Alias
6
Alias

Série ABC (2001)

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Reluquage capillaire et indignation neuronale

Salut mon gars, tu me reconnais ?

Je suis une série américaine avec une héroïne super badass qui se bat pour l'Axe du Bien. Comment on sait que l'Axe du Bien est vraiment Bien ? Bah c'est les Etats-Unis, donc c'est forcément le Bien. Il est con, lui.
En plus, on nous explique qu'elle se bat pour la liberté, la démocratie, les chatons orphelins et manchots et toutes ces choses-là. Comment on sait que le fait que son pays à elle gagne plutôt qu'un autre, c'est cool ? Mais t'écoutes rien, ou quoi ? Elle est américaine, on t'a dit.
Comment ça, il t'en faut un peu plus ? Comment ça, tu veux deux grammes et demi de réflexion politique et éthique, d'ambiguité morale ? Tu t'es cru sur Arte ou quoi ? La fiction populaire, c'est pas pour réfléchir, alors bouffe ton pop-corn en rotant ta bière et sois-gentil avec Grand-mère.
En plus, t'exagères, je suis déjà super intellectuelle, comme série : j'ai des russes qu'on sait pas qu'ils sont des russes, des agences alliées qu'en fait c'est des agences ennemies, des taupes qu'on croit que c'est des taupes mais en fait non ; tout ça, quoi. Un scénario compliqué, c'est forcément un scénario intelligent, mec. C'est la même chose.

Et puis y'a pas à dire, je suis aussi super palpitante. Par exemple, à la fin de chacun de mes épisodes, y'a un cliffhanger. Ok, il est résolu dans les cinq secondes de l'épisode suivant, ce qui fait qu'au bout de trois fois tu n'as plus peur du tout, mais c'est quand même super palpitant, non ?
Ce qui est palpitant, aussi, c'est de mater mon héroïne. Tu peux la voir en blonde. Tu peux la voir en brune, en rousse. Tu peux la voir avec des tresses ou un bandana. Variation narrative, j'écris ton nom.
Tu peux également la voir pleurer dans des scènes très très tristes qui te briseront le coeur. Tu les reconnaîtrais facilement : il y a une musique au violon très très forte qui fait qu'on peut à peine y apprécier son jeu, mais bon, sans violon, le spectateur ne sait pas que c'est triste, donc c'est obligé.

Tu me reconnais, hein, dis ? Mais oui, c'est moi, cette série qu'il est apparemment hype de bien aimer, tout en crachant paradoxalement sur les blockbusters holywoodiens patriotiques !
Hein que tu sais qui je suis ?
LaurèneBancale
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le 10 déc. 2012

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