monstrueux), chef de cabinet adjoint puis directeur de campagne. Une personne attachante, réaliste dans les moments importants et sûrement le plus intelligent avec Leo McGarry, le plus doué et le plus drôle. Les dialogues avec son assistante, Donnatella Moss (Janel Moloney), en sont le parfait exemple. Leur complicité est singulière et ils forment le couple phare de la série. Au delà de ses qualités, il est également arrogant, cynique et lunatique.


Clairement, mes quatre personnages préférés de la série.
Sans oublier les autres rôles majeurs dont C.J. Cregg (Allison Janney), porte parole puis chef de cabinet, qui est un personnage sympathique, d’une grande franchise et ne pensant qu’au travail.
Sam Seaborn (Rob Lowe), directeur adjoint de la communication puis candidat démocrate au Congrès, est un véritable moulin à parole. Il ne s’arrête jamais, un peu comme son meilleur ami Josh Lyman. Il manie parfaitement les mots et fera, avec Toby, les meilleurs discours du président durant les 4 premières saisons. Dommage qu’il disparait par la suite. Sans lui, Toby perdra son premier soutient et ne sera plus tout à fait le même.


En plus des principaux, une pléiade de rôles secondaires donneront naissance à des personnages plus vrai que nature comme Charlie Young, Abigail Bartlet, Matt Santos, Arnold Vinick, Will Bailey, John Hoynes, Bob Russell, Percy Fitzwallace, Danny Concannon, Oliver Babish, Kate Harper, Bruno Gianelli, Amy Gardner, Joey Lucas... https://www.senscritique.com/liste/Les_meilleurs_personnages_de_The_West_Wing/2292718


Magnifiquement travaillés, leurs évolutions, tout au long de la série, est un modèle de profondeur et de complexité que peu de séries ont réussi à atteindre. On a donc ce petit pincement au coeur quant au destin de certains et une certaine nostalgie nous entoure dès que l’on sent la fin approché.


Au cours des 155 épisodes (1 épisode non crédité, produit après les attentats du 11 Septembre 2001, ouvre la saison 3), on aura vécu toutes sortes d’émotions. On dit ça à la fin de nombreuses séries mais celle ci restera gravée dans ma tête un peu plus longtemps.
Chaque épisode a su rester constant et intéressant, et certains sont devenues mémorables avec son lot de scènes cultes qu’elles soient dramatiques ou comiques. https://www.senscritique.com/liste/Les_meilleurs_episodes_de_The_West_Wing/2292780


The West Wing fut donc une claque totale à tous les niveaux. On en ressort plus intelligent qu’auparavant.


« Bye Boss »


Note générale : 10/10

Affranchi06
10
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Créée

le 27 déc. 2018

Critique lue 823 fois

6 j'aime

Affranchi06

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6

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