Belgravia
6.3
Belgravia

Série ITV (2020)

Belgravia est.. Comment dire... Une charmante petite série à l'eau de rose. Julian Fellowes s'écarte de la chronique historique de Downton Abbey, même s'il conserve un peu la dualité des maîtres et valets (tout en marquant plus nettement sa préférence pour les premiers), pour se lancer dans une bluette sans prétention mais qui plait par son charme suranné, la préciosité onctueuse des dialogues de l'aristocratie victorienne (et de la bourgeoisie qui la copie sans pouvoir prétendre, à son grand désespoir, s'y intégrer. Travailler est le propre du vilain et qui s'y adonne ne saurait être admis dans le beau monde) avec cet accent inimitable des snobs anglais (ne pas regarder la série en VO fait perdre au minimum la moitié de son intérêt, qui n'est déjà pas énorme).


Cette série a eu sur moi un effet "madeleine de Proust" assez plaisant. Quand j'étais gamin dans les années 70, je partais souvent en week-end avec mes grands-parents dans leur maison de campagne (une masure en ruine qu'ils avaient retapé, avec 3 pièces en tout et pour tout, la principale étant la cuisine encombrée par un gros poêle à bois, qui faisait aussi séjour et salle de bain, et cabane au fond du jardin...). Dans un coin, ma grand-mère stockait un tas de numéros du magazine "Modes de Paris", un truc à faire pleurer de rage les féministes, avec des patrons de couture, des recettes de cuisine, des conseils pour être une bonne épouse et une bonne mère, des romans photo et des feuilletons. Même si je n'avais que 8/10 ans, les romans photo ne m'intéressaient pas (je ne sais pas pourquoi), mais j'adorais dévorer les feuilletons écrits. Ca devait être du "sous Harlequin" (enfin, je dis ça, j'ai jamais lu de livre de la collection Harlequin, c'est peut-être un peu plus cochon), mais on y lisait que pour séduire les belles énamourées, leurs soupirants devaient être courageux et intrépides et démêler des écheveaux d'intrigues tarabiscotées. Et j'aimais ça. Avec la puberté, ce genre intéresse beaucoup moins (peut-être qu'à l'époque, une fois mariées et mères, les femmes redevenaient pré-pubères, jusqu'à la ménopause ?), d'où ma surprise de tomber sur une série qui se vautre quand même gentiment dans la romance chaste et sage.


Et puis, je ne vais pas dévoiler la fin pour ceux qui iraient jusque là, mais il n'y aura certainement pas d'autres saisons. Donc c'est un petit plaisir coupable sans conséquence.

kochfo
6
Écrit par

Créée

le 11 mai 2020

Critique lue 1.9K fois

3 j'aime

kochfo

Écrit par

Critique lue 1.9K fois

3

D'autres avis sur Belgravia

Belgravia
kochfo
6

Petit plaisir coupable

Belgravia est.. Comment dire... Une charmante petite série à l'eau de rose. Julian Fellowes s'écarte de la chronique historique de Downton Abbey, même s'il conserve un peu la dualité des maîtres et...

le 11 mai 2020

3 j'aime

Belgravia
charlotte_camden
7

Historiquement convaincant et captivant, zoom sur les vilains secrets des aristocrates londoniens !

Voici une mini-série qui vaut sacrément le coup d'œil ! Avec 6 épisodes que vous aurez vite fait de dévorer, "Belgravia" est l'adaptation du roman éponyme écrit par le papa de "Downton Abbey", Julian...

le 23 avr. 2022

Du même critique

Ragnarök
kochfo
5

Navet à la scandinave

J'ai découvert par hasard cette petite série dano-norvégienne réalisée par un danois propriétaire de plusieurs restaurants à Copenhague. Première déception, la série ne parle pas vraiment de...

le 1 févr. 2020

15 j'aime

6

The Haunting of Hill House
kochfo
5

Oubliable

Ca y est, je viens de comprendre ce qui ne va pas dans cette série ; c'est un exercice de style. Il y a certainement une histoire à découvrir, mais elle est racontée avec de telles circonvolutions...

le 15 oct. 2018

15 j'aime

3

Yellowstone
kochfo
2

Illisible

Passant outre le côté "soap" décidément trop présent et assez agaçant, appréciant à sa juste valeur la beauté des images et le jeu des acteurs, cette série m'a laissé perplexe. Quasiment tous les...

le 9 sept. 2018

8 j'aime

3