Anne with an E par Hunkarbegendi

Excellente découverte de 2025 pour moi que cette série de 2017 Anne with an E, adaptation de Anne of Green Gables de l'écrivain canadienne Lucy Maud Montgomery par Moira Walley-Beckett qui est connue pour avoir travaillé sur Breaking Bad. Ici, rien à voir avec Breaking Bad si ce n'est la qualité de la mise en scène et de la construction de l'histoire et des épisodes. Car Walley-Beckett ne se contente pas de filmer l'œuvre de Montgomery mais la remet au gout du jour (c'est en tout cas ce qu'il m'a semblé à de nombreux moments, ne pouvant pas l'affirmer avec une certitude absolue n'ayant pas lu le livre). Ici, on est un peu dans du Dickens, mais avec une héroïne féminine.

Anne, donc est orpheline. Après avoir séjourné dans plusieurs familles (elle semble avoir été prêtée par l'orphelinat pour aider ces familles aux taches domestiques plus que pour être adoptée), et alors qu'elle devient une pré-adolescente, une famille semble enfin vouloir l'adopter. Un homme vient la chercher. Seulement, ils avaient demandé un garçon pour les aider aux travaux de la ferme. La déception est grande que ce soit une fille. Mais il décide tout de même de l'amener à la ferme de Green Gables. Sur le chemin, on découvre la personnalité de Anne en même temps que Matthew. C'est une jeune fille précoce, intelligente, qui a beaucoup lu, et qui vit dans les livres : plus encore, elle à une imagination débordante et vit dans son imagination. C'est ce qui fait sa caractéristique principale. Et aussi le fait qu'elle invente des histoires et parle beaucoup, ce qui est le contraire de Matthew qui est un homme calme, silencieux, renfermé. En découvrant les environs de Green Gables, Anne est émerveillée et fait découvrir son émerveillement à Matthew blasé par un lieu qu'il a connu toute sa vie. Avec son regard, elle lui permet de voir les choses autrement. Avec fraicheur. Or, en arrivant, la femme n'apprécie pas que Matthew lui ramène une fille. Elle lui dit qu'elle dormira là et que le lendemain, Matthew la ramènera à l'orphelinat.Anne n'est pas sortie du pétrin.

On suivra ainsi Anne, de la pré-adolescence à l'adolescence et l'entrée à l'université. De nombreux sujets propres à cet âge, mais pas seulement, seront abordés. Comme l'amour, l'amitié, la loyauté, la solidarité, l'homosexualité, le racisme, le féminisme et l'individualisme au sens premier du terme, au sens où il se posait à cette époque (sans pour autant sombrer dans le wokisme le plus complet comme c'est la mode en ce moment pour les séries Netflix, mais pas que). L'une des forces de cette série est que les épisodes sont bien construits, concis, et qu'ils sont généralement de qualité égale, même s'il y en a certains qui sortent du lot, comme celui de la fête chez Aunt Josephine par exemple. Même les différentes saisons sont de qualité proche, ce qui est assez rare pour le souligner. Les comédiens ne sont pas tous excellents, cependant certains semblent progresser d'un épisode, ou du moins d'une saison à l'autre. En tout cas, la rouquine Amybeth McNulty (aperçue dans Stranger Things) qui joue Anne est excellente et très attachante et émouvante.

Apparemment il semblerait qu'il y aurait du y avoir une 4ème saison (l'histoire avec Kak'wet est loin d'être résolue) avec un nouveau départ pour Anne, mais, faute d'audience, les méchants producteurs de Netflix qui n'ont des considérations que bassement matérielles d'audience et d'argent ont décidé de l'annuler malgré le succès chez un nombre, certes réduit de fans, mais intense. Car Netflix, on le sait, ne se soucie guère de la qualité. Les fans se sont mobilisés pour que la série reprenne. Alors espérons qu'une autre chaine de qualité, cette fois, pas une poubelle comme Netflix, décide de reprendre la série, ou qu'elle soit financée en crowdfunding par les fans. ne serait-ce d'ailleurs pas le futur du financement des séries de qualité si on veut continuer à en avoir, à l'heure de la culture de masse immonde. Bref, si vous avez aimé des films comme Little women ou des séries comme Bienvenue à Sanditon, ou même Downton Abbey, Belgravia ou The Guilded Age, foncez, celle-ci est faite pour vous. Et regardez-là sur Netflix pour faire remonter ses audiences et leur montrer à quel points ils se sont trompés!