"On naît seul et on meurt seul"

"Maintenant que j’ai avancé un peu plus dans mon visionnage (je l’ai terminé, en fait), je vais pouvoir vous parler du scénario plus en détails.

Il est assez simpliste, disons que j’ai vu mieux en histoire de vengeance. L’idée principale est que Shim Geon Uk s’introduise officiellement dans la société Haeshin pour atteindre chaque représentant de la famille Hong. Pour y parvenir, il usera de nombreux moyens mais au cours de son parcours, il rencontrera des obstacles ainsi que de dommages collatéraux qu’il n’avait pas prévu.

Ainsi, dès le premier épisode, un premier dommage collatéral fait son apparition : la mort de celle qu’il considérait comme sa soeur et qui s’était éprise du fils bâtard de la famille Hong. Accentuant sa peine et son désir de vengeance, il s’approche, tout d’abord, à travers un jeu de séduction, des filles de la famille Hong. Il parvient à les rendre dingues de lui, s’assurant ainsi une place « obligatoire » dans la société Haeshin. Seule la mère de la famille semble rester indifférente à son jeu. On apprendra, à la fin de la série, quand elle découvrira la véritable identité de Geon Uk, elle annoncera, elle-aussi, un grand rebondissant.

Du coup, quand j’ai commencé à bien assimiler la mise en place du scénario, avec la plus jeune des filles qui éprouve un véritable amour d’adolescente pour Geon Uk et l’autre, la plus âgée, qui se sent faillir en face de lui alors qu’elle est mariée et n’a jamais commis aucun écart, je me suis demandée quand on allait enfin se mettre à table. Et bien, j’ai été pas mal déçue, en effet, le scénario s’arrête là-dessus : « Je t’aime, moi non plus », c’est malheureusement tout ce que j’en retiens. Le gars passe son temps à s’amuser avec les sentiments des deux soeurs, sans qu’on sente vraiment que l’histoire avance. De même avec la jeune femme qu’il rencontre, Jae In, elle lui annonce qu’elle est là pour mettre la main sur le bâtard de la famille pour enfin s’offrir un avenir de richesse et d’abondance et lui, la conforte dans son idée. Au début, on s’attend à ce qu’il tombe vraiment amoureux d’elle et se déchire de la voir partir dans les bras d’un autre homme qu’elle n’aime pas, mais non, il fait son petit buibuis dans son coin et elle, dans le sien, et tout va bien. On nous rabâche qu’ils sont justes amis mais ce n’est pas ce qu’on attend ! Du moins, ce n’est pas ce que le scénario nous laisse entendre et l’émotion manque affreusement de présence quand on a les deux personnages à l’écran. Justement, ils sont sensés souffrir l’un pour l’autre, mais on ne le ressent pas, presque pas.

Je commençais à désespérer dans mon visionnage jusqu’à la moitié de la série, là, elle connait un soubresaut, qui malheureusement ne durera pas longtemps (bon, j’ai tout de même patienté jusqu’au douzième épisode ! Accrochez-vous !).

En effet, une histoire secondaire a fait son apparition au début de l’intrigue, lors de la mort du premier personnage. Une enquête policière a été ouverte pour prouver qu’il ne s’agissait pas d’un suicide (et j’aurais préféré que le Drama parte effectivement dans ce sens jusqu’à la fin, cela lui aurait donné sans doute plus de crédit et un côté dramatique plus important). L’identité de Geon Uk est compromise et à partir de la moitié de la série, l’étau se resserre sur lui. Ceci amène enfin un peu de suspens à l’histoire. En effet, il doit gérer les personnages qu’il approche volontairement mais aussi, l’équipe de policiers qui le piste. Alors qu’il parvient à brouiller les pistes, du moins, que les policiers lâchent l’affaire surtout (mais pourquoi ? Pourquoi ????), la fin du Drama approche dèjà et elle a été, carrément, bâclée ! On sent à partir de l’épisode 15 (et oui, je vous avais dis que le soubresaut scénaristique ne durait que trop peu de temps, trois épisodes pour une enquête de fond qui aura duré depuis le premier) qu’il fallait aller vite pour terminer le Drama (l’acteur principal était appelé pour effectuer son service militaire). On nous offre en enchaînement de rebondissements qui n’ont ni queue, ni tête.

La palme revient au moment où Geon Uk subit un accident de voiture provoqué par la mère de la famille Hong. Il disparaît de la vie des autres personnages durant plusieurs jours, tous le croyant mort ou en fuite (je vous épargne les blablas entre la femme qui l’aime et la soeur aînée de la famille qui se battent joyeusement pour être la première à avoir de ses nouvelles, « Comment ça tu sais où il habite ? Comment ça, tu sais qu’il est en vacances ? Mais qui es-tu pour être aussi proche de lui ? Nous ? Non, nous ne sommes que des amis… » Bah tiens).

On nous offre de longs, très longs moments de solitude où tout le monde chouine (une promo sur les mouchoirs ?). Des dialogues à rallonge et fatiguants entre les policiers, Jae In, Tae Ra et Tae Seong (qui deviendra, d’ailleurs, le meilleur dindon de la farce, entre sa copine qui l’ignore, le fait qu’il découvre toujours après tout le monde ce qu’il se passe et qu’il apprenne qu’il n’est même pas le vrai bâtard de la famille…. En fait, on ne sait même plus ce qu’il fout là celui-là). Les choses s’aggravent lorsqu’on apprend que Geon Uk n’est pas mort, il est à l’hôpital psychiatrique suite à une perte de mémoire accentuée (oui, parce que l’amnésie, on nous la sert à chaque fois, du coup, autant en rajouter un peu) par une déficience mentale dues à l’accident de voiture. Alors, là, on touche bien, bien, le fond. Sa copine chouine, chouine, chouine, son ex accepte le fait qu’elle veuille s’occuper de Geon Uk sans sourciller (surtout quand on voit le personnage au début, on imagine effectivement qu’il soit si compatissant) et pouf, Geon Uk retrouve la mémoire dans l’épisode suivant sans qu’on nous explique pourquoi d’ailleurs. Et il continue sa petite vengeance personnelle, en apprenant, en cours de route qu’il est le vrai bâtard des Hong. Il s’agira du moment le plus dramatique du Drama, il se rend compte qu’en réalité, il a détruit sa propre famille. Il souhaitera alors mettre fin à ses jours, cependant, au moment où il allait appuyer sur la détente, sa copine vient le voir et il change d’avis (ah oui, c’est vrai que quand on veut se tirer une balle dans la tête, surtout vu les raisons pour lesquelles il comptait le faire, on comprend, aussi aisément, que sur un mot de Jae In, il change d’avis. Oui, oui…).

Mais, malheureusement, les erreurs scénaristiques ne s’arrêteront pas là."

Critique complète disponible sur : Bad Guy (K-Drama)