Saison 2 - Je n’avais pas vu la saison 1 d’American Crime Story, consacrée au procès d’OJ Simpson, et je découvre, alors que se prépare la saison 3 sur l’ouragan Katrina (quelle diversité dans les thèmes !), avec la saison 2, censée relater l’assassinat du grand couturier Gianni Versace par le serial killer Andrew Cunanan. Bon, disons-le d’emblée pour couper tout suspense : j’ai pris une claque phénoménale dans la gueule, cette saison est une pure tuerie, comme rarement vue auparavant. Il est important de signaler qu’on ne passe pas tant de temps que ça avec Versace et sa sœur Donatella, mais que la série est plutôt une plongée dans la tête du serial killer Cunanan qui est vraiment pour le coup, le véritable protagoniste de cette saison. Et de mémoire de cinéphile, rarement un film ou une série n’aura aborder cette question avec autant de vérité, de profondeur et de justesse, allant presque jusqu’à susciter de l’empathie pour ce dernier (enfin, j’exagère, mais le fait de consacrer du temps à la jeunesse du personnage, enfant violé et martyrisé par un père philippin tyrannique donne les clefs qui permettent de comprendre la transformation de cet enfant surdoué en monstre incontrôlable). L’intelligence de la mise en scène et du montage de cette série sont sidérants. Chaque épisode va se concentrer plus ou moins sur un personnage différent, de l’entourage de Versace ou, surtout, de l’entourage de Cunanan, consacrant notamment énormément de temps à ses autres victimes, personnages bien réels, qui ne sont qu’évoqués lorsqu’on parle du fait divers. Pour la petite histoire, Cunanan avait également projeté de s’en prendre à Lisa Kurdow, actrice de Friends, dieu merci il n’en eut pas le temps). Le montage de la saison fonctionne en de nombreux allers-retours dans la temporalité du récit, sans jamais que le spectateur ne soit paumé et apportant au contraire une richesse incroyable impossible sur un montage classique, tant cette construction est narrative et non stylistique. Bref, The Assassination of Gianni Versace est une merveille à voir absolument, qu’on ait vu ou non la saison 1.