mesures liberticides 1 - 0 crime organisé et djihadistes

OK, je vais la faire courte, j'ai apprécié cette série, elle tiens pas mal en haleine, le jeu d'acteur est convainquant, et la qualité de l'image, l'esthétique générale est vraiment très satisfaisante. Du point de vue divertissement, c'est comme à l'habitude des séries de la BBC, on fait dans la mini-série, courte mais efficace. Mais il y a quand même quelque chose qui cloche dans ce scénario:

(SPOIL)
On commence avec un David Budd marqué par les horreurs vécues en Afghanistan, plein de rancœur et de mépris pour ces politiciens déconnectés des réalités de la guerre... Mais alors comment en arrive-t-on à en faire le Champion de Julia Montague, alors même qu'on suggère au premier épisode qu'il va s'instaurer entre eux un profond désaccord à la fois politique et existentiel? Je suis doublement déçu, à la fois parce que la trame qui se dessine à partir des 4emes et 5eme épisodes n'a plus grand chose à voir avec ce qu'on nous avait promis, mais aussi parce que la série abouti finalement, comme par une sorte d'ironie de mauvais goût, à faire héros de ce personnage si problématique qu'est Montague. A mon sens, l'insistance sur la romance entre Budd et Montague, fini par faire oublier l'intérêt originel que présente le personnage Budd, ou sont passé ses convictions? Sa rage? L'antagonisme qu'on nous avait promis entre les deux est balayée d'un revers de main par leur love story.

Malheureusement on se retrouve en fin de compte avec une Montague érigée en martyre, un budd inconsistant qui ne tient que par la volonté de venger la mort de sa belle, et un crime organisé servant de deus ex machina. Cerise sur le gâteau, on nous dit que le crime organisé à agi pour éviter que les mesures de Montague ne viennent entraver ses activités illicites, et quand à la djihadiste principale... et bien elle joue bien son rôle, celui de la méchante terroriste assoiffée de sang.
Je le dis honnêtement, ce qui me reste à la fin de cette série est un drôle de sentiment, je ressent un certain mal aise et surtout l'impression qu'on a essayé de me vendre en sous-main les idées défendues par la miss Montague.