Parce qu'il faut TOUJOURS un grain de sable pour pourrir les jolis rouages.

The Blacklist pour moi c'est THE série. Pour une fois, on n'est pas en présence du caricatural couple genre Brennan/Booth de Bones ou Beckett/Castle (même si j'adore ces deux là) qui travaillent tous les deux du côtés des gentils, arrêtent des méchants, ont des problèmes de vie personnelles et finissent par coucher ensemble / se marier au risque de plomber de manière définitive l'audimat parce qu'à la base, si on regardait c'est parce qu'on aimait bien les voir se chamailler plutôt que de déborder de mièvreries et essayer de rentrer dans le moule du parfait petit couple (ceci ne s'adresse qu'à Bones encore une fois).

Ici il n'y a qu'un seul héro, ou plutôt un seul anti-héro, et c'est Raymond "Red" Reddington, un mec toujours classe, intelligent, avec des relations tellement étendues qu'on se demande parfois s'il n'a pas déjà été tailler le bout de gras avec le Président des States en personne, la cinquantaine passée mais toujours très efficace et avec un humour au poil qui fait bien ch*er les gens du FBI avec qui il a décidé de travailler. Parce que oui, il faut le savoir, ce type est un criminel qui s'est rendu aux fédéraux qui couraient après lui depuis une bonne vingtaine d'années, mais comme il était trop bon pour eux, forcément ils l'ont jamais choppé, et ça c'est cool. Ca change d'une majorité des séries policières actuelles qui finissent toutes par se copier les unes aux autres ou se décliner en vingt et un mille spin off histoire de se faire un max de fric si jamais l'audimat est là. Et puis là c'est un peu comme ces bouquins dont on ne peut pas décrocher parce qu'on veut absolument savoir la suite. On veut savoir POURQUOI ! Pourquoi il s'est rendu, pourquoi il balance les noms des gens avec qui il a travaillé par le passé, pourquoi du jour au lendemain est-il devenu un gros méchant et par dessus tout, pourquoi veut-il absolument travailler avec Elizabeth Keen ?

Cette dernière question je me la pose à chaque épisode à vrai dire, à chaque fois que je la vois, parce que soyons honnête si je me suis particulièrement attachée à Red, ce n'est absolument pas le cas avec la Miss-Je-Sais-Tout-Sur-Tout-Mais-Je-Sais-Surtout-Me-Planter. Si les scénaristes ont innovés en faisant d'un méchant, le personnage central d'une série, ils n'ont malheureusement pas poussé l'idée jusqu'à faire une donzelle qui ne serait pas une potiche la plupart du temps en détresse, qui chiale tellement souvent qu'elle doit avoir des actions chez Kleenex et qui de temps à autres se prend pour une badass sauf qu'elle est pas crédible dans le rôle (pour citer deux exemples sans spoiler, dans la saison un le coup du stylo dans le premier épisode ou la scène plutôt très copiée de Die Hard avec l'ascenseur dans l'épisode huit de cette même saison) et qui a toujours besoin d'un câlin masculin pour passer à autre chose que ça soit Red, son mari Tom ou son collègue Ressler. Du coup, une fois qu'on a vu le premier épisode où elle explique que ses anciens collègues l'appelaient "Monsieur" on rigole bien parce qu'en fait ils devaient bien se foutre de sa tronche. Parce que oui, selon moi quand on donne un tel surnom à une femme, c'est que ladite personne doit quand même jouer du gun un minimum, tabasser régulièrement les méchants, dire merde à ses collègues de temps en temps, boire de la bière, distribuer quelques coups de boule ici et là, et pas se laisser mener à la baguette par son mari sous prétexte qu'il élèverait la voix et qu'il en aurait marre de la vie de Fed de sa femme. Mais non en fait pas du tout. Et puis en plus, elle est censé être profiler, sauf qu'elle profile pas vraiment, parce que bon vous la mettez à côté de pointures comme Aaron Hotchner, David Rossi et tout le reste de la BAU, bah elle vaut rien du tout (par contre tous les criminels auraient leur place dans la série, en matière de psychopathes y a de la matière !) Bref, en gros elle sert à rien, si ce n'est à nous faire émettre certaines hypothèses et je croise les doigts pour qu'elles soient fausses parce que sinon cette série passera d'excellente série, à série dont on aurait du s'en tenir qu'à une ou deux saisons gros max comme Prison Break, Lost, Desperate Housewives ou Nikita.

Bilan, heureusement que James Spader est suffisamment fort pour porter la série à lui seul, sinon ça aurait pu être un véritable drame à jeter rapidement à la poubelle.