The Bodyguard est une mini-série anglaise coproduite par Netfix et la BBC qui a carrément cartonné lors de sa diffusion. Ici nous suivons David, interprété par Richard Madden, ancien militaire traumatisé, reconvertit en garde du corps au sein de la police londonienne pour la protection de VIP, dont la ministre de l’intérieur auprès de laquelle il est détaché après une action héroïque.
Après la première scène du film, je me léchais déjà les babines et me caressais tranquillement l’aubergine : « qu’ils sont forts ces anglais putain ! pas besoin de 10 millions par épisode pour te pondre de superbes séries, leurs acteurs sont bons, leurs scénarios sont malins et originaux, en 10 minutes ils te font directement rentrer dans l’histoire et très souvent avec des angles de traitement intéressants », bref j’étais à deux doigts du changement de nationalité.
Bon bah clairement sur ce coup-là, j’ai été un peu vite en besogne…malgré une excellente première scène, pleine de tension et qui vous projette illico dans la série, la suite se gâte assez rapidement. L’impression finale qui domine est une sensation de n’importe quoi, de confusion totale due non pas à une complexité de l’intrigue mais plutôt à une déliquescence de l’ensemble. Le pire du pire étant le message supposé de la série mais j’y reviendrai plus tard.
David protège une ministre de l’intérieur, Julie Montague, qui souhaite accroitre le pouvoir de contrôle du gouvernement sur la population en augmentant sa capacité de surveillance. De plus, la Julie a carrément les dents qui rayent le parquet et souhaite à l’occase chopper le poste de premier ministre. Evidement les attentats se multiplient, Julie est ciblée, et l’enquête devient un concours de quéquette entre la police (section anti terrorisme) et la sécurité intérieure sur fond d’ambition politique ou tout simplement d’opportunisme. On bascule donc dans une série de complot assez paranoïaque, mais qui n’arrive pas à trouver un vrai souffle du fait de la faiblesse du scénario et des clichés gentiment distillés tout au long de la série. Malgré quelques scènes efficaces et d’autres beaucoup plus maladroites, cela ne décolle pas vraiment même si les couches de révélations et de complots s’accumulent mais n’apportent pas grand-chose et ne mènent nulle part. Et je crois que c’est véritablement le pire dans cette série, qui n’est pas non plus une véritable purge à regarder, c’est la vacuité ou la dangerosité du message. In fine,
la Julie se fait dézinguer par un complot mêlant à la fois des politiques et des voyous (avec l’aide de certains policiers) agissant chacun pour leurs propres intérêts. Je résume : Julie femme politique liberticide par opportunisme en surfant sur la peur de la population, se fait déboiter par un consortium de politiques corrompus et de voyous que les mesures de surveillance prônées allaient gêner dans leurs activités courantes….tous pourris ? la liberté ne sert que la corruption, l’ambition et le crime ? seuls les gens sans pouvoir sont honnêtes ? ceux qui protègent la démocratie le font uniquement par cupidité ou intérêt ? je crois au final que je préfère ne pas savoir ce qu’ont voulu raconter les auteurs.
Le casting anglais est classique et sympathique, des habitués des séries british, à l’exception malheureusement du personnage principal dont je trouve le jeu assez forcé et caricatural.
Bon vous l’aurez compris, je ne recommande pas cette série surtout aux sériesphiles avertis car le niveau d’exigence y est trop bas même si son visionnage n’est pas non plus une torture mentale. Il y a peu de temps, j’ai vu une autre série anglaise produite par la BBC sur les mêmes thèmes mais nettement plus qualitative à tous les niveaux : « the capture ».
*Honoré de Balzac