Père Marchal et la police ...
Ce qui est drôle avec Braquo c'est que d'emblée dans les gueules mal rasées, les blousons en cuir, les lunettes noires, les voix rauques et les plans sur les mecs en train de cloper, on sait qu'on est devant un policier d'Olivier Marchal. Rien à faire, ce type se flaire à des kilomètres à la ronde, tellement sa vision du flic (pardon du héros !!) est cliché. Mais si on passe outre ce petit détail et un scénar' où y'a des morts toutes les 25 secondes, ça se laisse regarder, même parfois c'est un peu haletant et on attend la suite.
Le problème c'est que ces histoires on en a déjà eu 100 fois et que franchement c'est pas très subtil, Marchal a chaussé ses grosses bottes du coup tout le monde est enfermé dans un truc un peu ridicule (mention spéciale à Nicolas Duvauchelle, dans le genre jeunot accro au cul et à la drogue, ça aura au moins convaincu Maiwenn qui lui resserre le même personnage dans "Polisse"). Quelles qualités alors ? La noirceur assumée jusqu'au bout qui va vers la surenchère qui finit par aboutir (mais au 7e épisode de la première saison seulement) à un début de quelque chose. On les tient enfin quoi ! Enfin, pas sûr que ça suffise à me donner envie de regarder la saison 2 ... J'oubliais, Jean-Hugues Anglade, je t'aime normalement, mais là à part faire une tête torturée, fumer quelques clopes et conduire une bagnole, tu fais pas grand chose, c'est triste mais j'ai presque envie de dire que tu le fais tellement bien qu'on a presque l'impression que tu varie ton jeu alors que non... Quant à Karole Rocher, jouant faux pendant les premiers épisodes elle se réveille un peu niveau jeu quand SPOILER dans le même épisode elle perd et son père et son mec (et presque son boulot aussi), là elle se met à produire un truc même si son personnage reste un faire valoir.
Du coup, le tout ressemble à un fantasme permanent de Marchal où tout est sale, où y'a même plus d'enquête tellement c'est les flics eux mêmes qui font les mauvais coups. Je sais pas trop si c'est vraiment comme ça, mais à force de l'écrire 100000000 fois pareil sous toutes les formes possibles, Marchal finirait par nous le faire croire. On a envie d'hurler "où sont les flics ?!". M'enfin, pour un peu plus de subtilité et quelques bavures qui restent acceptables, y'a la série "Engrenages" qui d'ailleurs en comporte moins que dans cette série où l'échiquier sans fin semble créer un mort pour en entraîner un autre. Un coup de fil pour faire bouger un pion. Reste plus qu'à savoir quand le roi Marchal tombera ou se rendra compte qu'il joue toujours les mêmes coups et qu'à la longue c'est lassant...