Cette série monte vraiment en puissance. Je pensais commencer une série une comédie militaire un peu légère et satirique et elle s'affirme progressivement comme une réflexion sur l'homosexualité dans un corps d'armée où elle est interdite. Boots aborde aussi les questions de construction de son identité à l'entrée dans l'âge adulte (le dialogue interne représenté par la duplication de l'acteur prend de plus en plus de sens à mesure qu'il doit refouler son ancien "lui"), de fraternité (d'étrangers qui se craignent et se haïssent, les personnages deviennent frères d'armes) et de hiérarchie (déshumanisés au début, les personnages prennent leur essor et leur avis est de plus en plus pris en compte par leurs supérieurs, qu'on apprend aussi à connaître sur le plan humain).
Le récit - sans y connaître rien moi-même - du boot camp chez les marines paraît crédible, étalant à foison la cruauté déchaînée tout au long de la formation, la difficulté des épreuves et le délire mental que provoque tel traitement chez des êtres humains, avec des séquences émouvantes de craquage qui inspirent l'empathie et la pitié pour ces jeunes en quête de rédemption (on parle plusieurs fois il me semble d'enfer et de purgatoire).
Le choix final laisse songeur et fait deviner la production d'une future saison.