Breaking Bad
8.6
Breaking Bad

Série AMC (2008)

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Pour être tout à fait honnête, j’ai eu beaucoup de mal à accrocher à cette série, comme beaucoup d’autres séries d’ailleurs. Malgré les rebondissements et les moments forts, j’ai trouvé la série globalement assez plate, dans le sens où je n’ai pas réussi à me sentir captivée. J’ai également trouvé qu’elle tirait en longueur, les épisodes étaient longs. Ce sont les 5 minutes de début et de fin qui m’accrochaient le plus et me donnaient envie de voir la suite, et qui m’ont permis d’aller jusqu’à la fin de la série. Paradoxalement, les 5 derniers épisodes ont remis cet avis en question parce qu’eux m’ont fait regretter que la série soit finie. Dommage donc que l’action et l’énergie de ces derniers épisodes n’aient pas été exploitées aussi bien tout au long de la série.

Alors pourquoi une si bonne note ? Parce que malgré la forme qui m’a laissé quelque peu de marbre et peut-être aussi le fait que je n’ai pas réussi à m’identifier aux personnages, je dois dire que le fond de l’histoire m’ont particulièrement plu.

D’abord l’histoire en elle-même. Un père de famille qui peine à joindre les deux bouts se prend un coup de massue lorsqu’il apprend qu’il a un cancer. Son but premier n’est pas alors de chercher à vaincre la maladie mais d’assurer l’avenir financier de sa famille au cas où il mourrait. Meilleure solution : la production et la vente de drogue, aidées par son métier de professeur de chimie et sa situation géographique (Nouveau Mexique, USA) connue pour les deals de drogue. Ce qui est intéressant et qui fait tout le génie de l’histoire, c’est que pour la première fois on mêle les histoires de drogue et de cartels à une histoire sur le cancer. Du coup, les deux sujets réunis sont traités de manière inhabituelle, inattendue et on n’a pas l’impression de voir une énième histoire larmoyante ou une énième histoire qui finit immanquablement en bain de sang. Au contraire, tout est finement orchestré et l’intelligence du personnage principal rehausse le tout.

Pour ce qui est des personnages justement, les deux protagonistes principaux, Walter White et Jesse Pinkman, incarné respectivement par Bryan Cranston et Aaron Paul, sont intéressant par leur caractère, leur lien et surtout par le fait qu’ils évoluent beaucoup tout au long de la série. Ce qui est aussi intéressant c’est qu’il y a une vraie écriture derrière chaque personnage et qu’ils nous inspirent tous une émotion, de la sympathie à l’aversion, on ne reste pas de marbre, même si je le répète, je n’ai pas réussi à m’identifier à l’un d’eux.
Walter White est l’exemple même de « l’anti héros », un homme ordinaire qui pense avant tout à sa famille et qui se tourne vers l’illégalité et le mensonge pour s’en sortir. Pour autant, ce n’est pas le « méchant » de l’histoire, il nous inspire une vraie sympathie, même quand il dépasse les limites. Il passe d’un personnage un peu naïf, généreux, un peu prude avec de nombreuses valeurs morales à un génie qui s’impose comme le cerveau de l’histoire, plus égoïste et repoussant sans cesse ses limites.
Jesse Pinkman est quant à lui un jeune délinquant sans avenir, voué à finir sa vie dans une overdose, qui se révèle être un grand dadais au grand cœur et qui finit par s’affirmer complètement et surtout hors du joug de Walter qui l’englobe quand même une grosse partie de la série, le rappelant à l’ordre et ne le laissant pas totalement s’exprimer (ce qu’il valait mieux pour éviter les catastrophes, bien qu’il ait réussi à en provoquer un bon nombre, mais j’ai trouvé dommage qu’un personnage contrôle autant l’autre).
Ce sont deux personnages qui nous prennent aux tripes par leurs façons d’affronter les épreuves de la vie et surtout par une interprétation que j’oserais qualifier de « vraie ».

Les autres personnages (Skyler, Junior, Hank, Gus…) se révèlent également et restent tout aussi importants dans l’histoire, l’articulation de l’intrigue et jouent un rôle important dans l’évolution de Walter et Jesse.

Ce qui est plaisant aussi pour moi, c’est que le réalisateur, Vince Gilligan, réussi à faire évoluer l’histoire sans pour autant rajouter beaucoup de personnages. Les évènements s’enchainent naturellement avec les mêmes personnages grâce aux tours de passe-passe, mensonges et quiproquos. Contrairement à certaines autres séries qui n’ont pas d’autres choix que de rajouter sans cesse des personnages à l’histoire pour la faire avancer, ce que je n’apprécie pas forcément.

Et surtout, le plus important, c’est que pour une fois, on ne reste pas sur notre fin ! L’histoire est bouclée et en plus on n’a aucune déception par rapport à nos attentes et ce qu’il se passe. Contrairement à beaucoup de séries ou de films qui appellent à une suite et pourtant on doit se contenter de cela. Là, on sait qu’on ne peut pas aller plus loin et les personnages sont aboutis.

En conclusion, malgré une série qui manque un peu d’énergie et qui m’a ennuyé par moment, le réalisateur et les personnages ont un talent indéniable et si l’on s’accroche au fond, on peut porter un vif intérêt à l’histoire !
Alicia_Gach
7
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le 9 oct. 2014

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Alicia Gach

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