Difficile de s’identifier au personnage qu’est Bojack Horseman une fois le rideau levé. Un cheval millionnaire, star has-been du cinéma et dépressif. On en vient à découvrir le personnage à travers ses défauts, avec un œil jugeur, critique et peu empathique.
Et pourtant, une fois le rideau baissé et le dernier générique de fin terminée, on a l’impression d’avoir vécu une expérience aussi introspective qu’instructive – Aussi humaine qu’irréelle.
Bojack Horseman, c’est l’histoire d’une vie. Une vie simple malgré ses abords compliqué. Celle d’un homme à la recherche de la rédemption, de SA rédemption. Celle d’un homme et de tous ses défauts cherchant tant bien que mal à devenir (ou redevenir) une bonne personne. Celle d’un homme, de ses erreurs et ses multiples et futiles tentatives de les corriger. Celle d’un homme défectueux, produit de son entourage qui en viendra à son tour à être la plus imparable des forces pour le sien. (à lire dans le sens – vecteur)
Bojack Horseman, est tout bonnement une excellente peinture de la structure sociale telle qu’on la connait. En 6 saisons, les réalisateurs auront réussi avec brio à illustrer les différentes dynamiques qui régissent la société, allant des débats les plus pointus et combats sociaux les plus récurrents à des thèmes plus personnels, plus individuels, plus « taboo » (dépression, théologie, Bien/mal et consort)
Au sein de son cadre anthropologique, on apprend à mieux évaluer les raisons, les tenants et les aboutissants qui peuvent mener un homme à se questionner et à vouloir s’améliorer, tout en développant son esprit critique quant à notre notion de ce qui est acceptable ou non. On en vient à remettre en question sa morale, son éthique, ses points de vue de manière constante afin de les affuter, de les affiner, de « mieux » penser.
A travers ses inspirations claires (The Sopranos, Mad Men, Breaking Bad), cette série replace des questionnements et des dynamiques toujours d’actualité au sein de notre société pour que ses spectateurs replacent la notion de rédemption et de complexité (de l’être-humain) au centre de sa réflexion. Et ceci avec habilité, humour, finesse, de manière artistique et originale (Les personnages sont des animaux en tout genre avec des gags basés sur leur nature primaire. Cela fera sourire ou souffler du nez mais n’en camouflera pas moins la pensée de la série pour quiconque faisant l’effort d’aller au-delà de cette façade et de s’interroger sur la réelle philosophie de l’œuvre.)
Certains épisodes frôleront la perfection autant dans leur excellence que dans leurs diversités. Ainsi, un monologue de 20 minutes aura autant l'effet d'une gifle qu'un épisode muet permettra de s'évader et respirer.
Et à terme, bien qu’ayant (probablement) toujours une vision assez claire de la vie et de ses aspects, ces simples 6 saisons réussissent souvent l’objectif de faire de nous des personnes plus réfléchies, plus empathiques, plus compréhensives. Ou du moins de permettre de vivre une histoire aussi absorbante que touchante.
Bojack Horseman est autant une série qu’une leçon.
(Possible version longue à venir)