"Meilleur que nous" apparaît comme un ovni au regard des productions américaines actuelles. Et pour cause, quoi que distribuée sur netflix c'est une série russe jusqu'au bout des transistors.
Le décor est posé par l'énoncé des trois lois de la robotique, dont on s’aperçoit vite qu'elles sont quelque peu écorchées au vu des faits mis en scènes : ce ne sont pas des enquêtes de Suzan Calvin qui seront comtées, mais une aventure que vont vivre les personnage. C'est un polar qui se passe dans le monde d'Asimov, pas une histoire d'Asimov. Cela peut être en soi une déception : pas de "hard SF" ce n'est pas the expanse ni rendez vous avec Rama, c'est un divertissement, et c'est en tant que tel qu'il est réussi.
Le rythme est posé, il n'y a pas de recherche de sensationnel a tout prix, les éléments d'intrigue sont distillés et la série trouve ses qualités dans le tempo, le rythme des coups de théâtre qui viennent pimenter l'histoire juste ce qu'il faut, quand il faut, les personnages, génériques de prime abord, gagnent en profondeur au fur et a mesure, servis par des acteurs (et des actrices, sublimes...) qui révèlent leur talent au moment ou leurs personnages entrent en jeu pour de bon.
Pas de prologue a la Indiana Jones pour poser le statut de héros du héros, pas de capitaine Kirk ici, pas de Mulder et Scully, pas même d'idéal de réussite individuelle, ce qui est mis en avant c'est la famille, a un point que c'en deviens étrange tellement ce concept est absent de quasiment toutes les productions hollywoodiennes.
On se prends a enchaîner les épisodes pour savoir comment tout cela va finir, et c'est bien le but d'une série, en cela elle est réussie. Le visionnage est une fenêtre sur un autre univers : un voyage dans un futur alternatif, pas aussi poussé qu'on l'aurait voulu, pas aussi rigoureux que les œuvres de maîtres auquel il se réfère, mais ayant gardé la part de rêve et l'espoir d'un avenir sinon parfait : différent et meilleur.