SAISON 1 (2022) :
Série préquelle au très chouette «Rogue One» (2016), ce «Andor» est clairement dans le haut du panier des productions «Star Wars» depuis le rachat de la licence par Disney.
À l'image de «The Mandalorian» qui s'inspire de l'esprit des westerns, cette nouvelle série, supervisée par Tony Gilroy (scénariste de la trilogie Jason Bourne et de Rogue One), reprend ici les codes des films de guerre et d'espionnage.
Malgré une exposition trop laborieuse (il m'a fallu quelques épisodes pour me mettre véritablement dedans) et un segment (celui de Syril Karn) que j'ai trouvé moins intéressant, «Andor» possède une qualité d'écriture et de mise en scène qui manquait aux dernières séries «Star Wars», et ne laisse plus aucun doute sur le parallèle évident que tisse la saga interstellaire avec la Seconde Guerre Mondiale.
Loin des Jedi et de la Force, on se concentre ici sur l'Empire (l'Axe), son fonctionnement et ses guerres de pouvoirs internes, face à une Rébellion (Résistance) encore fragile qui fomente, se questionne et s'organise dans l'ombre pour tenter de déstabiliser son ennemi, dont la présence, menaçante et omniprésente, ne laisse plus que deux options possibles : subir ou faire front.
Pourquoi se bat-on ? Voilà la question qui pourrait transparaître en filigrane tout au long de cette première saison dans laquelle les espions, les messes basses et les (fausses) alliances sont légion.
Une série plus "réaliste" aux résonances humaines et sociales, dénuée d'humour et de fan service (et c'est tant mieux), qui gagne en ampleur et en rythme au fil de l'histoire, en particulier dans sa seconde moitié (avec notamment un arc "prison" très réussi), quand l'étau se resserre autour de nos protagonistes, que la révolte gronde de plus en plus distinctement et ne plus être contenue, les poussant à agir au grand jour.
Une série qui aurait pu être réduite à 8/9 épisodes au lieu de 12 pour gagner en rythme, mais qui possède de nombreux atouts qui manquaient clairement aux précédentes productions, notamment dans le fait de donner de l'épaisseur et du vécu à ses différents personnages et à leurs rapports entre eux, entre collaboration et dissension.
Une belle petite réussite dans l'univers «Star Wars», et faisant la part belle à une catégorie de personnages laissée un peu trop souvent au second plan jusque-là.
Une première saison incarnée et soignée dans son ensemble, malgré quelques défauts.
Et une seconde (et dernière) saison qui devrait logiquement passer à l'offensive, raccrochant ainsi les wagons avec «Rogue One», à l'image de ce tout dernier plan post-générique. 7,5/10.
SAISON 2 (2025) :
Toujours supervisée par Dan Gilroy (Night Call), une seconde saison un peu l'image de la précédente, qui gagne en ampleur et en rythme au fil des épisodes et s'apprécie véritablement sur la durée.
Composée de 4 arcs narratifs espacés à chaque fois d'un an, une saison qui aurait pu réduire son nombre d'épisodes, parfois trop verbeux et au rythme un peu en dents de scie.
Il m'a fallu arrivé environ à la moitié de la saison pour m'immerger vraiment dans celle-ci, que cette sensation de révolte populaire et de tension grandissante se ressente vraiment, pour ne plus décrocher à partir de là.
Une saison à mi-chemin entre espionnage et relations humaines, résonnant parfois avec notre réalité.
Une suite qui rend la menace de l'Empire plus palpable que jamais, et illustre avec justesse les dissensions à l'intérieur de la Rébellion, ainsi que les sacrifices que l'on est prêt à faire pour ne pas plier devant l'ennemi.
Malgré des choses à redire, «Andor» reste l'une des rares propositions vraiment qualitatives de l'univers Star Wars sous l'égide de Disney, et se raccorde comme il faut avec les événements de «Rogue One». 7-7,5/10.