Hommage au studio Bones

A force de regarder des animes, certains studios commencent à vous rentrer dans la tête. Ce sont ces studios qui, chaque année, nous offrent des créations au minimum intéressantes, voir passionnantes. Ce sont ces studios qui nous poussent chaque année à suivre les sorties saisonnières dans l'espoir d'y trouver quelques divertissements susceptibles d'apaiser notre soif incontrôlées d'animes en tant que bon spectateur que nous sommes.

Parmi eux figure Bones, un studio relativement récent (début des années 2000) qui s'est vite démarqué de par sa technique irréprochable à chaque nouvelle production. Il est aujourd'hui, au côté de Madhouse, MAPPA et Production I.G., l'un des rares studios à perpétuer ce qui est devenu une véritable tradition ; prendre le temps de bien faire les choses. Cela vous semble peut-être aller de soi, mais croyez-moi il n'y a rien de plus rare dans le domaine de la japananimation : que ce soit Pierrot ou Tohei qui jouent aujourd'hui leur rôle d'entreprise en adaptant des shonen à succès tout en réduisant à maximum les coûts de productions afin de faire du bénéfice sur le dos des spectateurs frustrés, ou les nombreux studios possédant des ressources mais préférant offrir du vulgaire divertissement tels que Silver Link ou TMS Entertainment alors qu'ils ont démontré un certain talent par le passé. Il est vrai qu'il serait beaucoup plus simple de se ranger dans les rangs et de réaliser des animes à bas coûts qui seront voués à satisfaire le public otaku japonais et rien d'autre - de toute façon, si l'on ne regarde que la recette engendrée, sans doute que le résultat serait largement suffisant pour subsister face à la concurrence. Malgré cela, Bones a décidé de faire de la japananimation une forme de cinéma légitime et pouvant toucher un public bien plus large que la simple population otaku pure et dure. C’est en cela que Bones est un studio méritant. Chaque année il réitère ses efforts pour sauver l’animation du naufrage total –car j’en suis persuadé, si cette poignée de studios n’était pas présente ne serait-ce qu’une année, nous n’aurions droit qu’à des kodomo, des harem, du moe, de l’ecchi, de l'isekai et de la tranche de vie. Sans ces studios, c’est un retour en arrière irréversible qui s’enclencherait pour l’animation japonaise, qui telle une mode éphémère prendrait abondamment les couleurs des tendances du moment, sans aucune forme d’originalité ou de créativité.

Bungou Stary Dogs est totalement à l'image de ce que je viens de raconter. L'animation est propre, l'histoire est suffisamment consistante et les personnages sont tout bonnement géniaux. Le rythme, les effets de couleurs, le découpage, tout est maîtrisé, et fait avec soin. Et cela se ressent lors du visionnage. Pourtant, Bungou Stray Dogs n'est pas un anime parfait, loin s'en faut, j'ai bien quelques mauvais aspects casés dans ma hotte personnelle d'arguments de mauvaise langue, tels que le médecin trop sur-joué dans son personnage, l’humour venant interrompre ridiculement les scènes les plus graves etc. Mais saquer une oeuvre si bien faite relèverait de l'hypocrisie pour ma part, alors que j'ai tellement pris mon pied lors du visionnage, et ce uniquement grâce au travail de passionné de la part du studio.

Alors je ne le dirai qu'une fois, mais merci Bones pour avoir été si présent en cette année 2016, car avec du recul, cette année aurait été beaucoup plus fade s’il n'avait pas été de la partie avec My Hero Academia, Bungou Stray Dogs et surtout Mob Psycho 100. C’est résolument un héritage que nous offre le studio depuis Fullmetal Alchemist premier du nom en 2003, qui marque ponctuellement le paysage de l’animation, et aller à l’encontre de ce travail commensurable serait donner raison aux producteurs les plus médiocres. Et cela, je ne peux pas me le permettre, en tant qu’admirateur de leur travail, mais aussi et surtout, en tant que simple spectateur.

Normalement ce serait 6,5/10, mais pour marquer le coup :
7/10.