Alien Nine
6.1
Alien Nine

OAV (2001)

(J'allais pas faire de critique avant de voir qu'il y en avait que 3 (toutes négatives) ponctuées de "putain" et de mots en capslock (ça arrive de pas aimer un anime, inutile pour autant de remplacer la ponctuation par des gros mots haha... chill) dooonc... je vais essayer de contrebalancer ça (soyons clair : l'anime a beaucoup de défauts, je l'admets ! J'aimerais simplement essayer d'apporter mon interprétation personnelle à ceux à qui le sens de l'anime échappe... ça reste subjectif mais j'aurais essayé !)


Bon, c'est pas tellement une critique mais plutôt quelques pistes explicatives sur pourquoi la gamine pleure autant. J'espère que ça aidera un peu ceux qui n'ont pas compris la série. Disclaimer : ça reste mon interprétation personnelle.


Les gars, avez-vous déjà ressenti de la peur ? Parce qu'à lire les critiques, on ne dirait pas.... je comprends qu'on puisse ne pas aimer cet anime (il est bizarre, incomplet et parfois assez malsain !) Vous feriez quoi si vous étiez en sixième, que vous aviez la phobie des aliens et qu'on vous forçait à les combattre comme si c'était normal ? Qu'on ignorait votre peur comme quelquechose d'impossible et qu'on vous jugeait irresponsable si vous exprimiez votre réticence ? Je sais pas vous mais moi, faute de pouvoir être comprise autrement, je pleurerais de peur et de frustration.


Certes, les pleurs peuvent devenir assez pénibles quand on ne supporte pas ça (c'est vrai qu'elles sont quasi omniprésentes, excepté dans l'épisode de vacances). Mais je pense que ses larmes sont si représentées, c'est pour dire quelque chose, vous ne pensez pas ? Plutôt que des théories, voici les hypothèses qui me sont immédiatement venues à l'esprit en regardant l'anime :



  • Dénoncer l'absurdité du système scolaire japonais.
    Corrigez-moi si je me trompe, mais il me semble que la manière dont Yuri a été désignée (par vote, sans que l'élu puisse dire non malgré le fait qu'il ne se soit pas porté volontaire) est la manière dont sont désignés les délégués de classe au Japon. On te met la responsabilité du groupe sur le dos (je sais pas si ça vous paraît sain et normal d'envoyer des littérales enfants pour tuer des monstres, leur faire louper des cours pour protéger toute une école qui est pourtant pleine d'adultes, mais moi non !). Responsabilités qui leur sont imposées et auxquelles les élues ne peuvent pas échapper (remarquez comme les proches de Yuri, notamment sa propre mère invalident toujours ses sentiments. "ça ne peut pas être si terrible, allez juste un an et ce sera fini !" T'en fais pas ma cocotte, tu dois juste enfiler un casque-arme vivant connecté à ton cerveau pour tuer des créatures dont tu as la phobie, c'est rien ...). Les sentiments personnels des enfants sont ainsi invalidés par le groupe qui leur impose cette tâche (Yuri n'a-t-elle pas été élue comme bouc émissaire parceque personne d'autre ne voulait être de corvée d'alien ?). Personne ne semble être à l'écoute de la gamine, alors qu'à douze ans on a besoin de validation et de réconfort. Ce qui m'amène à mon deuxième point :


  • la dépression !
    En effet, même si elle a une amie et un foyer, la protagoniste semble enfoncée dans une profonde solitude. Ses camarades se moquent d'elle, ses profs la poussent au combat alors qu'elle n'est clairement pas apte, ni physiquement ni émotionnellement. Sa mère et ses équipières ne prennent pas ses sentiments au sérieux, ce qui fait que Yuri est enfermée dans un cercle vicieux et est constamment épuisée émotionnellement (stress de la responsabilité, de combattre, anxiété de devoir s'occuper de la chose dont elle a la peur aka un alien.) Le sentiment implicite de ne plus être en sécurité nulle part peut également être une explication logique au traumatisme de la gamine : une créature dont elle a la phobie (le borg) s'incruste chez elle, dort avec elle et se nourrit d'elle dans le bain (un moment sensé être privé, surtout pour un préado, de surcroît timide). A l'école, un alien pourrait attaquer n'importe quand. Yuri est tellement drainée émotionnellement qu'elle oublie son propre anniversaire ! A onze ans !
    Son seul réconfort : les vacances d'été loin de la menace alien avec la grande Kumi, figure indépendante et protectrice qui finit par l'accepter et à qui Yuri s'attache beaucoup. Même si là encore, son traumatisme la rattrape (cauchemars, pleurs la nuit, frayeur lors de jeux anodins.... cette enfant a besoin d'aller en thérapie, qu'on arrête de la pousser à bout !)
    Tout ce qui devrait être objectivement absurde passe pour normal dans l'anime (faire combattre des aliens par des enfants de primaire, leur attribuer cette responsabilité sans se demander si elles sont psychologiquement prêtes à accomplir une telle tâche, laisser les aliens se nourrir en léchant leur corps nus ? Clairement malsain.)



Pour moi, Yuri est une sorte de magical girl version réaliste : pas de sugar-coating de la responsabilité de sauver un groupe de personnes, pas de paillettes, de culottes blanches pour attirer les pédophiles déguelasses (dieu merci) ni de formules magiques ; juste le sentiment écrasant de devoir faire face à sa plus grande peur sans quoi toute l'école se fera envahir par des espèces menaçantes tout en ayant le sentiment terrible d'être incompris, que ses sentiments sont invalides + de subir une violation de sa vie privée par un alien sous la douche. En étant à l'école primaire. Et vous vous demandez pourquoi elle pleure.


Je suis d'accord, le dernier épisode arrive comme un cheveu sur la soupe alors qu'il devrait être une l'ouverture à une suite qui n'arrive pas ; on a souvent du mal à saisir le but des personnages (qui est cette prof-alien et quel est son but ? Était-elle elle aussi une ancienne protectrice de l'école qui a fusionné avec son borg ? Pourquoi s'acharne-t-elle sur les trois enfants ? Est-elle membre d'une organisation d'aliens qui voudrait créer d'autres personnes comme elle ? les questions ne manquent pas). Mais ce qui rend la série intéressante selon moi, c'est justement le traitement façon tranche de vie quotidienne d'éléments absurdes et malsains dans un monde où seule l'héroïne semble se rendre compte de ce décalage et, en exprimant son malaise, se met son entourage et le système à dos.


A titre comparatif, prenons un autre anime de magical girl qui sont en primaire : ojamajo doremi. Fabriquer des bijoux en pâte à modeler, donner des amulettes à ses camarades de classe et se gaméler en voulant faire gagner l'équipe de foot de la classe, ça ce sont des activités normales pour des gamins de dix ans. Tandis que dans alien 9, il s'agit de pulvériser des montres avec des barres métalliques attachées à son crâne. L'indifférence de tous les personnages face au décalage entre les enfants mignonnes et le sang vert des extra-terrestres, ponctuées par les pleurs incontrôlables d'une Yuri qui n'en peut clairement plus, c'est ça qui est malsain. Et ça me semble être voulu : les images de pause pub dans l'anime représentent cela, contrastant musiques joyeuses VS images menaçantes des perceuses-visseuses de borgs en noir et blanc. Me dites pas que c'est pas fait exprès....


Pour conclure, qu'on n'aime ou qu'on n'aime pas l'anime, donnez à cette enfant des longues vacances et une petite copine après l'avoir amenée chez un bon psy.

parterreBoulgom
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le 24 mai 2017

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parterreBoulgom

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