Black Sails
6.8
Black Sails

Série Starz (2013)

Alors alors...


ouat eu daicaiption !


Moi qui adore les ambiances pirates, je me réjouissais fort fort de voir cette chose là, mis en appétit par les critiques lues sur senscritique... mais la roche tarpeïenne est proche du capitole et je sors de la vision de deux épisodes sans envie d'aller plus loin.


Certes le générique est beau, l'ambiance et les costumes sont bien rendus... mais l'intrigue bringueballe de partout, à l'instar des personnages qui ont l'épaisseur du papier à cigarette et la force de caractère d'une girouette.


Qu'on en juge : On commence l'histoire avec une poursuite en mer durant laquelle deux lâches, un marin et un cuisinier, vont se planquer dans la soute... comme si ça protégeait de quoi que ce soit, mais bon passons, et, miracle, alors que, dans les cinq premières minutes il a été dit que nos deux personnages étaient des lâches, pour un mystérieux bout de papier, ils vont se transformer en tigre et se battre à mort.


Véridique. D'ailleurs cette histoire de lâcheté ne reviendra plus sur le tapis par la suite, le jeune marin, Long John Silver se faisant passer pour un cuistot. On ne le verra jamais à la cambuse, d'ailleurs, car, c'est bien connu, tout le monde sait cuisiner (alors que le maitre coq avait assuré qu'un bon cuistot c'est rare). Incohérence ?


Vous allez voir qu'on en est pas à une près...


Au passage, on notera que TOUS LES MARINS savent lire. C'est hyper important... parce que tout le monde se bat pour un bout de papier écrit en espagnol, mais, alors que bon, réalisme, tout ça, tout le monde sait lire. Génial, l'école de marine pirate, vous savez ?


Pendant ce temps là a eu lieu la prise d'un bateau par de féroces pirates, prise qui ressemble drôlement à l'attaque de la maison de bois des trois petits cochons... On s'attend à un beau massacre, mais non, grâce au capitaine beau gosse, ou capitaine Barbichu ou capitaine Rouquin, qui, une fois le bateau pris, limite la cruauté à... menacer de torturer le capitaine.


Mais l'intervention d'un croiseur plus rapide de la royale navy les force à abandonner leur prise avec juste le temps de prendre un seul nouveau membre d'équipage (guess who ?). Et à filer sans se faire poursuivre par un navire plus rapide... hein ? Ben oui, il est plus rapide, alors il les laisse filer, c'est logique.


Bon, moi j'aurais été scénariste (ou capitaine pirate), j'aurais fait percer la prise avec l'équipage à bord, ça aurait justifier que le poursuivant fasse mettre en panne pour les sauver et ça aurait donner une belle image de retors au capitaine, mais là, en fait, le capitaine est surtout occupé à être beau gosse d'ailleurs visiblement le budget scénario a été réduit au profit du casting, ou on a embauché plein de beaux gosses et de belles donzelles...


On arrive au port des pirates (un port dans lequel le fameux navire de guerre de la royale Navy rentrera sans problème, ben oui, tiens, c'est évident), chaude ambiance et on va de ce pas découvrir une flopée de personnage tous plus physiquement attrayants que creux et sans substance.


La palme revient sans aucun doute à la "terrible" gestionnaire des prises, une blonde diaphane qui apparemment ne "respecte que les ouineurs" mais qui semble surtout s'être fait baiser par toute l'île, putes comprises (le quota lesbianisme est tout de suite atteint) et qui semble avoir à peu près deux sous de jugeotte, puisque elle accepte de prêter contre...euh... ah oui, contre rien... un max de thune au quartier maitre de notre équipage pirate chez qui la révolte gronde, pour maintenir en place un capitaine qui ne rapporte plus rien comme prise.


Attendez, quoi ? Donc, le mec ne rapporte rien, il va se faire destituer et toi, tu paye pour qu'il reste. Selon les termes du quartier maitre c'est un "investissement". Ben visiblement, chez les pirates, l'investissement c'est un concept mal compris.


Mais heureusement, le lecteur qui n'est pas bête a compris : en fait, la blondasse est amoureuse du beau capitaine rouquin, c'est pour ça qu'elle fait n'importe quoi... aaaaaaaaah, c'est donc ça ?


Parce que oui, les relations dans ce port de plaisance, c'est High School Musical. Tout le monde est sorti avec tout le monde (on dit fuck, mais bon, on sent bien qu'en fait ils se sont surtout tenu la main) et y a plein de rancoeurs, entre la blondasse et son ex, un autre capitaine pirate qui lui rapporte des prises, mais à qui elle ne donne aucune information. Sans doute un investissement.


Bref, revenons à la page arrachée, on apprend qu'en fait, c'est une route secrète tracée pour un super galion rempli d'or (enfin d'or... de "dollars espagnols" alors moi je ne sais pas ce que c'est que des dollars espagnols, mais bon, il y en a beaucoup, 5 milliards ou millions... de Dollars. Espagnols.


Après une brève recherche, on est d'accord, le dollar espagnol ça n'existe que dans l'imagination d'un scénariste qui s'est dit que "oh ben nos spectateurs américains, ils sont tellement cons que si on leur dit pas le mot dollar, ils vont pas comprendre qu'il s'agit d'argent.


Passons, on va m'accuser d'être tatillon.




EDIT : on me reprend justement en me disant que le Dollar Espagnol existe. My bad, c'est vrai , il existe, peste soit de mon ignorance : il s'agit de l'appellation américaine du real-peso ou de la piastre d'argent (pour les français : apparemment les appellations de la monnaie nationale variait selon les pays).




Donc, cette route est tellement secrète que le capitaine du vaisseau arraisonné la veille l'avait noté noir sur un blanc dans un de ses livres de bords, qu'il avait du mettre en évidence devant le cuisinier à l'heure du souper et à qui, surement, il avait du dire "Ne lis pas, hein, cuisinier-qui-sait-lire, c'est top secret, faut pas que tu le vois, c'est juste la liste des courses et du fric... oups, j'ai dit fric ? Je voulais dire dollars espagnol".


Et comme les mouettes ne sont pas discrètes, la nouvelle est parvenue aux oreilles de notre héros de capitaine Rouquin. Une mouette (ou un pingouin) s'est posé prêt de lui et lui a glissé à l'oreille : "eh tu sais quoi, il y a un pauvre navire de commerce hyper mal défendu, et ben il a la route du super butin de la mort".


Oui, les espagnols sont hyper suspicieux et, pour bien protéger le trajet secret de leur galion Picsou, ils l'ont confié à quelques braves épiciers flottants, dès fois qu'ils se feraient capturer par des pirates.


Revenons à Long John Silver, qui va aux putes, et là, paf il tombe sur une pute qui s'apperçoit que, pendant l'acte, il ne lâche pas du regard l'étui ou il a enroulé la page volée... et elle comprend que son bout de papier vaut cher... Elle lui prend et donc va lui rendre (le fameux grand coeur des putes) contre la moitié de la somme qu'elle négociera après. Bon moi, je serais Long Johnny, j'aurais dit à la pute que c'était une lettre de ma mère, comme elle sait pas lire de toute façon... AH MAIS SI, je suis con, tout le monde sait lire.


Ou alors j'aurais flanqué une trempe à la pute et j'aurais repris mon bien. Mais ce ne serait pas digne d'un pirate. Ou alors ptet il a peur des putes. On sait pas. Mais bon, c'est pas grave, parce que, du coup, hop, elle s'entremet dans l'affaire et ça, c'est cool, parce qu'elle est bonnasse et un peu lesbienne (une super idée du pool scénariste). On notera dans la VO un petit accent français cochon, pour une fois pas trop mal fait.


Pendant ce temps là, capitaine rouquin va voir le papa de la blondasse pour lui demander de l'aider à retrouver le parchemin manquant, ce qui lui permet d'expliquer toute l'histoire du galion plein de pétrodollar. Ben oui, faut que ça reste secret, alors parlons en à tout le monde et surtout devant un de mes hommes qui pense que je suis un faible, il vient de me le dire cinq minutes avant dans l'antichambre, alors qu'on causait chiffon.


Capitaine Rouquin dit même le nom du navire, mais bon, ça, ça doit pas être super secret parce qu'il le gueulera à la cantonnade à moult reprises par la suite.


Bref, le papa de la blondasse dit "fuck je t'aide pas, c'est pas bon pour le businness et ton plan à l'air foireux", indeed, et c'est là que la royale navy, qui a donc garé son galion comme de rien sur la côte des pirates, vient, comme si c'était les gendarmes arrêter tout le monde.


Heureusement, super rouquin sort son épée et zigouille tout le monde : Pirate 1 - force de l'ordre 0 (enfin 2 pour les pirates si on compte le bateau du début).


Bon le papa de la blondasse est blessé dans l'affaire, c'est pas grave, on va le prendre à bord de la Rouquinade (le bateau de captaine rouquin) parce que le mal de mer, c'est salvateur contre les blessures par balle, c'est bien connu.


De retour sur le bateau, Rouquin va affronter le mutin en chef pour lui montrer qui c'est le plus fort. Bon c'est lui.


Et à la fin, il fait un petit speach à son équipage et révèle tout le secret (hein, c'est encore secret) et pour prouver sa bonne foi, montre au jeune tocard qui l'a accompagné à terre une page qu'il a récupérée sur le corps de son adversaire.


Jeune tocard regarde la page et... MIRACLE enfin un pirate qui ne sait pas lire ! Heu non, wait... en fait la page est blanche, mais le jeune tocard qui n'a vraiment AUCUNE RAISON DE LE FAIRE va dire " comme je lis très bien et que j'ai eu 20/20 au bac d'espagnol, je confirme que oui, c'est bien la page, que j'avais jamais vu avant". Bravo, quel malin capitaine rouquin, il a deviné que le jeune bénêt est lui aussi amoureux de lui.


Beau gosse.


Grâce aux coups qu'il a reçu sur la gueule captaine rouquin a débloqué des neurones et, tout d'un coup, il se dit "mais si quelqu'un a pris la page, mais bon dieu, c'est forcément un type de l'équipage du précédent vaisseau" son fidèle second lui répond "mais non capitaine, on les a tous fouillé jusqu'à la sonde anale, sans rien trouver, enfin tous sauf un, vous savez le cuisinier qui n'a jamais fait la cuisine et qui... oups"


Ni une ni deux, ils ont compris et Rouquin, son quartier maitre et le grand benet vont aller attraper Long John Silver sur le bateau, plein de pirate, mais, plutôt que de dire à ses hommes de l'attraper (au risque de révéler qu'en fait bon la page c'était pas le mec que je viens de buter c'est l'autre là, son complice) ils le laissent s'échapper.


Mais le poursuivent de loin. Oui, moi aussi j'ai pas compris ce truc là... le mec est capitaine pirate, mais il a des scrupules.


Bon je vais vous épargner la suite, mais ça regorge de merveilles dans ce genre.

CapitaineNemo
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le 31 déc. 2014

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CapitaineNemo

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