Bates Motel
6.7
Bates Motel

Série A&E (2013)

"Psychose", le célèbre film de Sir Hitchcock (mon préféré, il faut bien le dire) a finalement trouvé son adaptation sérielle au nom de "Bates Motel". Un format télévisé qui propose à son téléspectateur de revenir aux origines du sociopathe Norman Bates, notamment via sa relation complexe avec sa mère Norma.
Norma et Norman, un simple "n" semble les dissocier. Pourtant, au fil de leur évolution et de leurs péripéties communes, le fiston va apprendre à se rebeller face aux déterminations castratrices et limite incestueuses de cette figure maternelle.

De fait, toute la richesse et la force de cette série réside dans la construction dramatique de ce "couple" singulier. Norma s'efforce à vivre avec un passé sombre, un passé qu'elle cherchera à cacher à l'ensemble de son entourage... Sauf à Norman. Ce dernier se présente comme l'éponge émotionnelle de cette mère qui a perdu son équilibre familial. Norman est-il un fils ou un homme à ses yeux ? Difficile à dire. Il est toutefois certain que Norma tente de protéger à tout prix un être qui souffre d'un grave trouble du comportement.

La sublime Vera Farmiga étonne par la folie de sa prestation, en campant une Norma à la fois dérangée et humaine. Si le début de la saison nous présente ce personnage comme un être sombre et criminel, nous apprendrons plus tard à nous y attacher grâce aux multiples péripéties du récit.
Face à elle, le très talentueux Freddie Highmore. Le jeune britannique arrive à nous faire ressentir toute la fragilité et toute la folie de Norman Bates. A tel point que nous sommes sans cesse partagés par une envie de le consoler et une envie de le baffer, dès lors qu'il rentre dans des crises d'hystérie.

"Bates Motel" assure donc le spectacle et rend parfaitement hommage au chef d’œuvre de l'oncle Alfred... A quelques exceptions près. Car oui, nous sommes rapidement déboussolés par un contraste temporel. Si les producteurs ont décidé de conserver l'esprit "ancien" du motel et du décor (témoignant l'esprit glauque du film originel), il est difficile de ne pas tilter à la vue des premiers Iphone, ordinateurs portables ou autres grosses cylindrées. On comprend donc que le récit hitchockien a été transposé pour une version 2013, certainement pour séduire un public plus jeune. Ce qui explique aussi une mise en scène basée sur la recette du suspense, où de multiples rebondissements s'enchainent au fil des épisodes.

Il faut dire que le travail artistique devait également se porter sur l'univers de White Pine Bay. De fait, si l'intrigue sur le trafic de drogue, le commerce parallèle de la ville, ne sert qu'à introduire le demi-frère de Norman, on s'attardera plutôt sur le trafic de femmes mettant en scène de vrais personnages perturbants (comme notamment, le glacial Jere Burns).

Il est indéniable qu'à la vue de ce premier essai riche en événements, la suite se fait vite ressentir. Il est clair que "Bates Motel" a de la ressource, car la première saison achève déjà une intrigue complète. Si le mélange des époques continue un peu à perturber et si certains personnages manquent cruellement de profondeur, on ne peut que rester confiant pour la suite. On tient là une série honnête et terriblement attachante.
Théo-C
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le 11 déc. 2013

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