Je ne m'attendais pas à tant de profondeur dans cette série en la revisionnant. Je la rangeais avec Humans et Real Humans, qui m'ont passablement déçue au re-visionnage : des intelligences différentes qui finissent par avoir des caractéristiques humaines.
Passons d'abord les incohérences et maladreses car il y en a ! Comme de laisser une gamine de 6 ans seule, par un papa médecin qui a dû en voir de terribles. Quelques plans inutiles, parfois en fin d'épisode : va-t-il se passer quelque chose, eh bien non, donc pourquoi tu le filmes simplement assis au volant, parle plus fort, je n'entends pas le message. Des plans qui durent un peu trop longtemps, ou bâclés. Quelques rôles appuyés qui agacent, c'est bon, on a compris.
L'intrigue est prenante et complexe. Plusieurs histoires s'entremêlent : celle de Georgy d'abord, médecin déchu (on saura plus tard comment et pourquoi), critiqué de tous ses proches ; celle d'Arisa, robot évolutif dernière génération, qui échappe à son propriétaire pour se connecter à une famille qu'elle fait sienne ; celle d'Egor, fils de Georgy, ado de 16 ans en pleine crise qui va rejoindre la mafia des Liquidateurs (de robots) ; celle de Toropov, le gros méchant de service ; et puis bien d'autres.
Chaque histoire-perso a une vue distincte sur la robotique moderne et androïde en particulier : anti, pro (par intérêt financier, ou besoin -le père de Georgy est gravement malade et a besoin de l'aide de son robot, auquel il s'est attaché), indifférente, curieuse... et même pédagogique. Arisa est le centre de cette relation humains-robots, ses rencontres génèrent des réactions différentes.
Les acteurs jouent très bien leurs rôles, mention spéciale à la petite Sonya, très vive et très drôle, pleine de spontanéité et de réflexions comme seuls les enfants savent en faire.
Au début c'est juste un thriller futuriste, intéressant car venant de Russie. Petit à petit, ça questionne sur la conscience (le bien, le mal), la franchise et le mensonge (Arisa va apprendre à mentir), l'exploitation des machines évoluées au détriment des humains et de leur place dans le système, la cruauté qui semble ne concerner que les humains, d'où la traduction "Better than us" qui respecte le titre russe. Ca questionne même sur la bêtise humaine, typiquement humaine, avec humour souvent. Arisa est très convainquante en Intelligence Artificielle évolutive.
Il y a beaucoup de personnages et ils ont tous de la profondeur. Les destins sont croisés ; l'un des protagonistes va même dire "Une coïncidence pareille ça n'existe pas" et cela reste cohérent. Dans la vie on a ce genre de situations qui nous font dire que le monde est bien petit. Ici, ça s'explique aussi par le fait que tout se passe dans une même ville, Moscou sûrement, souvent citée.
Au 13 août 2025 j'approche de la fin de la série, elle me fait oublier la canicule, ce qui est un exploit en soi !
A suivre, ou pas.